Critique de State of Decay
Développé par Undead Labs et sorti en juin 2013 dans la rubrique Arcade du Xbox Live, puis en novembre de la même année sur PC, State of Decay avait reçu un accueil très positif de la part des joueurs et de la presse spécialisée. Avec la récente sortie de Lifeline, le second DLC du jeu, il était donc grand temps que nous nous penchions sur son cas.
L’histoire commence dans la Trumbull Valley alors qu’une virée champêtre tourne au cauchemar quand des zombies prennent d’assaut la réserve naturelle. Bien vite, il s’agit pour les survivants que vous incarnez de créer une base fortifiée, d’accumuler des ressources, et de recruter d’autres survivants afin de completer les missions qui leur permettront de s’échapper de cet enfer, ultime but du jeu.
Dans State of Decay, vous pouvez donc incarner plusieurs personnages à la fois, que vous recrutez au fil des rencontres. Si l’idée est bonne, nous en venons bien vite toutefois à nous cantonner à un groupe de 2 ou 3 personnages, principalement parce que leurs aptitudes ont augmenté à force de les utiliser. Dans tous les cas, vous pouvez toujours demander à certains personnages de vous prêter main forte pour les missions et l’exploration sans pour autant les contrôler.
A ce titre, qui dit exploration et missions, dit action, mais pas seulement. En effet, State of Decay a réussi à remettre la survie au cœur du gameplay sans pour autant délaisser l’action. Le jeu concilie ainsi action et survie dans un monde ouvert, là où bon nombre de jeux zombies ne proposent que l’un ou l’autre. Le résultat est un subtil mélange de jeu de survie avec des ressources et des véhicules limités, d’action parfois débridée, le tout avec un soupçon de RPG.
Refusant de céder à la mode des zombies sprinteurs, Undead Labs a également choisi de privilégier les zombies lents, et ils ont eu bien raison ! S’ils peuvent courir, ils ne piquent pas pour autant des sprints (sauf les zombies spéciaux) et chutent facilement ce qui est particulièrement appréciable si vous êtes plutôt fan des zombies traditionnels. Toutefois, s’ils sont faciles à tuer en petits groupes, ils ne vous laisseront aucune chance en grand nombre.
Face à ce danger omniprésent et avec des personnages aux morts permanentes, le joueur doit alors peser le pour et le contre lors de chaque mission, juger s’il est préferable de la faire en solo ou en petit groupe, bien choisir son équipement, etc. Les paramètres à prendre en compte sont ainsi très nombreux, surtout que la moindre petite erreur peut être fatale : une excellente connaissance de vos capacités et ressources s’impose. Dans State of Decay, il ne faut jamais foncer tête baissée !
Pour revenir aux zombies spéciaux, cités précédemment, il en existe six sortes. Plus rares que les zombies normaux, ils bénéficient de capacités spéciales et vous donneront bien du fil à retordre. Pas forcement essentiels, ces zombies sont plus un prétexte pour que le jeu puisse vous proposer des missions secondaires aléatoires où vous devrez les chasser. Ils rajoutent tout de même un peu d’aléatoire bienvenu et peuvent faire capoter une mission en apparence facile si vous avez le malheur d’en croiser un.
L’un des autres points fort du jeu est son réalisme et l’importance prépondérante des interactions entre personnages dans le gameplay. Vous devez en effet veiller au moral des survivants de votre camp, celui influant le cours de la partie. Il s’agit alors d’intervenir rapidement si quelqu’un est triste, en colère ou encore malade. Si cet aspect du jeu est perfectible, il reste néanmoins plutôt bien vu car il casse la routine mission/pillage, en forçant le joueur à faire attention à l’harmonie de son groupe. En délaissant un allié malade, vous prenez donc le risque de le voir mourir et par conséquence d’affaiblir votre camp. Il est toutefois assez déconcertant de voir que même lorsque l’on ne joue pas, les personnages continuent à mener leur petite vie et peuvent se sentir malheureux ou encore tomber malade pendant votre absence.
D’un point de vue technique, il faut en revanche reconnaître que le jeu est fortement limité, peut-être d’ailleurs à cause de son ambition débordante. Les défauts les plus frappants sont ceux liés à l’affichage avec des objets et des bâtiments qui apparaissent subitement, ou encore des panneaux qui se réparent tout seuls. De plus, les éléments détruits réapparaissent spontanément. Il y a également de nombreux bugs avec les zombies qui peuvent parfois traverser les portes et les fenêtres ou se retrouver coincés dans le sol. La caméra pose aussi son lot de problèmes : vous n’avez pas fini de pester contre cette dernière surtout dans des combats rapprochés avec plusieurs zombies dans un espace clos.
Autre problème majeur, l’impression que le jeu avance vite, trop vite. Le menu propose beaucoup de lecture, que ce soit au niveau du background des personnages ou de l’histoire mais il est difficile de tout lire car les missions sont nombreuses et limitées dans le temps et nous ne pouvons pas toutes les faire. Le sentiment de passer à côté d’éléments narratifs intéressants est donc plutôt désagréable, surtout qu’Undead Labs veut mettre un maximum de réalisme dans les interactions sociales. Dommage ! Si State of Decay est un très bon titre, ces défauts gâchent un peu l’expérience de jeu.
