The Last Survivors, Épisode 5 – Chapitres 3 & 4
3
— Taylor me sort par les orbites ! lança Phil, un homme acariâtre. Cette femme nous fera tous tuer un jour !
— Arrête tes conneries ! répondit Cory, un jeunet. Elle essaie de tous nous garder en vie, bien au contraire.
— En nous envoyant dans les galeries !
Un troisième homme accompagnait Phil et Cory, un peu plus âgé qu’eux. Tout le monde l’appelait Hank.
— Hé ! La ferme ! Taylor nous a confié une mission : retrouver ces deux abrutis, Willy et George. Moi non plus, ça ne m’enchante pas d’être ici mais nous allons faire ce qu’elle nous a dit pour la sécurité du groupe.
Ils descendaient d’immenses marches en béton. En contrebas, l’imposante porte coupe-feu séparant le bunker des galeries les attendait. Deux ampoules trônaient sur le mur, au-dessus de la porte. Une rouge et une verte. La rouge était allumée, indiquant que tout était verrouillé.
En bas des marches, Hank entra une série de chiffres dans un digicode et tapa entrée. La lumière rouge s’éteignit aussitôt et la verte s’alluma. Une sirène retentit alors bruyamment. La porte coupe-feu glissa sur le côté dans un crissement assourdissant et se bloqua net en lançant un coup de tonnerre quand elle heurta le mur du fond. De légers filets de poussière s’écoulèrent du plafond.
Le groupe pénétra dans une petite salle qui avait servi de vestiaires aux ouvriers lors de la construction du barrage. Elle leur permettait de se changer et de s’équiper.
— Je déteste cet endroit ! désespéra Phil en expirant profondément. Ça sent aussi mauvais que dans le cul d’une prostituée thaïlandaise !
Ils rangèrent leurs armes à feu dans les casiers métalliques et s’équipèrent de machettes et de couteaux. Ils prirent ensuite une lampe-torche chacun.
— Rappelle-moi pourquoi on ne doit pas utiliser nos armes dans les galeries ? demanda l’homme acariâtre.
— Parce qu’elles sont remplies de méthane, répondit Hank, d’une voix assurée. Un seul coup de feu et on part tous en fumée !
— Putain ! ajouta Phil. Je hais cette femme !
Il s’accroupit et feint de faire son lacet. Il s’assura que son arme de secours était bien fixée à sa cheville. Elle était bien là.
Hank poussa la petite porte menant aux galeries. Ils entrèrent.
Les galeries étaient très sombres. Aucune ouverture ne laissait entrer la lumière du jour. Il n’y avait que des murs froids et austères qui partaient dans toutes les directions. C’était un véritable labyrinthe.
Le groupe avançait prudemment en braquant leurs torches devant eux.
— Ils se sont fait bouffer ! affirma Phil en pointant sa torche vers le moindre bruit suspect. On devrait remonter et condamner l’accès au sous-sol !
— Et si c’était toi ! se hasarda Cory d’un ton sévère. Tu prierais pour que des personnes comme nous sortent ton cul de là !
L’homme grommela.
— Si c’était moi, je ne serais pas descendu et j’aurais dit à Taylor d’aller se faire foutre !
— Ah oui ! Et qu’est-ce que tu fiches ici, alors ?
Phil rognonna à nouveau.
— C’est bien ce que je pensais, ajouta Cory. T’es qu’une grande gueule !
— Sale petit con ! s’emporta l’homme en agrippant le col du tee-shirt du jeunet dans un élan de colère.
Mais Hank y mit rapidement un terme.
— La ferme, murmura-t-il en pointant son doigt dans l’obscurité. Il y a quelqu’un là-bas.
Les deux hommes s’immobilisèrent tout à coup. Ils braquèrent leurs torches sur une silhouette qui se tenait debout au milieu de la galerie et leur tournait le dos. Elle ne bougeait pas. Hank le reconnut aussitôt.
— C’est Willy… leur chuchota-t-il. (Il l’appela du bout des lèvres.) Willy ?
Tandis que ses deux compagnons restaient en retrait, il s’aventura un peu plus près. Arrivé à la hauteur de la silhouette, il tendit mollement son bras et lui prit l’épaule. L’ombre se retourna.
— Il va bien ! déclara-t-il aux autres avec joie.
Mais Cory remonta le faisceau lumineux de sa torche vers le visage de Willy et découvrit avec horreur qu’il était devenu un zombie. Ce dernier avait les yeux terreux et de profondes entailles déchiraient ses joues. Le jeune homme n’eut pas le temps de prévenir Hank que le monstre ouvrit sa gueule et la referma violemment sur l’oreille de l’homme qui hurla de douleur.
Puis des bruits terrifiants résonnèrent bruyamment dans les couloirs. Une horde de cadavres, peut-être une vingtaine, apparut au bout de la galerie au moment où Hank se faisait arracher l’oreille dans une gerbe de sang.
— Merde ! s’exclama Phil en voyant les monstres. Ils sont là !
Sans perdre un instant, les deux hommes abandonnèrent Hank et s’enfuirent. Mais dans la confusion, ils se séparèrent.
Cory voulait rejoindre le bunker au plus vite. Il traversa à la hâte les couloirs en hurlant de terreur. Il était poursuivi par un groupe de zombies. Il parvint rapidement aux vestiaires, ouvrit la porte et entra. La porte coupe-feu était restée ouverte. Il gravit quelques marches mais dans la précipitation, son pied glissa et il trébucha. Les zombies s’engouffrèrent dans la salle avant que la porte ne se referme et enveloppèrent Cory de leurs mains décharnées. Ils mordirent dans sa chair comme dans un vulgaire morceau de viande. Le jeune homme tenta de se hisser sur les marches mais il abandonna quand un macchabée enfonça ses crocs à l’arrière de son crâne. Cory sentit une vive douleur et ferma les yeux.
