Critique de Tokyo Ghoul
Cet été, alors que les vacanciers se ruaient sur les plages, les zombies ont de leur côté poursuivi l’invasion de nos bibliothèques. Après Fanboys Vs. Zombies et Manga of the Dead c’est le premier tome de Tokyo Ghoul qui débarque aujourd’hui dans nos librairies favorites.
L’histoire se déroule dans une société semblable à la notre à la différence que des goules, des êtres se nourrissant de chair humaine, y sévissent. C’est dans cet environnement, et plus précisément à Tokyo, que vit Ken Kaneki. Ce jeune étudiant timide a une grande passion pour la littérature mais aime aussi passer du temps avec Hide, un ami excentrique. Les deux compères vivent une existence tranquille jusqu’au jour où Ken est attaqué par une goule. Le jeune étudiant va alors découvrir que ces êtres ressemblent à n’importe quel autre humain jusqu’au moment où ils souhaitent dévorer leurs victimes. Cependant, lors de cette agression, alors que Ken semblait perdu, la goule va être tuée. Conduit à l’hôpital et souffrant de graves blessures, Ken doit être transplanté de toute urgence. Les chirurgiens vont alors lui greffer un organe provenant de la goule retrouvée morte à ses côtés. Ken va désormais apprendre à vivre dans un nouveau corps plus vraiment humain mais pas non plus complètement goule.
Le scénario est assez original puisque le lecteur ne suit pas un homme luttant contre des monstres mais un humain devenant une goule. Ken fait d’ailleurs très vite le parallèle avec La Métamorphose de Franz Kafka, œuvre dans laquelle un homme devenu un énorme insecte doit apprendre à vivre avec sa nouvelle condition alors que ses proches le repoussent. Il est très intéressant de découvrir les pensées de Ken et de constater qu’il passe par les cinq étapes du deuil (le choc et le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation) comme si devenir une goule sonnait la mort de son humanité. Des sentiments encore plus durs à vivre alors que le lecteur découvre en même temps que le héros que la nourriture traditionnelle le dégoûte et qu’il lutte pour ne pas céder à ses nouvelles pulsions qui le poussent à manger de la chair humaine pour survivre.
Malgré toutes ces belles idées, une chose gâche quelque peu le background de Tokyo Ghoul. En effet, tous les habitants de Tokyo savent que les goules existent et dévorent des humains mais les gens ne semblent pas plus paniqués que ça, ils ont juste un petit peu peur d’arpenter les ruelles sombres la nuit. Il semble peu probable qu’une société puisse vivre ainsi tout en sachant qu’elle sert de garde-manger à des monstres.
Concernant le dessin, nous avons affaire à un trait soigné, en particulier pour les personnages féminins. De plus, Sui Ishida, qui signe ici son premier manga, sait très bien nous faire passer d’une ambiance bon enfant, avec des dessins clairs, lumineux et épurés, à des scènes tragiques où la noirceur devient le principal décor.
Ce premier tome de Tokyo Ghoul est donc marqué par l’idée originale de suivre la métamorphose d’un être humain en goule mais pourrait décevoir les fans de zombies. En effet, ces goules sont à notre goût bien plus proches des vampires que des zombies. Certes, elles se nourrissent de chair humaine mais la comparaison s’arrête là. Elles ont les mêmes capacités intellectuelles que les humains et de plus possèdent une force incroyable. Vous savez au moins à quoi vous attendre mais il serait malgré tout dommage de passer à côté de ce manga qui sait habilement nous faire suivre les pensées et les sensations de son héros.
SUI * Ishida
“Il est peu probable qu’une société puisse vivre en sachant qu’elle sert de garde mangé à des monstres”
Il y a des années, sans doute, j’aurais pensé aussi ainsi….
MAIS, avec le temps, je vois que les gens, acceptent pour ainsi dire n’importe quoi !
Tellement ils sont manipulés et endoctrinés, par les média entre autre…
Média qui disent souvent n’importe quoi, grossissent les choses, etc…
Donc, ce n’est pas étonnant que beaucoup n’y croient pas ou guère…Ou pensent que cela ne les concernent PAS!
Et qui penserait dans notre réalité de tomber sur un psychopathe, une serial -killer, sous les balles d’un braqueur de bijouterie, etc…
Notre (soit disant société) devient de plus en plus violente, mais les gens disent- fatalistes- qu’il y a pire ; exemple les USA …
Dans le manga, que j’ai feuilleté aujourd’hui (enfin hier, étant l’heure) l’auteur montre des goules qui sont assez intelligents, structurés et surtout si leur faim est grande (au point de leur faire perdre la raison) est n’est pas permanente et ils peuvent rester sans manger plusieurs mois!!
Je pense que cette aspect, ainsi que leur force/pouvoir est assez crédible et logique ; sinon comme le fait d’être des prédateurs encore pire que le humains, ils se seraient fait depuis longtemps exterminés par ces derniers!
Normalement, les histoires de goules (assez rares dans la littérature, soit dit en passant), ni par les Zombies (même si j’ai aussi feuilleté “Dead Walking” aujourd’hui, et j’adore Sankarea [manga, enfin surtout l'anime]) ne m’attire guère….
Mais j’ai trouvé ce premier tome assez intéressant, pour ne pas dire très intéressant, cependant comme trop souvent le premier tome (et deuxième…) est bien, mais après, malheureusement, la qualité baisse et on a d’amères désillusions, donc prudence…
Enfin, si le développement suit les possibilités que semble promettre ce titre, cela pourrait devenir un de mes coups de cœur (j’espère que le dessin s’améliore aussi un peu…)