The Last Survivors, Épisode 3 – Chapitre 5

Publié le 7 novembre 2014 par Sébastien dans Divers, News • Commentaires (5)

5

Le soleil brillait. Il n’y avait aucun nuage dans le ciel. Une légère brise soufflait sur l’asphalte. Après avoir parcouru plusieurs kilomètres, la moto s’arrêta à un croisement. Henry regarda de chaque côté, d’un air perplexe.

Robert ne lui avait pas parlé d’un carrefour. Ses instructions avaient pourtant été claires. Huit kilomètres vers le nord, jusqu’au pont métallique. Ce n’était pas très compliqué. Le vieil homme avait sans doute oublié un détail.

Tout se ressemblait dans la région. Il n’y avait aucune indication ni panneau de signalisation qui auraient pu aider Henry. Quelle route emprunter ? Il n’en avait pas la moindre idée. Mais il fallait bien choisir. Il s’apprêtait à prendre une direction, au hasard, quand un coup de feu retentit brusquement. Son choix était fait.

Il partit dans la direction de la détonation qui résonna à nouveau. Il tomba presque aussitôt sur une Volvo rouge embourbée sur le bas-côté. Cinq zombies tentaient de pénétrer à l’intérieur en tapant mollement contre les vitres. Le véhicule accélérait pour se sortir de ce bourbier mais il restait bloqué. Il ne faisait que balancer de la terre derrière lui et s’enfonçait de plus en plus.

La moto s’arrêta en retrait. Quelqu’un essayait d’abattre les monstres par la vitre côté conducteur, légèrement baissée. Malgré le mauvais angle de tire, un zombie s’effondra.

Henry envisagea de continuer son chemin mais il s’était promis de ne plus commettre d’atrocité. Il descendit rapidement de moto et sortit le Colt que Robert lui avait donné. Les morts-vivants n’étaient qu’à quelques mètres. Il savait pertinemment que les coups de feu pourraient en attirer toute une horde mais la situation était urgente. Il s’en soucierait le moment venu.

Il vérifia le magasin de l’arme. Il était plein. Il fit un pas en avant. Les zombies, attirés par le vrombissement de la moto, s’étaient détournés de la Volvo. Les yeux posés sur l’homme, ils avançaient en grognant..

Un des morts-vivants courut vers Henry. Ce dernier pointa le canon du Colt en direction du monstre et tira. La tête du zombie explosa et tapissa le bitume de cervelle. Ses congénères s’élancèrent à leur tour en hurlant. Henry abattit deux d’entre eux sans mal, leur crâne volant en éclat, mais quand il visa le dernier monstre, le Colt s’enraya. Il pressa à nouveau la détente en vain.

Henry trembla d’effroi quand les mains du zombie frôlèrent son visage. Il recula d’un pas au moment où une détonation retentit. Le mort-vivant s’effondra alors, un trou béant à l’arrière du crâne. L’homme poussa un soupir de soulagement. Une adolescente pointait son glock devant elle, le canon de son arme encore fumant.

—   Putain ! C’était chaud ! s’exclama-t-il en faisant un pas vers la jeune femme.

L’adolescente braqua subitement Henry en le fixant d’un regard menaçant.

—   Ne bouge pas !

Henry s’exécuta et leva les mains.

—    Qu’est-ce que tu fous, bordel ! Je viens de te sortir d’un sacré merdier, là !

—    Je ne sais pas qui tu es !

—    Henry. Je m’appelle Henry.

—    Eh bien, Henry. Je ne te fais pas confiance.

L’adolescente avait seize ans. Elle portait un vieux jeans délavé et un tee-shirt mauve. Ses cheveux bruns coupés courts lui donnaient des airs de garçon manqué.

Un cadavre en décomposition sortit soudain du bois et s’élança sur la jeune femme. Elle se retourna et lui colla une balle en pleine tête. Le monstre s’écroula sur l’asphalte comme un vieux sac de pomme-de-terre. L’adolescente retrouva aussitôt sa position initiale mais Henry avait disparu. L’homme la surprit par derrière et lui arracha l’arme des mains. Il la pointa ensuite sur elle. La jeune femme grimaça, contrariée.

—    Tu vas me descendre ? dit-elle, sereine.

Henry fit mine d’hésiter puis il lui sourit. Il prit le glock par le canon et lui tendit la crosse. L’adolescente l’empoigna avec étonnement.

—    Où as-tu appris à tirer comme ça ? demanda Henry en retournant à la moto.

—   Mon père était un survivaliste passionné par les armes à feu. J’ai appris à m’en servir avant même de savoir marcher.

—   Et ça fait de toi une survivante redoutable !

