Critique de Le Berceau des Esprits, tomes 3 & 4
Alors que la série vient de se terminer au Japon avec la parution du sixième et dernier tome, les éditions Ki-oon continuent à traduire la saga avec la sortie du tome 3 (mars 2012) et 4 (aout 2012). L’histoire, qui nous avait fortement plu, redémarre là où nous l’avions laissée précédemment alors que le groupe de Takigawa vient de se scinder. Kana, se sachant infectée, perd la raison et se met à douter de la bienveillance de ses camarades. Elle décide alors qu’elle ne sera pas la seule à mourir sur ce navire et s’attaque aux autres survivants. Pendant ce temps, un autre groupe de survivants découvre une salle remplit d’étranges moniteurs. Et si les lycéens n’étaient finalement que les cobayes de sombres expériences ayant dérapées ?
Même si nous craignions que la série ne s’essouffle rapidement, on se rend rapidement compte que Kei Sanbe n’a que faire des petits cœurs fragiles de ses lecteurs. En effet, alors que les survivants continuent leur périlleuse ascension vers la cale du bateau renversé, il ne laisse jamais le temps à ses lecteurs de prendre une bouffée d’air. Les trahisons au sein des différents groupes de survivants s’enchaînent ainsi rapidement, multipliant les confrontations et augmentant la tension. La menace zombie est d’ailleurs reléguée au second rang, laissant définitivement la place à un adversaire plus coriace : l’humain souhaitant survivre coûte que coûte. Les survivants s’entretuent alors de manière extrêmement violente et déversent des litres d’hémoglobines. Le spectacle est d’une violence rare et les mises à mort classiques des deux premiers tomes ont laissé la place à un sadisme effréné de la part de certains personnages. La violence graphique y est alors particulièrement puissante, avec un très grand nombre de scènes gores (pas moins de 3 pendaisons dans le tome 4) dont une multitude de démembrements. On pourrait craindre que cela soit de trop, mais l’ambiance de folie et de chaos est si bien instaurée que ce déferlement de violence semble tout à fait logique pour une histoire aussi forte.
Mais Kei Sanbe n’en reste pas là puisqu’il exploite largement ce qu’il avait mis en place précédemment. Alors que dans les deux premiers tomes, les personnages se sachant condamnés à devenir des zombies se contentaient généralement de se cacher, ceux-ci cèdent désormais à la folie et ne tardent pas à devenir bien plus dangereux que les zombies. Par exemple, Kana, qui montait déjà ses coéquipiers les uns contre les autres, sombre dans la démence et n’hésite pas à se mutiler, à tendre des pièges ou à s’en prendre aux enfants, afin d’emporter dans sa chute ceux qui ne sont pas infectés.
Toutefois, même si les scènes d’actions se succèdent rapidement, ces deux tomes sont aussi l’occasion pour Kei Sanbe de commence à expliquer les raisons de cette folie meurtrière. Il distille alors les informations au compte goûte, laissant peu à peu la vérité transparaître, au moyen de flash backs notamment.
Enfin, on peut une nouvelle fois reprocher à Kei Sanbe d’avoir introduit des plans culottes inutiles dans ces deux volumes. L’auteur semble définitivement persuadé que montrer des culottes et des soutiens gorges fait de lui un mangaka super cool et que le slip imbibé d’urine est le must du bon goût… On regrette aussi l’introduction du personnage d’Hanna dans le tome 3 qui semble n’être là que pour montrer son cul. D’ailleurs, c‘est étrangement le personnage le plus mal dessiné.
Avec ces deux tomes Le berceau des esprits a donc cessé de nous surprendre avec sa recette mêlant gore et tensions psychologiques mais continue à nous divertir avec un récit intense mené à un rythme effroyable.
Les illustrations de cet article sont la propriété de © Kei Sanbe / SQUARE ENIX CO., LTD.
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