Critique de Raise the dead, volume 2 : La Fin du Commencement
Après un premier tome intitulé Le Commencement de la Fin, la série Raise the dead se conclue logiquement avec un second tome titré La Fin du Commencement. D’ailleurs, alors que le premier tome affichait comme couverture un oncle Sam zombifié, nous découvrons pour le second tome un clin d’oeil très réussie de la mythique pochette Nevermind de Nirvana avec un bébé zombie nageant vers un morceau d’oreille. Alors, le récit scénarisé par John Reppion et Leah Moore, la fille du bien nommé Alan Moore, a-t-il réussi à sortir des sentiers battus et à exploiter les éléments qu’il avait mis en place dans le premier tome ?
Cela fait peut-être des semaines, voire des mois que Matt, Maria et Joseph ont quitté l’hôpital dans lequel ils s’étaient réfugiés dans le tome 1. Après avoir tant bien que mal survécu et emprunté un bateau, ils arrivent en vue d’un phare où Rachel, une survivante solitaire, a trouvé refuge après l’épidémie. Cette dernière y vit seule depuis que tous ceux qu’elle aimait sont morts, trompant sa solitude en se parlant à elle-même. L’arrivée de Maria et Joseph lui redonne néanmoins le goût de vivre et elle se donne comme mission de les protéger, mais y parviendra-t-elle ?
Pendant ce temps, le docteur Jones, le scientifique immunisé du tome 1, est secouru par l’armée pour laquelle il continue ses recherches. Malheureusement pour lui, un général avide de pouvoir s’intéresse de près à cet homme devenu zombie mais qui a conservé toutes ses capacités cognitives. Le docteur. Jones se retrouve alors forcé à travailler à la création de super-soldats mi-homme mi-zombie, même si cela signifie de sacrifier la vie des civils sur lesquels les tests sont faits.
Du côté du scénario, ce second tome, sans être complètement novateur, a réussi à proposer quelque chose de bien plus original et prenant que dans le tome précédent. Les parallèles entre les deux intrigues sont bien organisées. De même, les flashbacks sur le passé tragique des différents personnages arrivent à point nommé à la différence du premier tome où les ils n’apportaient rien et tombaient comme un cheveu sur la soupe. Le récit aborde ainsi deux facettes opposées de la survie, avec une partie centrée sur les drames personnels de trois survivants du phare, et de l’autre côté, un regard plus cynique, un peu trop caricatural et déjà vu avec la quête de pouvoir du général et sa confrontation avec le Docteur Jones. L’horreur est donc omniprésente, qu’elle soit graphique ou psychologique. A ce titre, les auteurs ont eu la très bonne idée d’introduire dans le récit des mouettes zombies qui permettent de maintenir une tension constante (exactement comme dans Les Oiseaux d’Hitchcock), celles-ci pouvant attaquer n’importe quand du ciel.
Enfin, rappelons qu’entre les deux tomes, les dessinateurs ont changé, Hugo Petrus et Marc Rueda ayant laissé leur place à Guiu Vilanova. Le dessin de Guiu Vilanova diffère grandement de celui de ses prédécesseurs : son trait est plus griffonné, moins plat et moins lisible mais gagne en profondeur, les couleurs sont plus ternes ce qui change l’ambiance des planches . D’ailleurs, le second tome est agencé à l’américaine ce qui convient beaucoup mieux à une histoire d’une telle violence graphique. Toutefois, l’impression générale est que le dessin est moins travaillé et il ne serait pas sans nous rappeler celui de 28 days later. Quoi qu’il en soit, avec ce changement de dessinateurs, certains personnages ne sont pas faciles à reconnaître au premier abord à l’image de Maria qui ressemble dans ce tome d’avantage à une adolescente qu’à une enfant.
Ainsi, si le premier tome était d’un classicisme assez consternant, il apparaît finalement comme une bonne introduction pour ce second tome bien plus rythmé et intéressant. Ici, les personnages gagnent en intensité et leur histoire devient encore plus tragique. Raise the Dead est donc une BD que l’on vous recommande chaudement.
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Un commentaire pour Critique de Raise the dead, volume 2 : La Fin du Commencement
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« Critique de I am a Hero, tomes 1 & 2 I am a Hero, sortie française du tome 3 »
Tout à fait d’accord avec cette critique !
Le tome 1 est assez classique, en regroupant presque tous les stéréotypes du genre zombie.
Ce dernier par contre, bien que loin d’être parfait, présente beaucoup plus d’intérêt à la lecture.
Je l’ai lu d’une traite et mis à part la fin qui m’a laissé sur ma faim ( Oui, je sais, c’est un jeu de mots de m*rde ! ^^), l’intégralité de l’album est réellement très plaisant !
A lire !