The Last Survivors, Épisode 2 – Chapitres 4 & 5

chap45

4

Le Hummer quitta la nationale et s’engagea dans un chemin de terre au bout duquel se trouvait une immense prairie verdoyante. Le véhicule roula sur l’herbe fraîche et s’arrêta au milieu du pâturage. Palmer était un type paranoïaque qui détestait les endroits clos. Il préférait les sites de plein air et dégagés. Il s’y sentait en sécurité.

Sarah était coincée entre deux malabars aux visages fermés. Il lui était impossible de s’enfuir. Caïn sortit du véhicule, côté passager, et prit une large bouffée d’oxygène. Les rayons du soleil lui caressaient la peau. Il patienta quelques secondes puis un vieux 4×4 noir entra dans la prairie et se gara. Un homme d’une trentaine d’années, grand, s’extirpa du véhicule accompagné de deux types armés. Il s’avança vers Caïn et se posta face à lui.

—    Caïn ! s’exclama-t-il avec enthousiasme. Alors comme ça t’es toujours en vie !

—    Comme tu peux le voir, Palmer, je suis en pleine forme !

—    Je vois ça. (Il balaya la zone du regard). Alors ? Pourquoi ce rendez-vous ?

L’homme n’avait pas eu de nouvelles de Caïn depuis un long moment. Faute d’autre moyen de communication, ce dernier lui avait donné rendez-vous par cibi, la veille. Palmer avait accepté, certainement par curiosité.

—    J’ai besoin d’armes.

—   D’armes ! gloussa Palmer. Comme tout le monde, je dirais.

—   Allons, Palmer. Je connais parfaitement tes réserves.

Palmer se tourna vers ses hommes en se frottant les mains et s’intéressa de nouveau à Caïn.

—    Et tu me proposes quoi en échange ?

Caïn fit un geste de la main et les deux malabars sortirent sans ménagement Sarah du Hummer.

—   Une femme ! s’étonna Palmer. Qu’est-ce que tu veux que je fasse d’une femme ? Le trafic d’être humain n’est pas très rentable ces temps-ci.

—   Elle n’est pas comme les autres.

—   Ah bon ! Et elle a quoi de spécial ?

Caïn marqua une pause comme pour garder un certain suspens. Puis il répondit :

—    Elle est immunisée !

Palmer ne comprit pas.

—    Immunisée contre quoi ?

—   Contre les morsures de zombies, Palmer ! Elle porte le virus en elle.

Les yeux de Palmer s’écarquillèrent. Il lâcha subitement un rire incontrôlé.

—   En deux ans de contamination, expliqua-t-il, je n’ai jamais entendu parler d’une personne ayant survécu à une morsure ! Cette saloperie est une véritable plaie !

Les deux malabars traînèrent Sarah jusqu’à Palmer. L’un d’eux releva son tee-shirt et fit apparaître la cicatrice.

—    Merde alors  ! (Il eut un brusque mouvement de recul). C’est impossible !

—    Et pourtant…

—    Si c’est une arnaque…

—   Crois-moi, rétorqua Caïn, ce n’en est pas une ! J’ai été aussi étonné que toi en la voyant pour la première fois.

Palmer lâcha un soupir. Il se mordilla les lèvres, signe qu’il réfléchissait. Au bout d’un moment, il dit :

—   Eh bien, mon ami. Si cette femme est bien ce que tu dis, tu tiens là une belle monnaie d’échange ! Tu comprends bien que je dois d’abord vérifier ce que tu me dis par moi-même. C’est pas que je ne te fais pas confiance mais les affaires sont les affaires !

— Je peux comprendre ça, dit Caïn.

— Si elle est vraiment immunisée, t’en veux…

Palmer n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’il s’écroula sans vie, un trou entre les deux yeux. Puis une rafale de balles suivit, lardant furieusement les véhicules et atteignant mortellement un homme de chaque camp. Le deuxième homme de main de Palmer le releva et traîna son corps jusqu’au 4×4. Mais les tirs l’obligèrent à laisser le cadavre sur place. Il grimpa dans le véhicule mais au moment de démarrer, il reçut une balle en pleine tête. Sa cervelle s’éparpilla sur le tableau de bord.

Au même moment, Sarah se jeta sur la banquette arrière du Hummer. Les balles sifflaient dans toutes les directions. Caïn et le malabar survivant se réfugièrent derrière l’imposante machine. Le chauffeur se glissa hors du véhicule et s’accroupit aux côtés de ses complices.

—    D’où viennent les tirs ? demanda-t-il dans la confusion.

—    De la ferme, répondit Caïn, à une centaine de mètres au nord.

—    Mais qui nous tire dessus ? s’enquit le malabar d’un air ahuri. Un zombie ?

—   Les zombies ne savent pas se servir d’armes à feu, abruti ! Non. C’est cet enfoiré. Je pensais pas qu’il irait jusque là !

Caïn parlait d’Henry.

