My Zombie Culture

La culture Zombie de Z à Z

Par
à 01:51

In the Flesh épisode 1, ce que nous en avons pensé

In the flesh

On vous avait promis de vous parler à nouveau de la série zombie anglaise In the Flesh. Nous y voilà. Maintenant que le premier épisode a été diffusé sur BBC Three, il est temps de revenir dessus. Avant de lire la suite, on vous invite toutefois à vous faire votre propre opinion en visionnant l’épisode en streaming sur le site de BBC (si jamais vous ne pouvez pas visionner la vidéo pour des raisons de situation géographique, on ne vous dit pas que l’extension Firefox Media Hint 0.1.12 permet de détourner ce blocage légalement). Si vous souhaitez malgré tout lire la suite maintenant, vous pouvez car nous avons tenté de limiter les spoilers pour ce premier bilan.

Avec In the Flesh, ne comptez pas sur un scénario post-apocalyptique rempli de zombies et basé sur la survie. En effet, tout l’intérêt de cette série est justement de s’intéresser à la réintégration des zombies dans la société 4 ans après que les morts sont sortis de leur tombe. Un pari audacieux mais relevé avec succès, ce premier épisode plantant idéalement le décor et réussissant en moins d’une heure à poser les bases d’une série solide. Car, si le point de départ est vraiment original, le traitement de l’histoire n’en est pas moins réussi. En avant !

« I don’t feel ready »
« This is exactly why you’re ready, you’re feeling »

Contrairement à ce que l’on aurait pu craindre, les scénaristes ont réussi à proposer quelque chose qui n’est pas caricaturalement manichéen. On se retrouve certes en présences de deux parties qui s’opposent : les zombies (Kieren) et les habitants du village, mais ni l’un ni l’autre n’a les faveurs du spectateurs. On ressent bien sûr une certaine empathie pour Kieren mais l’on parvient aisément à comprendre la réaction des villageois et surtout de celle des membres de la Human Volunteer Force (HVF) dont les sacrifices ont été nombreux pendant l’affrontement contre les zombies. Ainsi le retour de Kieren et les conséquences qui en découlent sont très cohérentes, humaines et très agréables à découvrir d’autant que le jeu des acteurs est plutôt bon.

De plus, les scénaristes n’ont pas oublié l’importance du noyau familial dans ce genre de série et sont parvenus à saisir assez subtilement les conséquences du retour de Kieren dans sa famille. On est touché par la simplicité des réactions de ses parents : lorsqu’ils le retrouvent, sa mère se contente de pleurer tandis que son père bégaie lui expliquant qu’ils s’attendaient à ce qu’il soit différent (il est maquillé pour sembler normal, les zombies étant livides aux yeux blancs), sans qu’il n’y ait d’effusion de joie ou de contact corporel. On sent ainsi la tension créée par ces retrouvailles et l’ambiguïté de la nouvelle relation qui s’installe entre Kieren et ses parents. Simple, efficace et secondée par une réalisation de qualité, In the Flesh parvient donc à capter l’âme de cette famille déchirée de manière assez surprenante. Seul petit bémol au niveau du noyau familial, la sœur de Kieren qui, en plus de n’être pas très bien interprétée, risque fortement de nous courir sur le haricot au fil des épisodes.

Enfin, la série joue habilement avec l’absurdité de la situation. Comme la campagne de communication le laissait penser, le gouvernement en prend pour son grade. Plusieurs scènes mettent ainsi en lumière cette absurdité, comme celle où un chargé du gouvernement essaie tant bien que mal de justifier le programme de réinsertion et les différents amendements protégeant les zombies, les « Partially Deceased Syndrome sufferer » pour rester dans le politiquement correct, devant une foule de gens convaincus du mal que représentent les zombies. On ne peut alors s’empêcher de voir la série comme une forme de satyre ce qui la bonifie. On retrouve ainsi une multitude d’éléments satiriques tout au long de l’épisode. D’un côté on a une loi qui affirme qu’il faut protéger et réintégrer librement les zombies alors qu’en réalité, ils se retrouvent à devoir rester cloîtrer chez eux à jouer à des jeux de société par peur des réactions des vivants, sont soignés par des infirmières qui ne sont pas compétentes et qui n’hésitent pas à confier des tasers à la famille du zombie en cas de problème et sont consultés à la chaîne par un unique médecin avant leur libération du centre de détention des zombies. Or, cette absurdité dessert parfaitement la série en augmentant la tension qui atteint son apogée dans le final de cet épisode. Celui-ci est d’ailleurs plutôt réussi et suscite encore plus l’intérêt du téléspectateur malgré quelques conneries dans la réaction de la mère de Kieren : non, non, se cacher dans un coin avec sa tronçonneuse allumée c’est pas discret.

