5
Quand Henry entra dans la salle de repos, tous les résidents du bunker étaient là. Ils écoutaient avec attention Taylor parler dans un talkie-walkie.
— Qui est avec toi ?
L’appareil grésillait. La voix de Phil s’en dégageait en produisant des crépitements.
— Je suis seul. Les autres sont morts. Je me suis enfermé dans une salle de l’aile ouest… Enfin, je crois. Tout est allé tellement vite.
— Il y a combien de zombies, en bas ?
— Je n’en sais rien. Mais ils sont nombreux. Ils frappent à la porte. Je ne sais pas combien de temps je pourrais tenir.
Henry s’approcha discrètement de Stacy. L’adolescente tenait son bébé dans les bras et le berçait lentement.
— Qu’est-ce qu’il se passe ? s’enquit Henry.
— Phil. Un de nos gars, il est tombé sur une horde de salopards dans les galeries. Il se cache.
— Vous allez le récupérer ?
— Je ne sais pas. Ce type est un connard ! Il n’y a pas beaucoup de gens qui l’apprécient, ici.
Taylor rapprocha le talkie-walkie de sa bouche.
— Je te rappelle dans un instant, Phil !
— Ne me laissez pas ! supplia l’homme d’une voix chevrotante. J’ai pas envie de crever comme ça.
— Je te rappelle. Tiens bon.
La jeune femme releva la tête et dit :
— Bon ! On fait quoi ?
— Je sais à quoi tu penses mais n’y songe même pas ! lança le vieil homme à la canne en se postant à ses côtés. On a perdu deux personnes au cours de l’attaque et quatre autres y sont restées dans les galeries parce que tu les y as envoyées !
— Je l’ai fait pour votre sécurité !
— Et c’est pour notre sécurité que nous n’allons pas tenter de récupérer Phil. (Il s’adressa aux résidents.) Personne d’autre ne doit mourir dans ces foutues galeries ! Nous devons nous protéger et condamner l’entrée du sous-sol. Il n’y que comme ça que nous assurerons notre sécurité !
Un élan d’approbation s’éleva des résidents.
— Phil est un des nôtres ! insista Taylor en haussant la voix. Vous êtes prêts à sacrifier sa vie pour protéger la vôtre ?
Aucun d’eux ne répondit. Ils baissaient tous la tête pour éviter de croiser le regard de la jeune femme. Ils avaient fait leur choix. Taylor était déçue. Elle restait bouche-bée devant leur réaction.
Henry fit quelques pas vers Taylor et prit la parole.
— Taylor a raison ! s’exclama-t-il. Phil fait partie de votre groupe. S’il y a bien une chose que j’ai apprise en deux ans de contamination, c’est que sans solidarité, nous ne pourrions pas survivre. Il faut pouvoir compter les uns sur les autres. Il n’y a que comme ça que vous serez en sécurité ! (Il reprit son souffle.) Quel genre de personnes serions-nous si nous laissons cet homme livré à lui-même ? Nous ne vaudrions pas mieux que ces putains de zombies ! Et vous, pourrez-vous fermer les yeux en sachant qu’un des vôtres se trouve sous vos pieds et qu’il lutte pour rester en vie ?
Le vieil homme interrompit Henry d’un air furieux.
— Ce type n’est pas des nôtres ! Il ne nous connaît pas ! Il ne sait pas tout ce que nous avons traversé !
— C’est vrai, répondit Henry. Je ne vous connais pas. Mais je sais reconnaître des gens droits et honnêtes. Des gens qui ne se sont pas laissés corrompre par ce monde ! Alors ne laissez pas Phil penser le contraire.
— Ne l’écoutez pas, mes amis ! s’exclama le vieil homme. Si vous descendez dans les galeries, vous ne reviendrez pas ! Vous voulez mourir ou vous voulez vivre ?
— Nous voulons vivre ! s’écria un type parmi les résidents.
Un mouvement de contestation monta tout à coup depuis la foule. Ils étaient tous d’accord avec le vieil homme. Ils voulaient vivre.
