Vous l’avez voulu ! Le choix des lecteurs N°29 : Dead Rising Watchtower

deadrising

Alors que Dead Rising Watchtower, après une unique diffusion tard en soirée sur D8, ne sera disponible en VOD en France que le 1er septembre, c’est à lui que nous nous intéressons aujourd’hui pour ce N°29 de Vous l’avez Voulu ! Le choix des lecteurs, suite à une proposition de GeneralDoctor sur le site.
Ce long métrage, produit par Legendary Pictures, est évidemment inspiré de l’univers monstrueusement délirant de la série de jeux vidéo Dead Rising, produite par Capcom. De quoi s’attendre logiquement à du zombie à gogo, du sang par litres, des armes incongrues, et une bonne dose de psychopathes.

Dans Dead Rising Watchtower, l’Humanité a survécu à une invasion de zombies et doit désormais contenir la menace en injectant régulièrement des doses de Zombrex aux contaminés, afin qu’ils ne développent pas les symptômes de zombification. Malheureusement, du jour au lendemain, le précieux médicament s’avère inefficace et une ville est prise d’assaut par les morts-vivants. Chase Carter (Jesse Metcafle de Desperate Housewives), un journaliste freelance se retrouve ainsi bloqué dans une ville en quarantaine de laquelle il essaie de s’échapper à l’aide d’autres survivants (Meghan Ory, Virginia Madsen).

deadrising5

Avant tout, remettons les choses dans leur contexte. Dead Rising Watchtower est une production à moyen budget, d’abord mise à disposition gratuitement sur Crackle, la plateforme de VOD de Sony. En sachant cela, il est donc évident que nous ne pouvons pas nous attendre à un film de l’envergure d’un World War Z. J’essaie donc généralement de conserver une certaine indulgence face à ce type de production, d’autant plus que dans ce cas précis, Dead Rising Watchtower s’est tout de même donné les moyens de réussir. Il n’empêche que malgré cela, je ne vous recommanderais pas ce film.

Adapter Dead Rising, un pari risqué

À vrai dire, je pense qu’il faudrait peut-être arrêter d’essayer d’adapter l’inadaptable, ou alors, ne pas faire dans la dentelle et prendre des risques. Je ne suis pas une habituée de la licence du jeu, mais il est incontestable que celui-ci a une personnalité fermement ancrée dans l’univers des jeux vidéo. Or, en dehors de quelques scènes anecdotiques, le film n’a rien de ce qui fait du jeu une réussite. Contrairement à ce que semble penser la production, il ne suffit pas de faire de la boucherie, d’y intégrer quelques psychopathes et de faire des blagues pour retrouver l’atmosphère Dead Rising.

deadrising4

Legendary Pictures semble marcher sur des œufs et ne pas assumer jusqu’au bout son projet d’adaptation. Ce choix non abouti sonne creux et gâche finalement tout le potentiel existant. Par conséquent, même si j’ai pu être vraiment attentive et intéressée la première demi-heure, Dead Rising Watchtower m’a très vite déçue, rendant l’heure et demie restante plutôt longue.

De la boucherie : oui, mais pas trop

Le film commence pourtant plutôt bien, avec une scène d’ouverture plaisante avec un clown, bien qu’un peu lente, et laisse même présager un film déjanté et riche en scènes gores.

Quelle déception alors quand on se rend compte qu’aucune autre scène ne va vraiment dans le sens de cette introduction. La plupart du temps, les zombies ne sont pas une vraie menace et les survivants peuvent se contenter de les éviter en courant, excepté, évidemment, lorsqu’ils reculent bêtement sans regarder derrière eux et se font dévorer. À cela s’ajoute un problème de réalisation qui rend l’action et les combats particulièrement lents (à moins que cela soit un effet voulu, mais le cas échéant, c’est plutôt raté) ! Il est néanmoins possible de saluer l’effort du réalisateur, Zack Lipovsky, pour les prises de vue rappelant la caméra d’un jeu vidéo avec notamment un plan-séquence assez travaillé lorsque Chase s’échappe d’un bus. En dehors de ça, lors des combats, vous aurez certainement vite fait de décrocher pour jeter un coup d’œil à votre montre.

