Tokyo Summer of the Dead
Depuis quelques années maintenant, nous commençons à être plutôt gâtés en matière de mangas zombies. Les traductions se font plus nombreuses et surtout plus rapides. Toutefois, cet afflux d’histoire zombies en provenance directe du Japon n’est pas forcément synonyme de qualité. C’est parfois le cas avec des mangas comme I am a Hero ou Le Berceau des Esprits mais les déceptions sont aussi très nombreuses à l’image de la série Resident Evil Marhawa Desire de Capcom. Alors, quand la maison d’édition Soleil Manga a publié le premier tome de Tokyo Summer of the Dead (la série est terminée en 4 volumes au Japon) et l’a classé dans la catégorie des seinens (mangas pour adultes), nous nous sommes empressés d’aller voir ce que cela donnait.
Première chose étonnante, Tokyo Summer of the Dead se compose de trois histoires bien distinctes. Pourtant, rien sur la couverture ne nous annonce qu’il s’agit d’une sorte de recueil et vous risquerez d’être assez surpris de voir que presque un tiers du volume est consacré à des histoires différentes de celle du pitch officiel (au dos de l’ouvrage). Ainsi la première partie, qui est également la plus longue, se concentre sur l’histoire de Yû, un étudiant en perpétuel déni de sa vie, obligé de donner des cours particuliers à une lycéenne, Ikuse. Leurs relations sont amicales mais il se prend à croire qu’Ikuse serait amoureuse de lui notamment lorsqu’elle l’invite à passer l’été avec elle et sa famille. Le jour où il reçoit un appel de détresse d’Ikuse, il se précipite à sa rescousse, désireux de sauver son élève. Très vite, il se rend compte que Tokyo subit une apocalypse zombie. Ikuse et lui trouvent alors refuge dans son appartement, duquel ils décident de partir, fautes de vivres suffisantes, afin de trouver un autre abri.
La seconde partie est également une histoire zombie et on y suit un groupe de lycéennes, alors que leur classe est attaquée par des zombies.
Enfin, comme la dernière partie ne concerne pas les zombies, nous n’en parlerons pas.
Cela devient une habitude lorsque l’on critique des mangas zombies mais, une fois de plus, la classification de Tokyo Summer of the Dead en seinen est contestable. Certes, la manière dont la figure du zombie est utilisée ne conviendrait pas à des enfants d’école élémentaire mais des collégiens pourraient tout à fait lire Tokyo Summer of the Dead. Les personnages ne diffèrent en rien de ceux que l’on peut retrouver dans les shojos et les shonens, avec leur naïveté exaspérante, et le manga est loin d’être aussi gore que Resident Evil Marhawa Desire qui mérite sa classification en seinen uniquement pour sa violence graphique. Il y a certes quelques arrachages de jugulaires et gerbes de sang, mais le tout à une dose modérée et jamais réellement mis en avant. Ceci étant dit, vous savez à quoi vous attendre.
Du côté des personnages, que ce soit dans la première ou la seconde partie, ils sont extrêmement gentillets et très peu captivants. Yû est réellement insipide avec ses problèmes d’étudiant banals et maladroitement mis en exergue dans de redondantes cases avec ses pensées. Il ne croit pas en lui et s’avère être plutôt lâche, une recette classique pour un manga mais qui ne réussit pas toujours. De son côté, Ikuse est le personnage type de la jolie lycéenne, naïve et gentille qui quitte rapidement son rôle de potiche pour se révéler courageuse face aux zombies. On est certes pas dans les excès de Highschool of the Dead mais le classicisme des situations qui en découlent est assez navrant, entre Yû qui refuse de venir en aide à des personnes âgées et Ikuse qui se précipite avec son sac plastique rempli de bouteilles d’eau pour attaquer des zombies.
Les personnages de la seconde partie sont légèrement moins fades bien qu’assez caricaturaux. La différence est que le groupe de lycéennes de cette partie se pose beaucoup moins de questions inintéressantes et se contente d’agir. Toujours avec naïveté et maladresse, elles tentent alors de survivre à leur manière, privées de toutes directives de la part de leurs professeurs. La brièveté de cette partie lui permet d’ailleurs d’être bien plus rythmée que la précédente.
En ce qui concerne le style de l’auteur, Kugura Shiichi, il faut reconnaître qu’il maîtrise plutôt bien son travail. Le dessin est agréable et l’arrangement des planches fluide, ce qui permet de ne pas lâcher prise malgré le peu d’intérêt des personnages et de l’histoire en général. Par ailleurs, il utilise régulièrement des ellipses qui permettent de compenser un peu le manque de dynamisme de l’histoire en évitant des passages qui se seraient avérés inutiles et parvient également à créer des effets de teasing assez réussis.
En fin de compte, sans être complètement raté, Tokyo Summer of the Dead peine à démarrer avec ce premier tome, la faute à une histoire trop classique et des personnages insipides. L’acquisition du second tome, prévu le 25 septembre prochain, pourrait toutefois se justifier si vous désirez connaître la suite de la seconde partie si tant est qu’il y en ait une.
Merci pour cette découverte ! A la vue des quelques dessins, personnellement j’aime bien les traits des personnages et les détails (bon faut dire que je m’y connais pas beaucoup en manga alors peut être sont ils simplement classiques).
Malheureusement, cette critique ne donne pas trop envie de l’acheter dans l’immédiat, j’attendrai la critique du tome 2 ^^.
Sinon cette classification “mangas pour adultes” est seulement pour les japonais ?
( pour info : 7,59 euros sur amazon !)
Pour la classification, c’est la reprise du terme japonais mais c’est valable en France. Tu verras au rayon manga de ta librairie, c’est toujours divisé entre les mangas pour adolescents/enfants (shonen, shojo) et mangas pour adultes (seinen). C’est un peu comme les classifications des films ou jeux-vidéo PG aux Etats-Unis. Mais il est vrai que les différences sont parfois assez floues, ça dépend des sujets traités, de l’intensité de l’action (violence) et de l’horreur graphique. Du coup, un manga peut se retrouver en seinen car il est gore alors que ses persos sont similaires à ceux d’un manga plus léger et gentil. Grosso modo, selon les pays, un seinen ça correspond à 15-30 ans ou 18-30 ans. Tokyo Summer of the Dead peut facilement se lire dès 12 ans, pas de doutes.
Alors, je n’irai pas par quatre chemins, je suis d’accord avec la critique, voire je serais plus méchant.
C’est tout simplement chiant!!!
Persos chiants!
histoires courtes, et il faut l’avouer, avec peu d’intérêt!
la 3ème histoire ne correspond à rien de zombiesque …
c’est au mieux un manga pour gamins de 6ème/5ème, pour les préparer à des vrais BD de zombies ensuite.
Donc, là où je en suis pas d’accord avec Squeletor, c’est quand il dit que ça peut se lire dès 12 ans. Pour moi, si vous avez plus de 12 ans, laissez tomber.
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