Critique de Le Dernier Bastion T01 : Rempart
Panini Books, via sa collection Eclipse rachetée il y a maintenant plusieurs mois, nous gâte régulièrement en romans zombies et/ou postapo. Le dernier en date, et sujet de notre chronique aujourd’hui, est Rempart (lisez un extrait), le premier roman d’Adam Baker mais également le premier tome de sa série Le Dernier Bastion.
Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, une petite mise au point s’impose. Car oui chers lecteurs, vous pourrez constater sur la quatrième de couverture du roman un logo “recommandé par My Zombie Culture”. Ce logo est le fruit d’un partenariat entre Panini et notre site et consiste uniquement en un échange de bons procédés : nous recevons des services de presse et réalisons des articles sur les livres. En aucun cas nous ne sommes rémunérés pour ces articles, et nous gardons toute liberté de dire du mal des choses qui nous sont envoyées. Nous sommes, et nous resterons, totalement indépendants de toute démarche publicitaire ou, encore pire, publi-rédactionnelle.
Ceci étant dit, c’est avec une certaine circonspection que nous avons ouvert Rempart. En effet, Adam Baker, 45 ans, publie ici son premier roman, premier tome d’une saga zombie comme nous en voyons beaucoup aux États-Unis. Nous avons donc craint de nous trouver face à un énième roman de blogueur. Mais les premières lignes ont rapidement effacé nos craintes et placent clairement ce premier tome dans le haut du panier.
L’histoire tout d’abord, rafraîchit le genre de manière inattendue. En effet, l’action se situe non pas sur un continent surpeuplé mais… sur une plateforme pétrolière au delà du cercle polaire. Il ne s’agit d’ailleurs pas d’une grosse usine remplie de centaines de travailleurs offshore comme nous pourrions nous y attendre mais d’une station de pompage peu à peu abandonnée, avec à son bord une équipe réduite au minimum pour assurer la maintenance.
C’est donc en suivant Jane Blanc, une femme d’église (oui, aux USA les femmes ont le droit de célébrer la messe) obèse, venue chercher, un peu comme tout les autres protagonistes, des réponses dans l’isolement du grand nord, que nous découvrons que le monde est en train de s’écouler. La chute de la civilisation se fait ainsi de manière presque abstraite pour les personnages au travers des sporadiques transmissions satellites qu’ils reçoivent. La disparition de la civilisation semble pour eux se résumer à savoir qui va bien pouvoir venir les chercher.
Et c’est là une des force du récit et ce qui fait toute son originalité : les zombies n’apparaissent que tardivement dans le roman, et laissent la place à une véritable tension qui s’installe entre les occupants. L’isolement du Rempart de Kasker, nom de leur refuge, permet à l’auteur de réellement déployer la psychologie de ses personnages, loin des stéréotypes souvent rencontrés.
Au-délà de savoir ce qui est arrivé à leurs proches, il se soucient ainsi davantage de ce qu’ils vont manger, de se soigner, et surtout, de quitter cette station pour rejoindre ce qu’il reste de la civilisation. Les clans ne tardent alors pas à se former, les complots à s’organiser et les caractères à se révéler. Mais bien entendu, même perdu aux confins de l’Arctique, ils finissent par être rattrapés par l’épidémie, qui prend là aussi une forme un peu surprenante et inhabituelle.
En effet, le virus ne se répand pas de manière instantanée dans l’organisme mais laisse une part de conscience aux victimes pendant un temps variable. Cela donne d’ailleurs lieu à quelques chapitres narrant l’histoire du point de vue des héros contaminés, et nous fait découvrir leurs questionnements existentiels tiraillés entre leur affection pour leurs amis et les besoins du virus. Si cela peut surprendre au début (tout comme la forme du virus dont nous vous laissons découvrir la nature), c’est finalement assez bien mené pour faire de cette entorse aux règles du genre une vraie valeur forte de l’ouvrage.
Bien entendu tout n’est pas rose au pays des ours polaires, et certains détails sont légèrement agaçants. Ainsi, la référence à la guerre froide et la probable implication de l’armée rouge dans l’épidémie est un peu dépassée. Cela reste à confirmer dans les tomes suivants mais, alors que le roman échappe aux canons américains habituels, voir l’auteur retomber dans le travers des méchants russes est bien décevant. Mais nous ne pouvons pas faire de procès d’intention si tôt dans le récit, et nous devrons attendre d’avoir lu les trois tomes avant de donner un verdict final sur ce point.
Et puis ne faisons pas la fine bouche non plus, les scènes d’action sont maîtrisées, les personnages crédibles et jamais réellement manichéens (en chaque Saint se cache un salopard, et inversement) et l’écriture est fluide et agréable avec une narration omnisciente qui nous permet de suivre tous les personnages, et de mieux connaître leurs ressentis.
Nous voyons donc ici la vraie différence entre livres surfant sur la mode zombie, enchaînant les lieux communs et les scènes horrifiques pour faire frémir les collégiennes, et vrai travail d’auteur, qui s’approprie les règles, les détourne pour délivrer son message et créer sa propre vision du genre. Disponible aujourd’hui (le 14 mai) nous vous recommandons donc chaudement la lecture de Rempart qui saura vous ravir du long de ses 500 pages.
Et un dernier mot pour nos fidèles lecteurs de la rubrique Vous l’avez voulu ! Le choix des lecteurs, vous voyez que je peux aimer quelque chose
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5 commentaires pour Critique de Le Dernier Bastion T01 : Rempart
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bon ben.. encore un dans la wishlist !
Ben idem je l ai lu et j ai bcp apprécié l approche “zombie” de l auteur , moi je dirais que ce livre ne s inscrit pas vraiment dans le thème zombie mais plutôt science fiction….!Le résumé nous dit autre chose que son contenu dans un sens! Mais ca reste pour moi une tres bonne lecture et comme tu dis loin du stéréotype autant que mental que physique du personnage! Ras le bol du mec ou de la fille canon amoureuse de tout le monde et qui sauve le monde…
J ai pas regretté mon argent !!! Le seul bémol si je puis dire, ce qui m a poussé a acheter la version numérique.. c est la maniabilité du livre trop petit qui fait mal aux mains! Ils auraient du faire un format plus grand car moi je regrette de pas l avoir en papier( on dirait un format poche avec 500 pages moyen moyen..)Vlà!
Les 500 pages se lisent vites, la lecture est rapide, quelques fautes de traduction.
Le lieu de l histoire donne le côté original du bouquin. C est tiré par les cheveux, pas très réaliste, mais ça se lit.
Dommage que le tome 2 ne soit pas une suite.
Simple et efficace. Pas besoin de beaucoup réfléchir. A conseiller sur la plage cet été , ça vous rafraichira
Petite précision : les personnages ne sont Américains mais Anglais.