Des personnages bateaux

En ce qui concerne les personnages principaux “gentils”, ils ne sont pas trop mal choisis et sont relativement crédibles. En revanche, le jeu d’acteur ne m’a pas franchement convaincue. La faute peut-être à des dialogues souvent creux et surtout à d’innombrables actions incompréhensibles de la part des survivants, comme trouver refuge dans un bus rempli de zombies ou laisser les portes d’un hangar grandes ouvertes alors que l’extérieur grouille de morts-vivants. Les décisions prisent sont souvent ridicules, ce qui aurait pu être drôle si l’aspect comique avait été poussé jusqu’à la caricature. C’est précisément là que le film a loupé le coche il me semble.

deadrising3

À l’inverse, j’ai beaucoup aimé le duo télévisé entre la journaliste et le vétéran d’une précédente invasion zombie, Frank West (Rob Riggle). Celle-ci l’accueille sur son plateau pour lui poser des questions, mais il s’avère ingérable et politiquement incorrect pour une diffusion en direct. Dans ces passages, l’exagération est bien dosée et il est regrettable que le reste du film ne soit pas dans le même esprit. Petit bémol néanmoins, les interventions de ces deux personnages finissent par se répéter et auraient gagné à être moins nombreuses.

Concernant les psychopathes tant attendus, ils sont ici représentés par un groupe de motards bien décidé à profiter de l’apocalypse localisée pour s’adonner à leurs méfaits favoris : piller, tuer et enlever les filles. Ce stéréotype du méchant n’est pas une mauvaise idée en soi, mais une fois encore, la déception est au rendez-vous car ces personnages n’ont aucun charisme et leur rôle se cantonne plus ou moins a rendre la fuite des personnages principaux plus ardue. Il est difficile de comprendre pourquoi le réalisateur n’a pas poussé les stéréotypes jusqu’au bout pour proposer des personnages crédibles en terme d’attitude et de présence.

deadrising2

Un humour difficile à cerner

Le problème majeur pour moi avec ce film est que le spectateur se demande sans cesse s’il doit prendre le film au sérieux ou non. Quand commence le second degré ?
Les scènes sont plus souvent ridicules qu’amusantes, à l’instar d’une scène où Chase est ligoté à une machine de chantier et combat les zombies les mains liées. Une fois de plus, il semble que le réalisateur a eu du mal à se lâcher et par conséquent, la façon improbable dont Chase s’en sort n’emporte pas vraiment l’adhésion du spectateur. Je pense que cela tient du fait que les acteurs ne surjouent pas leur rôle, créant ainsi un décalage entre leur aspect lambda et les situations ridicules qu’ils doivent affronter.

En revanche, j’ai beaucoup apprécié tout ce qui tourne autour de la promotion du Zombrex, notamment les publicités clamant de prendre Zombrex comme s’il s’agissait d’un médicament pour le rhume. Ces publicités à la limite de la propagandes sont vraiment réussies et j’ai regretté que le filon ne soit pas plus exploité tout au long du film.

Même remarque pour les armes de fortunes fabriquées par les personnages qui auraient vraiment pu être plus improbables, et de ce fait plus comiques. Finalement, il est vraiment frustrant d’entrevoir tant de potentiel humoristique non exploité.

Dead Rising Watchtower n’est donc pas une honte au genre, mais c’est également loin d’être une perle. Le budget semble avoir servi davantage à payer les acteurs et le décor qu’à réfléchir sur la meilleure façon de recréer l’ambiance du jeu. Tout le monde n’a pas le talent d’un Tarantino, il faut s’en remettre.
À choisir, investissez plutôt dans une version d’occasion du jeu vidéo, qui vous assurera de l’action, de la vraie, en attendant la sortie du second opus cinématographique au printemps 2016.

deadrising1

Et pour la semaine prochaine, vous proposez quoi ? Dîtes-le nous en commentaires.

