Critique du tome 2 d’Infection : Champ de morts de Craig Dilouie
Il y a quelques jours, nous vous parlions du tome 1 d’Infection, le premier volume de la saga de Craig Dilouie édité en France par Panini Books. Le tome 2, intitulé Champ de morts, étant paru il y a quelques jours, il nous pressait de vous en parler.
Si le premier tome nous avait laissé sur notre faim, la faute à certains aspects ou maladresse qui gâchaient la lecture, la manière de traiter l’infection et les infectés était plutôt enthousiasmante. Dans le cas de cette suite, et à notre grande surprise, l’auteur a corrigé la plupart des défauts constatés dans notre précédente chronique.
La conclusion du premier épisode laissait les survivants après un grand combat ayant coûté de nombreuses vies humaines, et c’est à cet endroit précis que nous retrouvons les personnages du premier roman ainsi que quelques nouveaux venus, qui ne sont pas moins dignes d’intérêt. Leur apparition permet d’ailleurs d’amorcer l’élargissement du scénario en scindant l’intrigue en deux. Souvenez-vous, l’une des forces du premier tome était de proposer des personnages aux traits moins manichéens et plus développés qu’à l’accoutumée. C’est une fois de plus le cas ici. Ainsi, le Sergent Cool Rod, vaguement croisé dans le premier tome, devient prépondérant, et c’est un plaisir de découvrir son point de vue de soldat sur l’infection qui se propage, ainsi que de partager ses peurs et ses doutes. A ce titre, là où les flashs-backs du premier épisode étaient mal amenés, coupant le récit de manière trop abrupte, ils sont ici parfaitement intégrés, et contribuent réellement à la compréhension de la psychologie des personnages.
De plus, cette suite fait bien plus que continuer à décrire le quotidien des survivants. Comme nous vous le disions dans notre chronique précédente, alors que Craig Dilouie ne dépeint pas un monde où le gouvernement se serait écroulé en une semaine, le lecteur découvre ici ce qu’il en est advenu, ses arcanes et sa lutte pour la reconquête du territoire américain. L’auteur ne se contente pas de décrire des actions de guérilla mais présente plutôt des assauts de grande ampleur contre Washington. Ça change des escarmouches habituelles, et certains passages nous ont même fait penser aux grosses bagarres de Starship Troopers (le livre) ou d’Alien 2.
L’aspect militaire n’est toutefois pas le seul à être abordé dans ce tome. En effet, avec le personnage surnommé Jody Tiphoïde, l’aspect médical occupe également une grande partie du récit. Comme dans les Chroniques de l’Armageddon, la recherche du patient zéro, permettant le développement d’un vaccin, est au coeur des préoccupations et offre une autre vision que le simple aspect survivaliste. Cette partie, même si peu approfondie, est un apport non négligeable au récit. En effet, face à cette “concurrence” humaine, le virus s’adapte et réagit, modifiant son comportement, son mode de contamination et ses symptômes. Cette notion d’ennemi “vivant”, souvent passée sous silence dans la fiction alors même que dans la réalité les virus s’adaptent et se transforment pour se défendre contre les agressions de l’humanité (coucou Roselyne), s’avère ainsi l’un des points forts du roman.
Ne tournons pas autour du pot : ce tome 2 est une vraie réussite. Le style s’est amélioré, les faiblesses de traduction et de rythme sont quasiment absentes, le scénario est toujours bien tenu et les personnages attachants. Cependant, tout n’est pas rose au royaume des monstres. Ainsi, il est regrettable que tous les sujets ne soient pas traités de manière aussi profonde que la psychologie des personnages, laissant ainsi une sensation d’inachevé, d’autant plus prégnante qu’il n’y aura vraisemblablement pas de troisième tome. Mais ne boudons pas notre plaisir, après un tome 1 en demi teinte, ce tome 2 est une bonne cuvée, et tous les amateurs du genre devraient être satisfaits par sa lecture.
Hop ! Tu m’as donné envie d’écrire au Père Noël…Je vais lui demander de déposer les 2 tomes au pied du sapin