Cela fait de nombreuses années maintenant que les Américains ont compris que les zombies n’étaient pas que bons pour planter un scénario horrifique mais qu’ils pouvaient être aussi de bonnes figures comiques. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’ils ont inventé le mot “Zombedy” pour qualifier ces films mêlant zombies et humour. Malheureusement, si cela pouvait encore être qualifié de novateur en 2004 avec la sortie de Shaun of the Dead, c’est aujourd’hui devenu une véritable mode chez les cinéastes du monde entier. Or, qui dit effet de mode, dit bien souvent recrudescence des ratés cinématographiques.
Pourtant, pour son troisième film, la jeune réalisatrice April Mullen, sur un scénario de son acolyte Tim Doiron, a décidé de s’essayer à l’exercice difficile de la zombédie. Aujourd’hui, dans ce numéro 28 de Vous l’avez voulu ! Le choix des lecteurs, nous nous intéressons donc à Dead Before Dawn, proposé par Jade V. sur Facebook, sorti en 2013 aux États-Unis et inédit en France.
Tout commence lorsque Casper, un fils à maman maladroit et timide, doit surveiller le magasin d’objets occultes de son grand-père. Ses consignes sont simples : rester là jusqu’à l’heure de fermeture, veiller à verrouiller les portes et surtout ne pas toucher à une urne maléfique rangée en haut d’une vieille étagère au risque d’être maudit. Mais, lorsque ses amis et la fille dont il est dingue se rendent à la boutique, il brise l’urne en la faisant tomber bêtement. Alors que Casper est terrifié, les autres se moquent de lui, imaginant une malédiction où toutes les personnes qu’ils regarderaient dans les yeux se suicideraient avant de revenir sous forme de Zemon, un mélange de zombie et de démon. Très vite, la situation tourne à l’horreur lorsqu’ils se rendent compte que la malédiction est devenue réalité. Ils n’ont alors plus que quelques heures pour l’annuler et ne pas être damnés pour l’éternité.
Voilà donc une histoire de malédiction qui de prime abord ne semble pas manquer d’originalité. Malheureusement, il ne faut pas attendre plus de quelques minutes pour comprendre que nous devrons une fois encore suivre la sempiternelle brochette de personnages caricaturaux des comédies américaines. La malédiction semble en fait planer davantage sur le film que sur les héros comme si son scénariste, malgré son jeune âge, avait été incapable de s’affranchir de ce cliché du cinéma américain, prédominant depuis des films comme The Breakfast Club… Nous découvrons ainsi rapidement, outre notre héros ringard (Devon Bostick, Jasper Jordan dans The 100 et qui était apparu dans Survival of the Dead et Land of the Dead), son amie gothique passionnée de photographie (April Mullen, la réalisatrice), son ami amateur de fumette et un peu débile (Tim Doiron, le scénariste), l’étudiante intelligente dont il est amoureux (Martha MacIsaac) mais qui est évidemment en couple avec la star de l’équipe de foot (Patrick Kyle Schmid, Henry dans Being Human), le footballer sympa (Brandon Jay McLaren, Jamil dans Falling Skies) et la greluche pompom girl (Brittany Allen, Tirra dans Defiance). Nous voilà bien partis.
Pourtant, quelques soupirs plus tard, la mayonnaise commence à prendre grâce à un certain nombre de situations assez amusantes et aux nombreux efforts du scénario. En fait, Dead Before Dawn doit beaucoup à l’originalité de sa malédiction. Voir ces personnages face à une épidémie zombie classique aurait probablement été très ennuyeux (même si certains comme Detention of the Dead l’ont fait la même année). Ici, l’aspect suicidaire des zombies permet à l’histoire d’inclure quelques passages avec des personnages tentant de se mettre à mort de manières assez loufoques, loin du côté horrifique d’un film comme Phénomènes. Autre point fort du film, les nombreux détails et running gags souvent glissés de manière subtile dans l’intrigue. Il est par exemple assez amusant de voir, après que la greluche s’est équipée d’une boule extensible en plastique en guise d’arme, un zombie la tête coincée dedans sans que nous ayons vu le personnage l’attaquer.
Malheureusement, le jeu (ou plutôt le sur-jeu) des acteurs finit par venir à bout de notre patience et, passé sa première heure, Dead Before Dawn devient presque insupportable. Les situations finissent par se répéter et les gags ne font presque plus jamais mouche. Il est aussi regrettable de voir que les Zemons, malgré leur nombre, s’avèrent finalement des adversaires assez ridicules, les figurants étant bien trop souvent statiques ou répétant des gestes inutiles juste pour occuper l’écran. Les combats sont ainsi très souvent brouillons et ridicules. Dommage…
Parmi la pléthore de zombédies sorties aux États-Unis, Dead Before Dawn n’est donc pas la plus désastreuse mais est également loin de pouvoir prétendre au moindre titre. April Mullen et Tim Doiron ne manquent certainement pas de talent mais nous offrent ici une réalisation dont nous ne nous souviendrons pas et qui aurait finalement gagné à n’être qu’un moyen métrage.
Et pour la semaine prochaine, vous proposez quoi ? Dîtes-le nous en commentaires.
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4 commentaires
Des propositions pour la semaine prochaine ?
Pourriez-vous faire Dead Rising Watchtower ? Merci d’avance.
Wyrmwood ou Evil Dead 2
Mutant de David Morley. Il me semble que ça n’a pas été fait, non?