Critique de Ma vie de zombie

Ma vie de zombie

Dessinée par Raphaël B, scénarisée par Sébastien Viozat et publiée aux éditions Ankama, Ma vie de Zombie est sorti en 2008. A la vue du pitch qui suit, on se rend compte que cette BD a de nombreux points communs avec Avec les morts, leur second ouvrage.

Léon Malmeau, gardien du cimetière Saint-Antoine a une vie des plus paisibles. Vivant seul avec son chat Asmodée au sein même du cimetière, il est plus qu’épanoui dans son travail. Toutefois, le jour où ses pensionnaires décident de sortir de leurs caveaux, les choses se corsent quelque peu pour le jeune gardien d’autant plus que l’un d’entre eux le mord. Dès lors, alors qu’il s’attribue la tâche de raccompagner les morts à leur éternelle demeure, il finit par se rendre compte que la morsure n’est pas sans conséquence. Bien que devenu un zombie à son tour, il ne partage pas l’appétit pour la chaire humaine de ses “frères” et reste obnubilé par son rôle de gardien du cimetière. Il décide donc de les empêcher de quitter le cimetière et de continuer à faire son travail quoi qu’il en coûte. Il n’est pas prêt de laisser ses compagnons sortir et dévorer les vivants.

Le personnage central de Ma vie de zombie est vraiment réussi et plutôt attachant. On se prend d’affection pour ce gardien de cimetière, pour sa simplicité, et sa générosité dans son travail pour lequel il se dévoue corps et âme. De plus, il très appréciable de suivre un personnage à la psychologie bien travaillée par ses créateurs. Tout au long du récit, Léon agit de manière cohérente et en accord avec ses convictions. Malgré, les multiples intrusions dans sa petite vie, il n’y renonce jamais et continue à agir en fonction de celles-ci. Toutefois, le personnage de Léon s’avère être le seul réellement abouti.

Ma vie de zombie

La présence de presque tous les autres semble très artificielle. Ils semblent avoir été uniquement ajoutés pour porter certains message. Ainsi, à travers des skinheads néo-nazis qui taggent les tombes les auteurs condamnent l’antisémitisme tandis qu’ils abordent le sujet de l’euthanasie avec le frère et la mère de Léon. Malheureusement, tout cela n’apporte rien d’utile à l’ouvrage. Ces autres personnages sont terriblement accessoires.

Malgré une histoire de base des plus intéressantes, le scénario est très classique et n’apporte aucune grande surprise. On se contente d’un enchaînement de mises à mort toutes assez similaires, le tout sans rebondissement qu’on ne saurait anticiper. Malgré tout, même si le scénario manque un peu de rythme, il est bien goupillé et l’histoire est bien menée. On sent que le scénariste, Sébastien Viozat, n’est pas sans talent et est capable de faire bien mieux.

Ainsi, Ma vie de Zombie est à l’image de son dessin, assez enfantin et parfois très brouillon, une BD agréable mais un peu trop prévisible et quelque peu gâchée par l’insertion de personnages inutiles et n’ayant pour rôle que de véhiculer des réflexions des plus banales sur quelques sujets de société. En fait, Ma vie de Zombie apparaît comme un brouillon de Avec les morts qui est plus abouti.

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