Critique du roman Ex-Heroes de Peter Clines

EX HEROES peter clines

Les États-Unis sont la patrie des super-héros, c’est même là-bas une véritable institution et cela depuis  1938,  date de naissance des « action comics ». Depuis, des centaines de super-héros ont vu le jour, des dizaines de « superhero movies » ont été réalisés et des milliers de comics sont parus. Personnellement, j’ai toujours aimé les super-héros et, plus jeune, mes parents avaient même la gentillesse de m’acheter tout un tas de comics, de quoi indubitablement imprégner ma culture. Aussi, c’est avec joie, que j’ai appris la sortie, le 08 avril dernier, d’Ex-Heroes, un roman de Peter Clines mélangeant deux de mes sujets favoris :  les zombies et les super-héros.

La saga Ex-Heroes, qui a débuté en 2010 aux États-Unis, est en réalité une pentalogie en devenir comprenant les tomes Ex-Heroes, Ex-Patriots, Ex-Communication, Ex-Purgatory et Ex-Isle (toujours inédit en VO). Une de fois de plus, la version française nous est offerte par Panini Books dans sa collection Eclipse.

ex heroes couverture“Stealth. Gorgon. Regenerator. Cerberus. Zzzap. Le Mighty Dragon. Tous étaient des héros, utilisant leurs super-pouvoirs pour faire de Los Angeles un endroit où il faisait bon vivre. Mais les morts-vivants ont envahi la planète, faisant des millions de morts et détruisant la civilisation. Un an après ce drame, les héros tentent de protéger les survivants massés dans des studios de cinéma transformés en forteresse. Profondément meurtris par les horreurs qu’ils ont endurées, ils luttent pour venir à bout de leurs différences et guérir de leurs blessures, ils luttent pour être les symboles de force et d’espoir dont les rescapés ont désespérément besoin. Mais les zombies affamés ne sont pas la seule menace à laquelle ils doivent faire face. En ville, un autre groupe s’est formé et gagne en puissance…”

Les super-héros

Ex-HeroesDe premier abord, nous pourrions penser que le thème ne brille pas de par son originalité puisque ce n’est pas la première histoire combinant zombies et super-héros que nous pouvons lire (Marvel Zombies), mais ici les « supers » ne sont pas tirés des comics que nous connaissons. En effet, l’auteur nous décrit au travers de son livre la genèse de différents héros qu’il a créés de toutes pièces. L’ambiance s’approche ainsi davantage de celle de Chronicle : des héros découvrant leurs pouvoirs, en proie à leurs propres problèmes, et ayant des préoccupations et des attitudes bien humaines.
Ainsi, nous découvrons notamment un homme dragon, un héros capable d’absorber l’énergie de ceux qui croisent son regard, un dreadnought, un homme pouvant prendre une forme composée à 100% d’énergie pure mais également un héros guérisseur. Il est d’ailleurs amusant de voir que tous ne sont pas aussi performants face aux morts-vivants qui errent dans les rues de Los Angeles, où se situe l’action. Les super-pouvoirs ne sont donc pas extraordinairement originaux même s’il y a de bonnes idées. L’auteur arrive cependant à rendre certains personnages assez charismatiques, rendant de fait les parties du récit les concernant plus intéressantes que les autres.

Les zombies

Ex-HeroesIci, les morts-vivants ne sont pas appelés zombies mais Ex (pour ex-humains). Cependant, s’il s’agit d’un bon choix de substitut pour nommer nos camarades décédés, il est dommage de voir l’auteur abuser du terme tout au long des 300 pages du livre, au point de lasser quelque peu son lecteur. Les Ex sont de bon vieux zombies à la Romero, lents, stupides mais dangereux de par leur nombre et leur omniprésence. Ils ne représentent ainsi pas une véritable menace pour les super-héros capables de les éradiquer assez efficacement.
C’est probablement pour cette raison que Peter Clines a décidé d’ajouter une autre faction à son récit : les Seventeens, un groupe de malfrats ayant une forte animosité envers les super-héros et qui a réussi à s’organiser après l’apocalypse. Bien que ce groupuscule soit décevant dans les premières parties du livre de par le côté trop manichéen de ses intentions (des anarchistes violents qui souhaitent détruire les “gentils”), l’auteur réussit à en faire une menace plus crédible dans les derniers chapitres. Cependant, lorsque les Seventeens jouent leurs cartes secrètes, celles-ci s’avèrent soit pitoyables soit super flippantes… tout dépendant du super-héros auquel elles doivent se frotter, certains étant presque invincibles. Peter Clines nous réserve néanmoins quelques surprises en nous dévoilant, par exemple, l’origine des zombies, un roi zombie et même des super-zombies.

Forte de tous ces personnages et de ce background plutôt original, l’histoire est donc plutôt bonne et bénéficie d’un suspens bien mené. Entre deux flashbacks, l’auteur nous décrit ainsi les évènements menant à la guerre entre les deux camps adverses et arrive à nous emporter dans son histoire. En revanche, lors de la description des combats, et il y en a de nombreux, la lecture devient énervante ; l’auteur accumule les redondances, les descriptions inutiles et nous sortons régulièrement de ces passages avec l’impression qu’un mauvais commentateur sportif nous a décrit la finale du championnat du monde de cheval d’arçons. Bref, c’est assez brouillon et cela serait certainement plus sympa en images.

En fin de compte, Ex-Heroes n’est pas le livre de l’année, mais si vous avez déjà lu des œuvres plus abouties telles qu’Apocalypse Z ou plus faciles à lire telles que Zom-B, vous pourrez toujours vous laisser tenter par ce sympathique concept, qui cache quelque bonnes idées malgré la lourdeur de certains passages. Il faudra par contre attendre septembre 2015 et la sortie du second tome en français pour vérifier si l’auteur a su gommer ces quelques imperfections.

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