Breakdown
Ce premier DLC propose des mécaniques générales inchangées mais offre au joueur un nouveau mode de jeu où il doit réparer son camping-car tombé en panne (d’où le nom). Nous nous retrouvons ainsi à aller chercher des survivants, à récupérer du matos, à retaper le camping-car d’une destination à l’autre. Le challenge va ainsi crescendo d’une carte à l’autre alors que les ressources sont de plus en plus rares à la différence des zombies qui se multiplient et deviennent plus agressifs. Au final il vous faut donc recommencer à zéro, recruter du monde, aider vos voisins, reconstruire une base, et réparer le camping-car ad nauseam.
L’intérêt de Breakdown est ainsi limité et prolonge plutôt artificiellement la durée de vie de State of Decay. L’abandon de toute trame scénaristique est d’ailleurs vraiment dommage. Un DLC à réserver aux fans purs et durs du jeu donc.
Lifeline
Terminons donc notre tour d’horizon de State of Decay avec Lifeline, le tout dernier DLC qui vient de faire son apparition sur le Xbox Live et sur Steam. Breakdown ne nous ayant pas tellement convaincus, Lifeline avait la lourde tâche de le faire, et c’est un pari réussi. Lifeline nous propose une toute nouvelle map urbaine, avec Danforth comme terrain de jeu, et une nouvelle histoire avec de nouveaux personnages.
Nous incarnons donc les membres de l’unité Greyhound 1. Restés seuls en périphérie de la ville, ils doivent évacuer les derniers survivants et surtout, retrouver toute personne à même de pouvoir trouver un remède à l’infection zombie. Les mécaniques de jeu restent sensiblement les mêmes que celle du jeu principal avec des missions scénarisées et aléatoires, de l’exploration, et des améliorations à construire dans la base principale.
Si nous retrouvons les zombies dans toutes leurs déclinaisons et que les problèmes du jeu et autres bugs ne sont toujours pas réglés, Lifeline propose tout de même son lot de nouveautés, plus ou moins bonnes. Première nouveauté, un niveau d’alerte vous prévient quand l’attaque des zombies sur votre base est imminente. Arrivé au niveau 3, il est vital d’être prêt si vous ne voulez pas subir de lourdes pertes ainsi qu’une baisse de moral.
Un autre ajout notable est celui des frappes d’artilleries. Si elles se montrent parfois très utiles, elles manquent également souvent de précision rendant le jeu extrêmement difficile avec des zombies ne vous lâchant plus si vous loupez votre coup. En tout cas préparez-vous a un challenge plus que corsé, car entre l’exploration et les assauts, les zombies ne vous laisseront aucun répit !
Finalement, State of Decay est une vraie bonne surprise, et il y aurait encore énormément de choses à dire sur le jeu. Avec ses graphismes de PS2 et sa jouabilité parfois très rigide, le jeu ne plaira pas à tout le monde. Mais l’important n’est pas là, les beaux graphismes n’ont jamais fait les bons jeux, et State of Decay est un sacré bon jeu. Ce titre reste une véritable bouffée d’air frais alors que la majorité des jeux proposent de dézinguer du zombie à tout-va sans aucune autre forme de procès. State of Decay pourrait être encore plus moche, nous prendrions toujours un pied énorme. Si Breakdown est plutôt dispensable, nous ne saurions que trop vous conseiller Lifeline pour prolonger le plaisir pendant quelques heures avec un challenge relevé.
Vous pourriez aussi aimer :
Un commentaire pour Critique de State of Decay
Répondre à Willy Annuler la réponse.
« Roam, les cartes aléatoires et un nouveau système de construction dans la boîte Résultats du jeu concours The Walking Dead Tome 3 La Chute du Gouverneur »
Je l’ai acheté pendant les soldes Steam. Pas été super emballé, même si je suis resté au final une dizaine d’heures dessus (pour au moins le finir et avoir un avis d’ensemble). Je l’ai trouvé pas mal bugué (le coup des portes intangibles m’a tué), un peu redondant (collecter des ressources, faire une mission, puis répéter), également parfois d’une simplicité absurde (j’avais des dizaines d’armes en stock, des centaines de munitions, et j’ai rarement ressenti le besoin de les utiliser) ou d’une difficulté surgissant de nulle part et frustrante. On sent que le jeu a beaucoup de mécaniques (les items, les relations sociales) mais au final… j’en ai rien vu. Un gars dans mon équipe est déprimé ? Bah, j’m'en fous, le moral est à fond. Ca m’a d’ailleurs surpris : je n’ai eu aucune difficulté à maintenir un moral élevé. Tant qu’il y a de la bouffe et qu’on place des avant-postes près de la base pour éliminer les hordes, c’est tranquille à ce niveau ! (j’ai joué en normal, ceci dit)
Bref, pour moi, pas une déception, mais quand je lis certains avis sur le net, je me dis que j’ai dû rater un truc ! C’est un jeu sympa, mais sans plus, qui tient pour moi plus de l’action que de la survie (fouiller des maisons pour récupérer des sacs de ressources, c’est le minimum de chez minimum question simu de survie).
Par ailleurs, j’ai été très surpris de n’avoir aucune intro au mode histoire. Ca démarre direct sur mon pote qui se fait attaquer par un zombie. J’ai cru à un bug, mais j’ai pas trouvé d’équivalent sur le web.
Au final, c’est un bon jeu popcorn, avec des pics de difficulté qui sont mal amenés et des bugs en pagaille, mais si on passe outre… J’ai aussi vu qu’il y avait quelques mods, que j’essaierai à l’occasion d’une nouvelle partie.