—   Je suppose, oui.

Henry poussa la moto jusqu’à la Volvo et la positionna devant le véhicule.

—    T’as une corde ? demanda-t-il.

—  Pour quoi faire ? lança l’adolescente.

—  J’ai pas envie de rester là et d’attendre qu’une horde de monstres pointe son nez. C’est ce qui risque d’arriver après tous ces coups de feu. Alors plus vite je te sortirais de là, plus vite on partira !

Henry avait raison. L’adolescente se tourna et plongea son regard dans les bois avec inquiétude. Elle lui dit :

—    Il y en a une dans le coffre.

Henry l’ouvrit et prit la corde qui se trouvait à l’intérieur. Il relia ensuite les deux engins par le parechoc. Il s’engouffra à l’avant de la Volvo et desserra le frein à main. Il remarqua les boites de lait et les couches posées nonchalamment sur la banquette-arrière.

—    C’est pour qui, tout ça ?

—    Pour ma fille. Elle vient d’avoir trois mois.

Henry ne chercha pas à en savoir plus. Il monta sur la moto et démarra. Seuls deux coups d’accélérateur suffirent à dégager la roue arrière du véhicule. L’adolescente s’en réjouit.

—   Je peux peut-être t’aider à retrouver ton chemin ? dit-elle en décrochant la corde.

—   Comment tu sais que je suis perdu ? s’étonna Henry.

—   Je suis née dans la région. Cette route est un axe secondaire à l’autoroute plus au nord. Si un étranger l’emprunte, c’est qu’il est perdu !

Henry sourit tandis que l’adolescente rangeait la corde dans le coffre.

—   Je cherche un bunker, lui expliqua Henry. J’ai vu un couple qui m’a assuré qu’il était dans le coin. Mais je n’arrive pas à le trouver.

—   Un bunker !

—   Il y a un groupe de survivants là-bas. On m’a dit que je pourrais y trouver un certain Taylor.

L’adolescente réfléchissait. Elle regardait Henry d’un air méfiant.

—    Et tu lui veux quoi à Taylor ? demanda-t-elle sur un ton accusateur.

Henry comprit aussitôt qu’elle le connaissait ; elle faisait certainement partie du groupe de Taylor.

—   Calme-toi. Je ne lui veux rien de mal. Robert m’a dit qu’il pourrait sans douter m’aider.

—   Je connais Robert, répondit l’adolescente. Jamais il n’aurait donné notre position à un inconnu !

—   Il faut croire que j’en n’étais pas un pour lui !

La jeune femme était sceptique. Elle hésitait vraiment à lui faire confiance.

—   Qui me dit que tu n’es pas à la solde du Révérend Salomon ! s’exclama-t-elle en prenant appui contre la Volvo et en croisant les bras.

—   Ce salopard a kidnappé une personne que je connais ! J’ai besoin de Taylor pour m’aider à la récupérer.

—   Et c’est pour ça que tu cherches le bunker ? Pour demander à Taylor de retourner au Sanctuaire ?

Henry opina de la tête. L’adolescente gloussa.

—    Eh bien ! Connaissant Taylor, je suis certaine que ça va lui faire plaisir ! persifla-t-elle.

—    Quoi !

—    Le Révérend Salomon et Taylor ne sont pas vraiment en bon terme ces temps-ci. Il n’a franchement pas été ravi d’apprendre son départ du Sanctuaire !

La méfiance qu’elle éprouvait retomba. Elle se comporta comme une adolescente avant l’apocalypse, curieuse et téméraire.

   — Allez ! Grimpe sur ta bécane et suis-moi.

L’adolescente monta dans sa Volvo. Henry enjamba la moto et démarra. Il se retourna ensuite.

—   Et c’est quoi ton nom ? lança-t-il d’une forte voix à cause du ronronnement du moteur.

—   Stacy ! s’écria l’adolescente en s’inclinant vers la vitre.

Puis elle démarra et doubla Henry.

 

Fin de l’épisode 3

<<Chapitre précédent

Liste des chapitres

Chapitre suivant>>

Pour suivre l’actualité de The Last Survivors, n’oubliez pas de liker sa page Facebook.

The Last Survivors

• 

  The Last Survivors, Épisode 7 – Chapitres 4 & 5

  20 mars 2015

• 

  The Last Survivors, Épisode 7 – Chapitre 3

  13 mars 2015

• 

  The Last Survivors, Épisode 7 – Chapitres 1 & 2

  6 mars 2015

« Interview de Mark Tufo, auteur de la série de romans Zombie Fallout Town of the Living Dead 109 & 110, ce que nous en avons pensé »