Critique de Zombies Tome 3 Précis de Décomposition de Peru et Cholet
Enfin ! Cela faisait plus de deux ans que les lecteurs de la BD française Zombies attendaient avec impatience la suite du tome 2. Certes en 2012, Olivier Peru et Sophian Cholet avaient réussi à nous faire tenir avec la parution d’un excellent tome 0 racontant les péripéties de Serge Lapointe lors du déclenchement de l’épidémie mais les fans se rongeaient les ongles en guettant la sortie du tome 3. Sans plus attendre, découvrons ce que nous réserve la suite de cette superbe BD éditée par Soleil.
Le tome 2, intitulé De la brièveté de la vie, nous avait laissé sur un énorme cliffhanger. En effet, après avoir rencontré la caravane de Serge Lapointe et retrouvé sa fille, nous pensions que Sam allait enfin être à l’abri quelques temps. C’était sans compter sur les qualités scénaristiques d’Olivier Peru qui avait, non seulement, décidé d’abandonner Sam au milieu d’une horde de morts-vivants mais aussi d’encercler la petite île de réfugiés par des millions de zombies.
Précis de décomposition reprend là où nous avait laissé De la brièveté de la vie. Les survivants font face aux premières vagues de zombies et Sam, mordu, est toujours coincé en surplomb d’une horde gigantesque. Face à cette situation, nous pourrions nous attendre à suivre deux histoires distinctes mais un troisième héros vient tenir le lecteur en haleine. Les auteurs ont en effet décidé d’ajouter un nouveau protagoniste des plus intéressants : Clay Harris, un génie qui a découvert un moyen de repousser les zombies et qui a quitté son camp de réfugiés afin de venir à la rescousse des survivants de Seattle. Ce personnage est tout de suite très attachant : il est fun et intelligent. Serge, Sam et Clay se retrouvent alors avec un but commun : se rejoindre.
Un tel choix permet de jongler entre plusieurs ambiances ce qui apporte un vrai dynamisme à la BD. Nous suivons ainsi Lapointe et ses acolytes sur son île, Sam et son angoisse suite à ses nombreuses morsures, Clay sur la route vers Seattle et le camp de ce dernier situé à Boston. Avec autant de protagonistes et de lieux, nous pourrions penser que la trame principale avancerait au ralenti mais que neni ! Alors que certaines œuvres comme The Walking Dead étendent l’action et les péripéties de leurs héros sur de nombreux tomes, ici, les auteurs ont décidé d’avancer à pas de géants n’hésitant pas même à sacrifier des personnages clés !
Le style narratif est des plus plaisant, le lecteur se sent comme plongé dans un film : les valeurs de plans sont très recherchées et le rythme est maîtrisé, alternant des moments calmes avec des passages d’actions pures. De plus, Sophian Cholet n’a rien perdu de son talent : les dessins sont toujours aussi précis et nous plongent dans un réalisme rarement atteint jusque là.
Concernant le fond, l’histoire ne dépaysera personne. Aujourd’hui, tout a presque déjà été fait dans l’univers zombie mais les auteurs arrivent tout de même à maintenir l’attention du lecteur qui, grâce à ce nouveau tome, comprend que la menace peut aussi bien venir des morts que des vivants.
De plus, les geeks et les lecteurs de plus de trente ans seront ravis de voir quelques références et détails les concernant (Les Goonies, Kurt Cobain, Les Schtroumpfs, Hellboy, Los Pollos, Superman, Forest Gump ou encore Gandalf).
Cependant, tout n’est pas parfait dans ce tome. Attention spoiler : il y a une petite erreur concernant la technique de Clay pour repousser les morts-vivants. Certes, je chipote mais en tant qu’ancien ingénieur du son, je ne peux pas laisser passer ce léger détail. Il est en effet, tout à fait impossible d’envoyer des ultrasons à des kilomètres de distance en utilisant des enceintes provenant de caissons de basse. Eh oui, il fallait bien trouver quelque chose à reprocher à cette œuvre !
Vous l’aurez compris, ce tome 3 est une véritable réussite qui répond à toutes les attentes des lecteurs des premiers tomes. De plus, nous apprenons qu’un deuxième cycle va débuter prochainement et nous proposera de suivre les enfants survivants, des années après l’invasion zombie. Chez MZC, nous avons déjà hâte d’y être !
Bien vu la comparaison avec The Walking Dead en ce qui concerne le rythme du récit. Je n’ai pas en effet le souvenir d’avoir déjà lu une BD aussi resserrée sur le plan narratif (c’était déjà le cas à la fin du tome 2) d’où il ressort tout de même pour le lecteur une légère frustration.
Autre angle (très) original : le caractère des gens (pour la plupart du moins) se bonifie avec la catastrophe. On avait l’habitude dans la culture zombie – notamment chez Romero – au phénomène exactement inverse. C’est surtout sur cet aspect des choses que je recommanderai ce nouvel opus et la série toute entière.
Je partage complètement ces deux avis. Cette BD fait du bien au genre “zombie”, superbe boulot tant sur le dessin que sur le scénario… Vivement la suite !
Merci pour cette critique qui donne vraiment envie de découvrir et dévorer cette œuvre.
Te connaissant tatillon, je souhaiterai te faire remarquer que tout le monde n’a pas besoin d’avoir dépasser la trentaine (je sais tu te fais vieux ^^) pour pouvoir aimer les références aux Goonies, Kurt Cobain, Schtroumpfs, Hellboy, Los Pollos, Superman, Forest Gump ou encore Gandalf.
Lancer une petite pique à NItz aujourd’hui : CHECK
Il m’avait choqué aussi, mais il dit Geek ET personnes ayant dépassé la trentaine. Tu serais pas un peu geek Ethan ?
Geek? Moi? Alors là je suis choqué. Bon retourne voir si l’ordi du taff est capable de faire tourner L4D2 pour occuper son samedi à attirer les chargers sur Nitz quand il a le dos tourné pendant les parties (sifflote)
Nitz use “Squeletor”
It’s super effective!
Excellent 3ème opus… Même si le dessinateur semble être aux abois quand il s’agit de faire les BD (cf avant-propos).
J’ai adoré cette série… vivement les nouveautés annoncées.
Mangez-en !