Après avoir contaminé le cinéma, avec une série de navets, la bande dessinée et la littérature, le célèbre jeu-vidéo Resident Evil s’attaque aujourd’hui aux mangas avec la sortie de Resident Evil Marhawa Desire aux éditions Kurokawa. Publiée en même temps dans 12 pays différents et scénarisée par Capcom, la firme à l’origine du jeu-vidéo, cette série de mangas aurait pour but de donner quelques informations sur le futur Resident Evil 6. Alors, Resident Evil Marhawa Desire va-t-il contenter les fans impatients ?
Prenez une école isolée, des personnages attardés, quelques zombies, beaucoup de naïveté, secouez le tout et vous obtenez le pitch de ce premier tome. Alors qu’une élève de l’école d’excellence Marhawa Desire de Singapour s’est transformée en zombie, le professeur Doug Wright est appelé à l’aide. Accompagné par son neveu Ricky, il se rend compte sur place que les choses sont sur le point de dégénérer et que les intentions de Mère Gracia, la directrice de l’école, sont pour le moins suspectes, celle-ci refusant d’appeler l’Alliance d’évaluation des risques bioterroristes (BSAA).
Dès les premières pages, l’impression de lire un Shonen (manga pour petit garçon) vous frappe. Les personnages sont d’une naïveté ahurissante et leur crétinerie est à la hauteur des cinq secondes que Capcom a du consacrer au développement de leur psychologie. Ricky apparaît comme un adolescent vraiment simple d’esprit et sa relation avec son oncle est si mal mise en scène que l’on n’y croit pas une seconde. De la même manière, la directrice de l’école se borgne, en dépit du bon sens, à refuser toute aide par peur de nuire à la réputation de son école alors que tous ses élèves sont promis à une mort certaine. Le manque de profondeur des personnages et le mauvais travail de scénarisation aboutissent d’ailleurs à un abus du nombre de cases remplies des pensées des personnages, telle une une voix off omniprésente. Le rendu en est donc ridicule.
En fait, avec les pages suivantes, on comprend que l’on n’a pas affaire à un Shonen mais à un manga s’approchant davantage du Seinen (manga pour adultes) le gore étant assez présent. Mais la présence de gore ne faisant pas tout, on se retrouve avec un ouvrage dont l’intrigue est quasiment inexistante et dont les personnages vous tapent tellement sur le système que vous n’aurez aucune envie de savoir ce qui suivra, ce qui est bien dommage quand on sait qu’une suite est prévue. D’ailleurs, ce ne sont pas les quelques caméos de Chris Redfield qui relèvent le niveau. Enfin, même la mise en scène de l’action est ratée, le dessin étant assez maladroit comme si l’on passait d’une scène à une autre sans aucune logique.
Comme on pouvait s’y attendre, Capcom confirme sa volonté d’user jusqu’à la moelle sa licence avec ce nouveau produit dérivé strictement sans intérêt. Capcom continue donc à prendre les fans de la franchise pour des débiles et des pigeons. Si vous aimez Resident Evil, oubliez ce genre de déchet et allez plutôt vous trouver une playstation 1 d’occasion.
Resident Evil : Marhawa Desire
Scénario : Capcom
Dessin : Naoki Serizawa
Date de parution internationale : juin 2012
Catégorie : Seinen
Traduit en français par les éditions Kurokawa
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