Depuis quelques années, la littérature zombie dédiée à la jeunesse se développe tout particulièrement. Que ce soit au travers de séries phares comme l’excellente saga Ennemis ou de oneshots sympathiques comme Zombie Ball ou Métro Z, les plus jeunes amateurs de zombies et de lecture ont de quoi faire. Pourtant, jamais un roman de zombies jeunesse n’aura été aussi amusant que Ma famille normale contre les zombies.
Paru en janvier dernier aux éditions Nathan, ce nouveau roman de l’auteur français Vincent Villeminot (qui n’en est pas à son premier roman jeunesse, loin de là) est en effet le genre de lecture qui fait l’effet d’une bonne sucrerie.
Il ne faut pas aller bien loin pour comprendre que Ma famille normale contre les zombies est à 100% un ouvrage humoristique, dans lequel l’auteur fait place à un humour bien senti, multipliant les exagérations amusantes et n’hésitant pas à se moquer de lui-même.
Après tout, comme il en avertit son lecteur dans l’introduction, mieux vaut éviter la lecture (ou tout simplement déchirer) des chapitres 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26 et 27 si on ne souhaite pas être confronté des grossièretés de langage ou bien ne pas avoir affaire à des passages “comportant des descriptions complaisantes ou des allusions explicites à la violence ainsi qu’aux sévices, utilisations d’armes à feu, chirurgie orthopédique, bricolage, maltraitance d’animaux, sacrifices humains, crucifixions, usage de tabac ou de drogues illégales, morsures et anthropophagie”.
Bref, comme Vincent Villeminot l’annonce, le chapitre 16 devrait satisfaire tout le monde. Mais ce sont évidemment tous les chapitres que vous dévorerez car même si les thématiques listées ci-dessus sont effectivement abordées, tout est fait d’une manière subtile et amusante faisant finalement de ces thèmes des thématiques ayant parfaitement leur place dans un tel ouvrage jeunesse.
Prenant la forme du journal de la jeune MadoLoup, richement illustré par Yann Autret à coup de dessins forts réussis auxquels le narrateur n’hésite pas à faire référence, encore une fois avec humour, Ma famille normale contre les zombies raconte les vacances de l’héroïne alors que sa famille (pas vraiment normale) part pour la Bretagne, direction la maison des grands-parents. Ainsi, après des descriptions très drôles de chaque membre de sa famille, comme de sa mère surnommée La petite personne, MadoLoup enchaîne directement sur la narration de l’arrivée des zombies et sur comment sa famille tente, maladroitement et souvent de manière hilarante, de survivre. La force de l’ouvrage, malgré sa longueur vraiment trop courte (peut-être le seul vrai défaut), tient, vous l’aurez compris, à l’humour de l’auteur mais il y a cependant une forme d’humour qu’il maîtrise à la perfection dans l’ouvrage : les running gags. Sans jamais nous lasser, celui-ci parvient à réutiliser de nombreuses fois les mêmes blagues et expressions, avec un talent rare qui nous empêche de lâcher le livre.
Bref, Ma famille normale contre les zombies, malgré la rapidité à laquelle il se lit, est un ouvrage fortement réussi qui saura, j’en suis persuadé, autant plaire aux parents qu’aux enfants. Un livre qui se lit d’une traite et qui électrisera sans mal vos neurones endormis après la lecture du dernier roman de gare à succès. Espérons donc, comme la fin le suggère, qu’une suite verra le jour.
1 commentaire
En effet, je l’ai lu avec mon fils … un excellent moment. Très bien écrit et génial, même pour les adultes.