Alors que la semaine dernière sortait enfin The Walking Dead La Chute du Gouverneur 2, terminant avec brio la saga du Gouverneur, nous avons eu la chance et le plaisir d’échanger avec Jay Bonansinga, le co-auteur de la série de romans avec Robert Kirkman. Alors, pour en savoir plus sur son aventure The Walking Dead, sur son expérience de travail avec Robert Kirkman et sur ce qui nous attend dans les prochains romans The Walking Dead, c’est par ici que ça se passe.
My Zombie Culture : Le dernier tome de la saga du Gouverneur vient d’être publié en France, les Français peuvent donc enfin découvrir comment se termine l’histoire de ce personnage si charismatique. Peux-tu nous en dire plus sur comment l’aventure a commencé ? Comment t’es tu retrouvé à travailler avec Robert Kirkman sur cette série de romans ?
Jay Bonansinga : C’était un peu une tempête d’événements parfaite. En d’autres mots, j’ai le sentiment que j’ai travaillé pour en arriver là toute ma vie. Ça a commencé en 1994 quand mon livre The Black Mariah est sorti et que George Romero s’est engagé dans son adaptation cinématographique. J’ai travaillé de très près avec George et j’ai fini par le connaître et il est devenu un ami et un mentor. J’imagine que j’avais les zombies dans le sang depuis ce moment là. Alors quand mon agent m’a dit que le créateur du comic The Walking Dead cherchait un auteur, j’ai sauté sur l’occasion. En fait Robert Kirkman me rappelle George par de nombreux aspects.
Avec The Walking Dead, nous avons l’habitude de toujours découvrir de nouveaux aspects de son univers à chaque fois que la franchise s’attaque à un nouveau support (jeu vidéo, série télé…). En fait, les livres sont les seuls à réellement être en lien direct avec le comic et à raconter la même histoire mais d’un point de vue différent. J’imagine donc que tu as dû travailler sur les comics pour t’imprégner de l’univers The Walking Dead. Le lisais-tu déjà avant de commencer l’écriture de la série de romans ou l’as-tu découvert après coup ?
La première partie de ta question, que tu le crois ou non, n’est plus vraie. Le prochain roman – Descent – est une création 100% originale et Kirkman m’a offert les clés du royaume. Je suis le seul auteur et j’ai créé l’histoire. La seule consigne de Robert Kirkman était de raconter aux lecteurs ce qui s’est passé à Woodbury après la chute [du Gouverneur]. Lilly Caul est devenue l’héroïne épique des livres, tout comme Clem est devenue celle des jeux-vidéo. C’est vraiment fascinant de voir comment de tels personnages sont empruntés et/ou prêtés d’un support à un autre. J’appelle ça le “calcul Kirkman”. Ah, au fait, je suis et j’étais un grand fan du comic bien avant de travailler sur les livres.
Peux-tu nous dire comment tu travailles avec Robert ? Comment développez-vous les histoires ? Êtes-vous souvent en contact pour échanger des idées ?
Comme tu peux l’imaginer, la façon dont je travaille avec Robert sur les nouvelles chroniques de Woodbury est très différente de celle pour la saga du Gouverneur. Au début, Robert commençait toujours par me donner un brief (de 10 à 12 pages) que je transformais en livre. En gros, il me laissait seul et il revenait juste lors de l’étape de correction. J’adore Robert pour ça… il a vraiment confiance en ses collaborateurs. On discutait parfois au téléphone mais il préfèrait vraiment me laisser bosser dans mon coin. Certaines parties, comme tu l’as mentionné, étaient entièrement basées sur le comic (d’un autre point de vue)… mais je dirais que 75% des quatre livres sur le Gouverneur sont inédits aux romans.
En 2011, lors de la première publication de L’ascencion du Gouverneur, The Walking Dead n’était pas encore l’énorme franchise que c’est aujourd’hui. Comment dirais-tu que ce succès incroyable de The Walking Dead, surtout de la série, a changé tes relations avec Robert ? As-tu gagné davantage d’espace pour tes propres idées ?
Robert ne rappelle plus personne maintenant. C’est une rock star, une véritable marque et il est gravé dans l’histoire. Je le vois peut-être une ou deux fois par an lors des conventions, mais il prend les romans (tout comme les autres supports) très au sérieux. Et je pense que tu as raison, le fait que j’ai pris les rênes des romans est clairement lié au succès de la franchise.
Peux-tu nous dire comment cela était de travailler sur un personnage aussi complexe que le Gouverneur ?
C’était tellement fascinant de travailler sur le Gouverneur. Je pense vraiment que ma version du Gouverneur est un personnage de transition entre l’archétype du vilain du comic et la version complexe et aux multiples dimensions créée par les scénaristes de la série et David Morrissey. Le Mal est toujours plus effrayant quand il est complexe et d’une certaine façon sympathique. Je pense que l’on se retrouve dans des personnages mauvais comme le Gouverneur – peut-être notre côté freudien – et cela nous captive.
J’imagine que tu es très attaché à Lilly après avoir raconté tant de ses aventures. On sait qu’elle sera de retour dans Descent, le prochain livre The Walking Dead. Qui a eu l’idée de raconter son histoire même après la mort du Gouverneur ?
Comme je disais, Robert a pensé que les fans aimeraient vraiment savoir ce qui s’est passé à Woodbury après la chute et j’étais aux anges car cela voulait dire que Lilly allait devenir mon Ishmael, ma Luke Skywalker, mon héroïne. Les lecteurs du comic se rappellent sûrement qu’elle surgit un peu de nulle part à la fin de la bataille à la prison. J’ai basé sa version des romans en grande partie sur ma femme Jilly. Oui, ça rime avec Lilly et ce n’est que le début.
Que peux-tu nous dire sur Descent ?
Descent réunit les personnes qui ont survécu à l’attaque de la prison (dans le comic) et raconte leur histoire depuis lors. Il y a beaucoup plus d’action, à mon humble avis, que dans les autres romans. Je suis si fier que ce livre soit mon premier roman The Walking Dead en solo.
As-tu l’intention d’écrire d’autres livres sur Lilly après Descent ? Ou peut-être as-tu d’autres projets dont tu veux nous parler ?
Oh mon Dieu, il y’a tant d’histoires que j’ai envie de raconter. Mon prochain roman non-Walking Dead sortira en janvier 2015 aux États-Unis et s’appelle Lucid. Il parle de rêves, de rêveurs lucides et d’un monde commun partagé par tous les rêveurs. Il y a aussi des démons, des archanges et des adolescents gothiques qui sont capables de manipuler les rêves.
Pour finir, une question que nous posons durant toutes nos interviews, si l’apocalypse zombie devait réellement arriver, que ferais-tu ?
Je ferais comme les personnages de Le jour des morts-vivants de George Romero font à la fin du film : je trouverais une île déserte, me saoulerais et ferais l’amour.
Propos recueillis et traduits de l’anglais par Squeletor.
Crédit photo : jill brazel photography
2 commentaires
Super interview!!
Merci à toi pour cette article, vraiment géniale !!