En fin de compte, on ne peut que se réjouir devant la qualité de ce premier épisode. Toutefois, on ne sait pas trop comment la série va pouvoir évoluer. On voit bien déjà quelques grosses ficelles qui vont être utilisées par les scénaristes mais on ne sait pas pour autant si la série va réussir à tenir sur la longueur. Heureusement le problème ne se pose pas encore, cette saison, et peut-être l’unique saison, ne comptant que 3 épisodes. Quoi qu’il en soit on attend l’épisode 2 avec impatience.

3 réponses à In the Flesh épisode 1, ce que nous en avons pensé

  1. Sam says:

    Je viens de le finir, et dans l’ensemble je suis assez convaincu par ce que j’ai pu voir. J’ai pensé un peu la même chose concernant la mère et sa tronçonneuse, je me suis dis pour justifier qu’elle gardait la porte arrière et que les portés sont fermées. On justifie tant bien que mal hein ;)

    Anyway, j’ai un peu de mal à comprendre parfois la langue de Shakespeare, du coup je n’ai pas trop compris ce qu’a ingéré le coupaing-zombie comme poudre, ni d’où elle venait, au début de l’épisode.

    Le passage avec le gouvernement m’a quelque peu… exaspéré en fait. Le problème étant que ce passage possède deux parties : 1) Un représentant du gouvernement, bégayant, avec des gestes maladroits, cherchant ses mots, au ton hésitant. Et de l’autre côté 2) Plusieurs personnes convaincues du bien fondé de leur opinion. En gros, ils parlent avec leurs tripes.
    Dans ce passage là, avec un mec sachant s’exprimer correctement en public, le gouvernement aurait mieux été « représenté », au lieu d’avoir une sorte de “Coco L’Asticot qui *tente* de convaincre des gens”. Bref, la scène aurait pu être toute autre.

    Bon, je crache un peu dans la soupe hein (on retient plus facilement ce qui ne va pas de ce qui va), mais sinon cet épisode m’a donné envie de voir le suivant. C’est bon signe ;)

    • Squeletor says:

      Merci Sam, je savais que quelqu’un relèverait pour “Coco L’Asticot qui *tente* de convaincre des gens” ahah. Ça va me permettre de développer mon avis. En fait, je pense qu’il ne faut pas oublier une chose essentielle : on est dans un petit village et le programme de réinsertion est national. Il faut imaginer la même scène se répétant partout, alors, tout comme le gouvernement engage n’importe qui pour soigner les zombies, il fait avec les personnes qu’il a sous la main pour aller convaincre directement les populations du bienfondé de ses mesures. C’est pour ça qu’on se retrouve avec un mec pas très éloquent qui essaie de convaincre tout en récitant sa leçon. C’est ça qu’est intéressant, c’est d’avoir une opposition entre les tripes (les villageois) et la “réflexion” (le gouvernement) mais avec un décalage énorme car le gouvernement n’a pas du tout les moyens de sa politique.

  2. drexl says:

    So british,so dead set, so Shaun, merci aux anglais. Ca joue bien, c’est un sujet original on tourne pas autour du pot comme dans les revenants. Tout le monde s’en fout mais j’ai adoré. Là j’ai pas envie de dire du mal ou alors j’avais le cerveau en mode veille quand je l’ai regardé.

Répondre à Squeletor Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>