—   Il a certainement dû prendre un fusil sniper au campement ! pensa-t-il à haute voix.

Une autre rafale creusa des trous de la taille de balles de golf devant le Hummer. Le chauffeur se redressa légèrement pour tenter de découvrir la position du tireur mais sa tête explosa en tapissant le sol de cervelle. Henry venait de tirer à nouveau. Il était sorti de sa cachette et avançait vers eux.

—    Posez vos armes ! leur ordonna-t-il d’une voix ferme.

Caïn et son complice se relevèrent et s’exécutèrent.

—   Tu commets une énorme erreur, Henry ! lui balança Caïn. C’est une trahison !

—   Cette femme est trop précieuse !

—   Pour qui ? Pour le salut de l’Humanité ou pour toi ? Si tu veux te racheter des horreurs que t’as commises, il y a d’autres moyens !

Henry pointait son fusil sur eux, les obligeant à lever les mains en l’air et à reculer de quelques pas.

—    Je ne peux pas te laisser faire, Caïn !

Il monta dans le Hummer en les braquant, s’assura que Sarah était à l’arrière en jetant  un coup d’œil rapide et tourna la clé. Il s’en alla en les laissant seuls au milieu de la prairie.

—    On fait quoi, maintenant ? demanda le malabar en voyant le véhicule s’éloigner.

Caïn ne répondit pas. Il était encore sous le choc de cette trahison. Il n’aurait jamais pensé qu’Henry puisse un jour agir ainsi. Il avait confiance en lui.

Plusieurs minutes plus tard, l’homme de main de Caïn, qui avait balancé le corps qui gisait sur le siège avant du vieux 4×4, essayait de le démarrer, en vain. Le moteur toussotait mais calait à chaque fois. Caïn était adossé au véhicule. Il vérifiait le chargeur de son arme avec inquiétude. Rester au même endroit trop longtemps était dangereux.

  — Tu fous quoi, putain ! lança-t-il furieusement.

  — Les balles ont percé le moteur, répondit le malabar, un peu gêné. Cette saloperie ne démarrera pas !

Caïn ravala sa colère et se tourna en soufflant. Son regard plongea instinctivement dans les bois. Il plissa les yeux quand des ombres traversèrent la forêt à quelques encablures de là. Son coeur se serra brusquement. Une horde approchait. Il fit aussitôt volte-face et chuchota à son acolyte.

 — Ne fais plus aucun bruit…

Le malabar n’avait pas entendu. Il tourna la clé et le moteur ronfla bruyamment, attirant aussitôt l’attention des zombies. Ils grognèrent et se retournèrent. L’homme releva alors la tête et comprit son erreur.

— Quel abruti ! maugréa Caïn en pointant son arme sur la horde.

L’homme de main s’acharnait à vouloir démarrer le 4×4, les mains tremblantes à l’approche de la horde qui fonçait dans leur direction. Terrifié, il s’élança hors du véhicule et se mit à courir vers la ferme. Caïn tira sur les premiers monstres surgissant du bois. Il en abattit quelques uns. Il vida son chargeur sur la horde sauvage et s’enfuit à son tour.

Les morts-vivants se lançaient à leur poursuite avec rage. Caïn jeta un coup d’oeil rapide par-dessus son épaule. Les monstres les rattrapaient facilement. Il n’atteindrait pas la vieille ferme sans les retarder. Il bouscula alors le malabar pour gagner quelques précieuses secondes. L’homme tomba sur l’herbe fraîche. Les premiers macchabées se jetèrent sur lui comme des animaux enragés et le dévorèrent au rythme de ses hurlements.

Caïn parvint à la ferme. Il sauta les marches du perron, ouvrit la porte d’entrée et, dans la précipitation, la referma au nez des monstres se massant derrière lui.

Ils tambourinaient à la porte et s’agglutinaient aux fenêtres en brisant les vitres. Elles étaient heureusement barricadées par de vieilles planches. Caïn regarda tout autour de lui à la recherche d’une échappatoire. La pièce était vide et délabrée. Un escalier aux marches gauchies menait à l’étage.

Il trouva un tisonnier en fer devant une vieille cheminée et s’en servit pour transpercer les crânes de certains zombies, glissant l’outil entres les barricades des fenêtres. Il les tuait un par un. Le son des os se brisant le rendait fou furieux. Il se mit à crier comme un illuminé. Mais ils étaient bien trop nombreux pour en venir à bout de cette façon. Un groupe réussit à décrocher les planches qui protégeaient une fenêtre et entra.

Caïn se rua sur le premier cadavre qui se présenta devant lui et lui enfonça le tisonnier dans la joue. Celui-ci ressortit au sommet de la tête du monstre. Il retira le fer et le zombie s’écroula sur le sol. Il fit un mouvement circulaire et transperça la tempe d’un autre. Il réussit à se débarrasser d’un troisième en le décapitant quand une autre fenêtre céda sous leurs assauts. Une dizaine de morts pénétra alors dans la pièce. Caïn n’avait pas d’autre choix. Il devait se réfugier à l’étage.

Il gravit précipitamment les marches, poursuivit par quelques cadavres. Puis il s’enferma dans la première pièce qu’il croisa. Les monstres s’amassèrent aussitôt contre la porte en tapant avec leurs mains décharnées.

Caïn jeta un œil par la fenêtre. Impossible de sauter sans se blesser. C’était beaucoup trop haut. N’ayant aucune autre issue, il décida d’attendre en espérant que les zombies ne parviennent pas à entrer.

The last survivors

5

Le Hummer filait à vive allure sur la nationale. Henry jeta un oeil dans le rétroviseur intérieur. Sarah paraissait calme.

—    C’est la deuxième fois que je te sauve la vie ! lui lança-t-il avec fierté.

—   Je n’avais pas besoin de toi ! répliqua Sarah en fixant l’horizon. J’aurais réussi à m’enfuir sans ton aide.

—   Ah oui ! Et à quel moment  ? Avant ou après que Caïn ne te vende à Palmer ?

Sarah poussa un soupir d’agacement.

—    Pourquoi tu fais tout ça ?

—   Parce que tu es importante. Grâce à toi, on peut trouver un vaccin !

—   Un vaccin ! gloussa la jeune femme avec sarcasme. Tu as risqué ta vie parce que tu penses trouver un remède grâce à mon sang ou une connerie de ce genre !

Henry était perdu. Il ne comprenait plus.

—    Il n’y a aucun remède à la contamination ! lui annonça froidement Sarah.

—      Mais…

—   Désolé, mec, tu t’es planté !

La jeune femme lui agrippa tout à coup le visage pour lui faire perdre le contrôle du véhicule. Elle voulait à tout prix s’enfuir. Elle le griffa puis essaya de l’étrangler en enroulant ses bras autour de son cou.

Henry tenta de se débattre en maintenant le Hummer sur la route. Mais il n’eut pas d’autre choix que de lâcher le volant pour se défaire de l’étreinte de Sarah. Le véhicule dévia alors et quitta la route. Il pénétra dans les bois et percuta violemment un arbre.

Fin de l’épisode 2


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5 commentaires

  1. Comtesse Tateyre dit :

    Wouhou!!! Très jolie fin, heureusement que je ne lis ces chapitres qu’aujourd’hui, ça me fera moins de temps à attendre avant de connaître l’issue de cet accident et pour Caïn.

    1. Sébastien dit :

      Ah! Ma plus fidèle lectrice! J’attendais ton avis avec impatience. Ravi que ça t’ait plut. A vendredi donc…

  2. Evalina dit :

    Palmer… Ah bah bravo ! J’ai le Palmer de NCIS en tête, le personnage que je pourrais pas imaginer en proxénéte, même si je le voyais de mes propres yeux ^^
    « Sarah était coincée entre deux malabars aux visages fermés » j’ai honte… Toute la scène j’imaginais des chewing gum roses… Tu m’étonnes qu’ils avaient le visage fermé.
    Caïn et Palmer ont été incroyablement courtois en parlant de Sarah. Certaines personnes auraient parlé d’elle de façon… Un peu plus vulgaire. Un peu de courtoisie dans ce monde de brutes, ça fait chaud au cœur !
    « Caïn parlait d’Henry » ne te sens pas obligé d’indiquait de qui il parlait. Si ton texte fonctionne bien, le lecteur aura une petite (voire une grande) idée de qui il peut bien parler. Et en l’occurence, ton texte fonctionne puisque j’avais compris même avant de lire cette phrase :)
    « Il bouscula alors le malabar pour gagner quelques précieuses secondes » voilà. Alors ça, c’est ce que je déteste dans TOUTES les histoires. Les méchants sont des enfoirés sans cœur qui sacrifient tout le monde pour rester en vie. C’est ce qui d’eux des méchants, tu me diras. Mais sérieusement, pourquoi faut-il que, pour prouver qu’ils sont de vrais supers vilains, ils tuent leurs acolytes ? Caïn, tu me déçois là, je peux pas croire que tu l’aies fait sans éprouver le moindre remord, tu vaux mieux que ça !!
    Nan mais Sarah… T’abuuuuuuuses ! T’aurais pu lui demander de s’arrêter avant de l’attaquer. T’aurais eu un moyen de transport ! La réflexion, c’est pas son fort à cette brave dame ! Voilà, et elle m’agace de nouveau !
    Alors il lui sauve la vie 2 fois, et non, elle lui saute dessus. Il a quand même menacé un de ces amis pour elle. Pfff tu baisses dans mon estime là, Sarah.

    1. Sébastien dit :

      Si tu veux suivre l’actualité de la série, je t’invite à liker la page facebook : https://www.facebook.com/thelastsurvivorszombie. Je donne régulièrement des chiffres sur les publications, des résumés des chapitres, etc…

  3. Mega Low dit :

    Non mais sérieux Sarah… elle mériterait….

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