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Critique de Key of Z

Key of Z

Alors qu’aux États-Unis les comics zombies sortent à foison, pour le meilleur et pour le pire, nous avons pu mettre la main sur le TPB de Key of Z. Ce one-shot, en 4 issues, diffusé outre atlantique entre octobre 2011 et janvier 2012 nous avait intrigué par son histoire assez mystérieuse. En effet, la seule chose que nous savions était que le héros posséderait un harmonica capable de contrôler les zombies. Après un WTF crié en coeur par toute la rédaction, nous avons décidé de vérifier par nous-mêmes de quoi il en retournait.

Écrit par Claudio Sanchez (Kill Audio et Amory Wars) et sa femme Chondra Echert, Key of Z débute alors que le monde tel que nous le connaissons a disparu suite à une invasion zombie et que New York s’est vue divisée en trois zones chacune dirigée par un clan (Citi Field, Madison Square Garden et Yankee Stadium ). On y retrouve alors Nick Ewing dans sa lutte pour venger la mort de sa femme et de son enfant cruellement assassinés, comme tant d’autres, par le gang de Lavoe lors des affrontements visant le contrôle de la ville et de ses ressources.

Key of Z

Avec Key of Z, le zombie est une fois de plus relayé au second rang ne servant qu’à instaurer un climat post-apocalyptique. En effet, le comic ne s’attache qu’à décrire la réaction d’un homme ayant perdu tous ceux qu’il aimait à cause de la brutalité humaine sur fond de monde post-apocalyptique. A ce titre, le comic démarre par un flashback où l’on découvre Ewing avec sa petite famille avant que l’invasion n’arrive. Se faisant, on comprend immédiatement qu’on a affaire à un comic très sérieux, exempt d’humour et assez glauque, où le zombie ne sera pas utilisé comme un simple défouloir.

Un point fort du comic réside dans l’univers imaginé et dans les possibilités qu’il ouvre. Renforcé par un dessin précis et parfaitement adapté, cet univers urbain envahi par ses habitants zombifiés est le théâtre idéal pour dénoncer la perversion humaine. En effet, les trois gangs préfèrent mener une guerre sans merci quitte à sacrifier certains de leurs hommes et perpétuant par la même les instincts les plus primaires de l’homme. Pour eux, un seul monde est possible, celui où ils écrasent les autres groupes et imposent leur domination sur toute la ville. C’est donc dans cet univers profondément malsain et gangrené que notre héros, en bon baroudeur de l’apocalypse, tente de mener à bien sa quête vengeresse.

Key of Z

Malheureusement, le reste n’est que déception. La plus grande tient au fait qu’on a l’impression que le plan d’Ewing est presque achevé et qu’on ne suit que l’ultime étape. Certes, des flashbacks nous mettent au courant de ce qu’il a fait auparavant, mais on se retrouve du coup avec l’impression qu’il n’a qu’à marcher tranquillement pour en finir une bonne fois pour toute avec Lavoe. De plus, cette impression est renforcée lorsque le héros se lie d’amitié avec un jeune homme contraints par Lavoe d’aller chercher des ressources à l’extérieur de leur QG. En effet, cette amitié sonne faux et on comprend très vite qu’elle sert simplement à mettre le lecteur au courant des intentions d’Ewing par le biais des discussions entre les deux amis. Malheureusement, on aurait préféré que Key of Z raconte aussi la mise en place et les premières étapes du plan d’Ewing. Au lieu de ça, Claudio Sanchez se contente de les faire raconter brièvement par son personnage dans des discussions aussi assommantes qu’artificielles sur le sens de la vie avec son nouvel ami.

Key of Z

En fait, la quête d’Ewing apparaît comme trop facile, aucune difficulté réelle ne la mettant en danger. A ce titre, même l’harmonica qui semblait être essentiel dans le récit, n’apparaît que brièvement pour expliquer que le héros puisse se déplacer facilement sans se faire attaquer par les zombies. Une belle arnaque en soi.

En fin de compte on se retrouve avec l’impression que le format d’un oneshot en seulement une centaine de pages ne se prêtait pas à une histoire de vengeance aussi ambitieuse que celle de
Key of Z. Car, forcés de tout condenser, les auteurs nous délivrent un récit où tout semble trop facile pour le héros. Key of Z nous met donc en appétit mais malheureusement nous laisse sur notre faim sans qu’aucune suite ou préquel ne soit prévus.

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