Vous avez vu Dead Rising Watchtower ? Alors n’oubliez pas de l’ajouter à votre collection zombie et de le noter !

Share Button

Vous pourriez aussi aimer

9 commentaires

  1. BinbinKeupon dit :

    Je trouve ta critique très dure… Sans être un grand film on est d’accord, j’ai eu à titre personnel beaucoup de plaisir à le regarder 🙂 Mais je suis d’accord avec toi aussi, les psychopathes et les armes improbables qui font parti de l’âme du jeu auraient pû être plus développés… Ta critique est très constructive cependant 😉

    1. Olvidame dit :

      Je pense que je ne suis tout simplement pas réceptive à ce type d’humour. J’ai été amusée au début, c’est vrai mais plus l’intrigue avançait plus je voyais les défauts sans réussir à apprécier les bonnes choses du film (il y en a je te l’accorde, et je conçois que tu puisses apprécier).
      Je m’attendais plutôt à un humour proche de Tucker & Dale fightent le mal (http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=176961.html), ce qui n’est absolument pas le cas. J’essaierai peut-être de le revoir d’ici quelques années, il n’y a que les c*** qui ne changent pas d’avis 😉

      1. BinbinKeupon dit :

        alalala, les goûts et les couleurs… lol ^^ Mais je dois t’accorder la cohérence de ton argumentation 🙂

    2. Squeletor dit :

      Justement, on en discutait avec Olvidame mais même les avis à la rédaction divergent. Personnellement, j’ai également bien aimé ce film. Il avait certainement trop de prétention – adapter un tel jeu c’est proche de l’impossible – mais je trouve que le résultat final est un film plutôt drôle avec de bons effets et qui compte sur pas mal de bonnes idées. Pas le film du siècle, là on est tous d’accords, mais un film que, moi, je recommanderais à tous ceux qui aiment les films de zombies 😉

      1. Olvidame dit :

        Hérétique ! Tu n’auras pas ta place dans mon église de zombilogie 😉

        1. Squeletor dit :

          Si y’a Tom Cruise dans ton église, alors je change d’avis tout de suite, ce film est une purge :p Sinon, non, il est cool.

  2. Sébastien dit :

    Tout a fait d’accord avec ton analyse. Par contre, moi, j’ai trouvé le plan séquence lent et laborieux. En fin de compte, si on y regarde bien, l’affiche du film est nettement plus fun que le film lui-même, comme c’est souvent le cas dans ce genre de prod d’ailleurs. Je dis ça car c’est l’affiche qui m’a donné envie…
    Pour la prochaine, un petit Mutant de David Morley… Please.

    1. Olvidame dit :

      Pour le plan séquence, j’en suis vraiment venue à me demander si ce n’était pas voulu. Le problème, c’est que c’est assez risqué, notamment pour ceux qui ne connaissent pas le jeu, cet effet est difficile à comprendre. Je suis d’accord avec toi que la volonté est là, mais que c’est terriblement lent… d’où l’impression de ridicule finalement.

    2. Squeletor dit :

      Perso, j’ai trouvé ce passage assez chiadé. Il n’est par parfait mais, dans 95% des films, les réals ne se font pas chier pour les attaques de zombies : c’est du montage survitaminé qui nous secoue les tripes et donne envie de vomir, ou du hors champ ridicule. C’est pas souvent que je me souviens bien d’une scène d’un film de zombies (vue la quantité que j’en ai vus) mais là c’est le cas, parce qu’un one-take de presque 2 minutes durant une attaque de zombies, fallait oser. En fait, cette scène est à l’image du film, beaucoup d’efforts mais un résultat pas forcément à la hauteur de nos espérances mais quand même de facture honnête.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *