Critique du film Zombie Apocalypse

Publié le 1 décembre 2011 par dans Articles, Cinéma / SérieCommentaire (0)

Zombie Apocalypse the Asylum

Quand The Asylum produit un film il y a souvent lieu de s’inquiéter. En effet, cette boite de production américaine doit sa renommée à ses nombreuses séries B, oscillant entre films originaux mais nanardesques (Mega Shark vs Giant Octopus) et mockbusters très mal notés sur internet (Titanic II). Comme on pouvait s’y attendre, Zombie Apocalypse ne fait pas exception. Ce film, réalisé par Nick Lyon (qui tourne surtout pour la télévision) a simplement été diffusé aux États-Unis le soir d’Halloween sur la chaine Syfy et sortira en DVD le 27 décembre outre-atlantique.

L’histoire de ce film est on ne peut plus simple : suite à la propagation d’un virus zombie depuis Paris, 90% de la population américaine (et probablement mondiale) a été transformée en zombies avides de chaire humaine. Six mois plus tard, nous suivons un groupe de survivants dans leur périple à travers les États-Unis, persuadés de pouvoir trouver refuge sur l’île de Catalina, au large de la Californie.

Zombie Apocalypse the Asylum

Un manque d’ambition flagrant
Qui dit série B, dit souvent histoire abracadabrante et assez originale. Or, avec Zombie Apocalypse on ne quitte jamais les sentiers battus du genre. L’histoire est d’une banalité presque affligeante et le scénario ne laisse jamais place à la moindre surprise. Les rebondissements sont ainsi aux abonnés absents. On passe près de 90 minutes à suivre les déplacements du groupe de survivants à travers le pays, ceux-ci se contentant d’entrer de temps à autres dans divers bâtiments où ils finissent bien évidemment par se faire coincer.

A ce manque d’ambition scénaristique s’ajoute une absence de profondeur des personnages. En effet, le manque d’un fil conducteur à l’histoire et l’absence d’objectif de la part des personnages font qu’on ne s’intéresse jamais à eux. Du coup, même si certaines scènes semblent avoir pour but d’approfondir la psychologie des héros, notamment en abordant leur passé, ceux-ci sont insipides et on n’éprouve aucune empathie.

Zombie Apocalypse the Asylum

Effets ridicules et faux-raccords
La nullité des effets spéciaux est un autre défaut important du film. Alors qu’on était prêt à être indulgent étant donnée la faiblesse du budget, on finit par oublier le sens du mot miséricorde tant les effets sont ratés et pitoyables. Par exemple, toutes les scènes de combats sont retouchées à l’ordinateur. Or, ajouter du sang numériquement n’est pas chose évidente, et ici le résultat est plus que ridicule. Quand les héros tirent sur un zombie, du sang gicle, mais le corps du zombies ne subit aucun impact. De plus, certaines scènes d’affrontements sont très mal orchestrées puisque l’on voit clairement que les coups sont portés à côté. Malgré tout, l’oscar de l’effet le plus foiré est attribué au terrible tigre zombie que nos héros auront à affronter en guise de “boss” de fin. D’ailleurs, le maquillage des zombies est tout aussi loupé. En effet, bien que certains maquillages soient très réussis, de nombreux zombies n’ont que le visage maquillé alors que leurs bras et torses apparaissent intacts.

Un autre gros problème dont souffre le film est la présence de beaucoup de faux-raccords. Ils sont si nombreux que l’on en vient parfois à perdre le fil du film. Ainsi, on passe en permanence d’une scène à l’autre sans aucune logique. Dès lors, on se retrouve avec l’impression que de larges portions du film ont été perdues au montage. Par exemple, les personnages peuvent avoir des zombies aux trousses et se retrouver quelques secondes après à discuter de leurs états d’âmes alors que les zombies ont disparu comme par magie.

Zombie Apocalypse the Asylum

Des personnages aux comportements incohérents
Enfin, alors que la réalisation se focalise sur l’aspect survivaliste du film de zombie, de nombreux comportements incohérents de la part des personnages rendent le tout pire encore. Ainsi, lorsqu’ils pénètrent dans un bâtiment, leur premier réflexe est de faire un maximum de bruit pour savoir s’il y a quelqu’un alors que juste avant d’y entrer ils ne cessent de dire qu’il faut être discret. Incohérence à laquelle s’ajoute l’éternel pistolet aux munitions infinies.

Malgré tout, le côté réaliste des personnages sauve un peu le film. Car, même si leurs réactions sont incohérentes, on ne peut que se réjouir du souci du détail en ce qui concerne les tenues et les accessoires des survivants. Ainsi, ils portent des protections et des armes de fortune qui leur donnent une touche vraiment réaliste. A ce titre, toutes sortes d’armes sont utilisées dans le film. On retrouve donc la batte de baseball, le club de golf, la masse, le katana ou encore le piolet d’alpiniste.

D’autre part, les acteurs sont assez convaincants. En effet, même si on ne s’intéresse pas forcément aux personnages qu’ils incarnent, on finit par entrer dans leurs aventures par le biais de l’ambiance post-apocalyptique instaurée de façon réussie. D’ailleurs, on retrouve dans le casting un habitué du film zombiesque qu’il est bon de mentionner : Ving Rhames que l’on a vu dans deux remakes de Romero : Day of the Dead et Dawn of the Dead / L’Armée des morts.

Ainsi, Zombie Apocalypse est à prendre pour ce qu’il est, une série B qui vire au nanar avec des effets plus que ridicules et une réalisation assez pitoyable. Bref, un film dans la lignée des œuvres pseudo-originales déjà produites par The Asylum : une production entièrement opportuniste surfant sur la vague zombie mais qui n’apporte rien de neuf, même pas le grain de folie que l’on est en droit d’attendre.

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