Taylor les observait avec amertume alors qu’ils quittaient la salle. Ils avaient rapidement mis un terme à la réunion car ils savaient tous ce qu’ils étaient sur le point de commettre. La peur l’avait emporté. La jeune femme s’avança vers Henry.
— Beau discours !
— Merci, répondit Henry. Je sais que tu vas aller seule dans les galeries. Comme je ne pourrais pas t’en empêcher, je vais venir avec toi.
— Si tu espères qu’en m’aidant, je t’aiderai à mon tour, tu te trompes ! Je ne changerai pas d’avis.
— Je sais.
— Alors qu’est-ce que t’as à y gagner ?
— Rien du tout. C’est ça la solidarité.
Taylor le fixa un instant. Elle réfléchissait. S’aventurer seule dans les galeries était du suicide et elle le savait. Elle pensait pouvoir compter sur les personnes de son groupe et c’était finalement un étranger qui se portait volontaire. Alors pourquoi refuser ? Elle souffla et lui dit :
— Ok, Henry. Mets tes couilles en bandoulière, nous allons descendre en enfer !
Fin de l’épisode 5
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10 commentaires
C’est la fin de la mi-saison…. Alors allez-y, lâchez-vous en commentaire!
moi aussi je voudrais mettre mes couilles en bandoulière!
Trop bien presser d’être en février et j espère pour toi qu’il aura une version papier car c’est génial
Dead ‘s diary est sur le point de le sortir, j’imagine que notre ami Sébastien y arrivera aussi 😉
J’espère pour lui il le mérite
Avant tout je souhaite te féliciter pour ton travail. Bravo. Maintenant la critique que je voudrais constructive pour la suite. Jusqu’à ce jour, ton histoire est un fourre -tout de lieux communs. Les bagarres incessantes entre survivants plus ou moins dégénérés. Le “ciel j’ai plus de balle”. Le Z qui apparait au milieu de la route pendant que le chauffeur papote avec son voisin … Etc etc. On trouve ça dans des dizaines de livres, de séries, de films et pas seulement dans des histoires de Z. Personne ne se penche sur ce qui est la base même de ce genre de scénario. Extraterrestres, virus, zombies, guerre nucléaire, catastrophe climatique ou toute autre situation post apocalyptique : comment survivre ? Ecrire l’histoire d’un gars débrouillard qui se trouverait plus ou poins brutalement confronté à ce genre de situation. Que faire pour survivre et chercher à ne pas être seul ?
Merci pour ta critique. J’apprécie vraiment que les lecteurs laissent leurs avis, bons ou mauvais, pour m’aider à avancer dans ce long et difficile projet qu’est la série littéraire. Tous tes arguments sont légitimes et j’en prend bonne note. Concernant ton idée d’histoire d’un gars débrouillard, effectivement, j’aurais pu me pencher là-dessus et l’idée m’a bien évidemment traverser l’esprit au moment de la naissance du projet mais j’ai choisi d’emprunter une autre direction, celle d’un homme qui fera tout pour retrouver une vie normal, quitte à trahir les siens pour suivre une femme dont il ne connait pas grand chose.
Désolé de ne pas avoir répondu à tes attentes et j’espère que la suite te plaira un peu plus.
Bonjour, je suis tombée hier sur votre page facebook et grande amatrice de séries de zombie, je suis venue sur votre site où j’ai commencer votre roman! Jai définitivement accrochée lol mais le problème c’est que je suis arrivée a l’épisode 5 chap 5 et impossible de réussir a lire la suite! Merci d’avance pour que puisse savoir ce qui va arriver a Taylor et Henry! Lol
Problème corrigé. Le lien “chapitre suivant” contenait une erreur. Ceci étant dit, ce n’est pas pour rien qu’il y a un lien “Liste des chapitres” Deux clics suffisaient pour lire la suite. 😉
Mets tes couilles en bandoulière, nous allons descendre en enfer !
j’adore cette réplique ;D