Le 10 septembre dernier sortait la traduction française du tome 1 de Zom-B, la saga littéraire à succès de Darren Shan. Nous étions alors impatients de commencer cette série de romans dont les fans à l’étranger se comptent par milliers. Et, même si le public visé est principalement un public adolescent, nous n’avions pas été déçus par ce premier tome. Aussi, nous attendions avec un certain empressement que Panini Books via sa collection Eclipse publie le second volume intitulé Zom-B Underground.
Dans le premier roman, nous avions quitté notre jeune héroïne, Becky, alors qu’elle fuyait son lycée envahi d’étranges morts-vivants mortellement customisés. Lors de sa fuite, son père, un xénophobe violent, l’avait incité à jeter Taylor, un garçon de couleur, dans les griffes de leurs poursuivants afin de faire diversion. Becky, poussée par son éducation raciste et la peur de son père, s’était exécutée. Mais elle avait immédiatement regretté son acte, c’en était trop ! Elle ne pouvait pas en supporter plus et, tournant le dos, au propre comme au figuré, à son père et à ses préceptes ridicules, elle était retournée dans son lycée infesté de zombies. Elle y avait très rapidement trouvé une mort terrible quand Taylor, zombifié, avait réalisé sur elle une biopsie complète du cœur sans anesthésie. C’est sur cette mort horrible que se concluait le premier roman de cette saga.
Dans ce nouveau tome, nous retrouvons « B » avec une ouverture béante dans le thorax, des os qui lui sortent des doigts et des dents étrangement longues. Pas de doute, elle est devenue un zombie. Mais elle est encore consciente ! Elle découvre alors qu’elle est captive d’un centre de recherche souterrain, où les zombies sont étudiés et plus particulièrement ceux comme elle qui conservent leur conscience. Ces derniers bénéficient d’une relative liberté comparé à leurs congénères décérébrés. Mais les scientifiques ne prennent cependant aucun risque avec ces zombies qui pourraient les tuer en quelques secondes si leur nature reprenait le dessus. En effet, même s’ils sont capables de raisonner quelque part au fond d’eux l’envie d’un tartare de cerveau est bien présente. « B » fait alors tout ce qu’elle peut pour être un bon cobaye, tout en essayant de savoir ce qui lui est arrivé, de comprendre ce que les scientifiques lui veulent et d’obtenir des informations sur ce qui se passe à la surface.
C’est donc avec un véritable plaisir que j’ai retrouvé les aventures de « B ». Et, même si nous savions d’avance que Becky n’était pas vraiment morte, Darren Shan arrive tout de même à nous étonner par sa vision du zombie conscient. Ces “têtes de Zombs”, comme ils aiment à s’appeler, sont dégoûtés par leur apparence, par leur condition et par leur besoin. Le fan averti appréciera de suivre cette histoire racontée du point de vue du zombie, d’autant qu’à sa sortie originale en anglais, ce livre pouvait se targuer d’être un des rares à proposer une telle approche. Et pour ne rien gâcher, l’auteur réussit plutôt bien à nous immerger dans le crâne d’un zombie et avouons–le, c’est plutôt agréable.
En revanche, pour Becky ce n’est pas réellement un plaisir. Elle est en proie à de violentes remises en question en plus des changements allant de pair avec sa nouvelle « non-vie ». Elle qui rejetait si ardemment la “différence” se retrouve dans la peau de la minorité (bien que les zombies soient maintenant majoritaires).
De plus, comme pour le précédent volume, Zom-B Underground se lit très facilement et bien que l’action ne foisonne pas, vous vous surprendrez à engloutir ce roman en quelques heures. Et c’est après avoir dévoré ses 230 pages, que l’on comprend pourquoi Zom-B suscite un tel engouement. L’auteur a en effet le talent de créer une sorte d’addiction chez son lecteur grâce à un style qui ne souffre d’aucune longueur ni fioritures ce qui est un véritable régal, une confiserie pour mon cerveau habitué à des styles plus compliqués. L’auteur se garde également de tout nous révéler et cultive le secret, nous laissant au final encore sur notre faim (c’est qu’il nous transformerait bien malgré nous en une sorte de zombie cet auteur). En effet, Darren Shan continue de titiller notre curiosité dans ce tome en nous présentant encore de nouveaux membres de l’armée des zombies, comme un étrange clown (ouhhh ! que je ne les aime pas ces clowns) dont nous n’apprenons rien mais qui soulève de nouvelles questions sur les tenants et aboutissants de cette épidémie zombie.
Après avoir lu ce second tome, je comprends donc le succès de cette saga à l’étranger et pense qu’elle en rencontrera un similaire en France. En fait, j’éprouve la même sensation de satisfaction que lors du visionnage de certaines séries télévisées : un produit qui se consomme facilement, avec un suspens bien mené et un final explosif apportant plus de questions. C’est donc avec un certain enthousiasme que je vous conseille ce deuxième tome de la saga Zom-B de Darren Shan. Vous y trouverez une distraction haletante, à partager avec vos parents ou vos enfants, dont vous souhaiterez rester prisonnier jusqu’au dénouement final attendu dans une dizaine de romans.
5 commentaires
Ton article m’a mis l’eau à la bouche. Je me laisserai bien tenter par cette série.
plus de 10 tomes… moi, ça me refroidit !
De plus, trop de lectures en retard pour s’attaquer à un pavé “tolkinien”
En fait les romans sont super courts et se lisent très vite. Donc même pris ensemble ils ne représentent pas une si grosse lecture que ça. En plus, les parutions françaises vont être au compte gouttes donc tu as largement le temps de t’y mettre un jour si la série te tente.
Comme le dit si bien Squeletor et j’avais espéré le faire transparaître dans cet article, c’est très facile à lire (le public étant un public ado, il faut que ça ne soit pas décourageant au niveau du nombre de pages & de la taille de caractère).
Je ne lis pas spécialement vite, mais je l’ai finit en quelques heures. D’où l’intérêt , si tu peux investir dedans, tu passes du bon temps sans en perdre de trop.
L’histoire est vraiment bien mais j’ai tout de même u un peux de mal a lire le premier tome.
Ont sens vraiment que le livre est écris pour un publique plus jeune.
Arnaud.