Un roman zombie écrit par une femme, ce n’est pas courant. C’est en tous cas la première fois que Panini Books via sa collection Eclipse/Zombie en publie un avec le premier tome de la saga Tandis que le monde meurt, intitulé Les premiers jours. Certes, nous pouvons facilement trouver d’autres exemples comme Robin Becker (Brains a zombie memoir), Mira Grant (la trilogie Feed), Kirsty McKay (Zombies Panic), Carrie Ryan (La forêt des damnés) et même des françaises avec Isabelle Haury (Le monde des morts) ou encore Aurélie Mendonça (Zombitions) mais, si je mets en avant ce point, c’est pour une bonne raison : c’est bien la première fois que cela m’a dérangé.
Cette introduction va sûrement faire crier dans les chaumières et certains diront “déjà que chez MZC ils n’aiment pas les Québecois [alors qu’on les aime bien Céline et René], il fallait en plus qu’ils soient sexistes” mais, vous allez le voir, j’ai eu de quoi trembler face à la plume de Rhiannon Frater, l’auteure du-dît roman.
Pourtant, tout démarre plutôt bien. Jeté directement dans le feu de l’action, le lecteur fait immédiatement la connaissance de Jennie, une des deux héroïnes du livre, alors que son mari et ses enfants, déjà transformés, essaient de la dévorer. Elle est alors secourue par Katie, une jolie blonde, avec qui elle va essayer de survivre sur les routes d’un Texas envahi de zombies. Les premiers pas de leurs aventures, bien que ultra classiques (le roman n’est pas aidé par sa parution tardive en France quand on sait que le premier tome date de 2008 en VO), sont suffisamment intéressants pour accaparer l’intention du lecteur.
Puis tout dérape quand l’auteure commence à essayer de convaincre le lecteur de la force de la relation qui s’est forgée entre nos deux héroïnes, Jennie et Katie. À force de descriptions des sentiments des deux personnages, qui ne cessent d’ailleurs de se répéter, Rhiannon Frater essaie alors de nous propulser de manière artificielle dans les sphères d’une relation presque mystique mais pas toujours platonique. Car, pour insérer une sorte de tension sexuelle ponctuée d’un nombre incroyable de passages à l’eau de rose, Katie est de surcroît lesbienne (En fait elle est bi et, même ça, ça a de l’importance dans l’intrigue…).
Pire, alors même que l’action générale du roman est noyée dans le focus de l’auteure sur la relation au départ ambiguë de ses héroïnes, l’arrivée de leurs pendants mâles n’arrange rien. Ainsi, quand Katie et Jennie trouvent refuge avec d’autres survivants dans une sorte de fort, nous avons le droit notamment à l’introduction de deux personnages mâles qui viennent ajouter leur dose de pathos à l’ensemble. Il ne passe alors plus deux pages sans que ces quatre personnages ne se prennent dans les bras, ne s’embrassent ou ne se tiennent la main – et dire que nous reprochions la même chose à Les Yeux Jaunes. Bref, l’impression de lire un mauvais scénario d’un épisode de Les feux de l’amour s’installe et ne part plus jamais, nous empêchant de nous intéresser réellement au reste de l’action qui, d’ailleurs, s’avère régulièrement assez confus notamment lorsque l’auteur place l’action dans un fort à l’architecture complexe. Dommage…
Certes, cette mauvaise impression du roman vient probablement en partie du fait que je ne sois absolument pas fleur bleue et que je suis certainement trop habitué à des romans avec bien plus de testostérone, il n’en reste pas moins que ce premier tome de Tandis que le monde meurt reste, pour moi, de la mauvaise Bit-lit, presque caricaturale. Bref, face à la richesse de la collection Eclipse/Zombie, autant dire que vous avez de fortes chances de faire une bien meilleure pioche avec n’importe lequel de leurs autres ouvrages. À réserver aux adolescentes en mal d’amour…
5 commentaires
Haaaaaaaa squeletor tu es percé à jour !!!!
Non seulement tu n aimes pas le Québec mais en plus tu es sexiste…..
A ta prochaine critique nous decouvrirons que tu es necro-zoophile (surtout les caribous, rapport au canada^^) ou même pire encore !!!!
Mon désespoir est si grand que je vais de ce pas lire cette histoire romantico-lesbiano-zombiesque pour en finir vite….
Non je blague, deja que je suis difficile en littérature Z, alors de là à lire ce…..roman…Sans moi merci 😉
Cela doit être parce que je suis une femme, mais j’ai apprécié ce roman! Alors je suis d’accord, l’auteur appuie trop sur les sentiments de ses protagonistes, et malgré les descriptions des lieux j’ai eu du mal à les visualiser, mais cela reste un défaut mineur pour ma part.
J’ai détesté les romans comme “le Virus Morningstar”, et d’autres oeuvres trop axées testostérone.
Je ne suis pas la même Sabine que le commentaire du 12 mai.
Moi, je pense exactement comme la critique de cet article… j’adore l’action, mais alors, cette relation mi-lesbienne, mi-hétéro, mi-gnangnan, c’est pas possible dans un roman zombie !!!! Je suis une femme, et j’adore l’action purement testo, c’est bien ce que je cherche quand je lis du zombie ou du post-apocalyptique !! Et n’allez pas croire que je suis anti-gay ou je ne sais quoi… c’est juste que ce n’est vraiment pas ce que je cherche dans ce genre de romans, et en plus, c’est tellement omniprésent dans celui-ci que c’est juste pas possible !! et les amies qui sont juste amies mais qui n’arrêtent pas, à toutes les pages, de se prendre la main, de se caresser les cheveux, de se prendre dans les bras…. non, mais, faut arrêter, on n’est pas aussi gnangnan les filles, même quand on est “meilleures amies” !!!! Bref, je suis à la moitié du livre, et je regrette de l’avoir acheté… Dommage, il y avait du potentiel…
Les gouts et les couleurs 🙂
Le bouquin ne m’a pas déplu,au contraire j’ai pris plaisir a le lire.(M’enfin aprés avoir lu “Rempart” va falloir s’accrocher pour trouver plus nase).Certes y a un coté pathos gnangnan et des personnages stéréotypés,mais pour une fois que ce ne sont pas d’invincibles militaires torturés,qui connaissent tout des armes a feu,qui savent piloter des hélico et tuer des zombies avecune pince a épiler,ca amene un peu de fraicheur. C’est pas le Roman de l’année,mais c’est loin d’être une bouse. C’est quand même plutot bien écrit et on s’emmerde pas.
Oui on a tous des goûts différents (et heureusement). Tu vois, moi, j’ai vraiment bien aimé Rempart et ses suites (moins le 3). Là ce n’est pas spécialement mal écrit, ça se lit même bien (enfin sauf les passages dans leur camp fortifié que j’ai parfois eu du mal à imaginer) mais dans la lecture, le côté pathos et gnangnan m’a vraiment pris à la gorge et m’a empêché d’apprécier. j’espère que la suite sera moins caricaturale et poussive…