Les monstres se délectaient du corps du jeunet quand l’un d’eux releva la tête. Ses yeux livides se figèrent un long moment sur le sommet de l’escalier comme s’il réfléchissait. Le macchabée se releva et se détourna de Cory. Il gravit maladroitement une marche. Puis deux, prenant sans obstacle la direction du bunker. Ses congénères se redressèrent à leur tour et le suivirent.
4
Stacy entra dans la pièce. Henry était appuyé contre le mur du fond, les bras croisés.
— Je viens de voir Taylor, dit l’adolescente. Elle m’a dit qu’elle ne t’aidera pas. Je suis désolée.
— Je m’attendais à cette réponse, lui expliqua Henry. Elle et moi, nous sommes pareils. Il y a encore deux jours, j’aurais réagi de la même façon.
— Et qu’est-ce qui a changé ?
— Disons qu’une femme a changé ma façon de voir les choses !
Stacy se doutait qu’Henry parlait de Sarah.
— Ton amie ! Elle est très importante pour toi, n’est-ce pas ?
— Elle est importante pour beaucoup de monde.
— Je ne me rappelle pas t’avoir entendu prononcer son nom. Elle s’appelle comment déjà ?
Henry se rendit compte qu’il ne connaissait pas le nom de Sarah. Elle ne le lui avait jamais dit. L’homme gloussa en s’en apercevant. Il lui avait sauvé la vie deux fois et il ne savait rien d’elle. Ça l’amusait.
Le cri d’une femme retentit brusquement dans le bunker. Il fut suivi par le grognement de quelques zombies.
— Mon Dieu ! Ils ont réussi à entrer ! s’exclama Stacy avec effroi.
Henry traversa la pièce et jeta un œil discret dans le couloir. Un autre hurlement retentit, puis un second. Bientôt, c’est tout le bunker qui paniqua.
— Mon bébé ! hurla l’adolescente. Il est resté dans la chambre !
— Ne t’inquiète pas.
Henry la prit par les épaules et la fixa avec sincérité pour l’empêcher de céder à la panique.
— On va aller chercher ta fille ! lui dit-il fermement. Il ne lui arrivera rien !
L’adolescente hocha la tête sans conviction.
— Tu as ton arme avec toi ? demanda l’homme. Un type est venu prendre les miennes tout à l’heure.
— Non.
— Ok.
Il brisa une des chaises en bois en l’écrasant d’un grand coup de pied et prit un barreau.
— Ça ira ! pensa-t-il à haute voix.
Il sortit discrètement de la pièce en maintenant d’une main l’adolescente dans son dos.
— Elle est où ta chambre ? chuchota-t-il.
— À gauche, au bout du couloir.
Ils avancèrent prudemment en entendant les cris incessants des zombies mêlés à ceux des résidents du bunker. Des coups de feu retentissaient.
Un cadavre mâchant un morceau de chair apparut tout à coup. En voyant Henry et Stacy, il grogna. Henry s’arrêta et serra le barreau de la chaise fermement dans sa main. Il frappa violemment le monstre à la poitrine quand celui-ci se rua sur lui. Le zombie heurta le mur et se fit transpercer le crâne par le morceau de bois.
Un deuxième accourut et parvint à attraper le bras d’Henry. Il tenta de le mordre en claquant des dents mais l’homme le repoussa. Le monstre s’effondra quand il reçut un grand coup sur la tête. Stacy arracha alors le bois des mains d’Henry et frappa rageusement le visage du cadavre à plusieurs reprises. Il ne restait qu’une bouillie de cervelle et de chair lorsqu’elle arrêta en haletant.
— Ça fait du bien ! lâcha-t-elle en rendant le bâton à Henry.
Ils sortirent du couloir et pénétrèrent dans la grande salle commune. Henry s’accroupit et posa silencieusement le morceau de bois sur le sol. Il prit le glock qu’un des survivants qui avait succombé à l’attaque d’un zombie avait laissé tomber au sol. Stacy le reconnut. C’était un de ses amis. L’adolescente se couvrit alors la bouche pour s’empêcher de pleurer.
Un zombie se précipita tout à coup sur eux, arrivant par un autre couloir. Il hurlait en agitant ses bras désarticulés dans tous les sens. Henry lui mit immédiatement une balle en pleine tête. Le monstre s’effondra et glissa jusqu’à ses pieds.
— Allons-y ! dit-il à Stacy.
Ils s’engagèrent dans un corridor en entendant des cris et des coups de feu. La chambre de l’adolescente se trouvait un peu plus loin. Mais arrivé à un croisement, Henry se plaqua subitement contre le mur. Stacy lui jeta un regard interrogateur. L’homme lui fit signe de ne pas bouger et lui montra discrètement trois macchabées errant dans le couloir voisin.
— Ma chambre est juste là, lui murmura Stacy en restant en retrait.
Mais le nourrisson se mit subitement à pleurer. Le son strident de sa voix attira aussitôt les zombies.
— Non ! hurla Stacy.
Henry se décolla du mur en armant le glock et courut vers la chambre. Il était hors de question que le nourrisson leur serve de dessert. L’homme dégomma un zombie qui s’apprêtait à entrer. Mais les deux autres étaient déjà à l’intérieur.
Henry entra et mit une balle dans la joue de l’un d’eux. Il voulut flinguer le dernier cadavre qui cherchait la provenance des pleurs d’un air ahuri mais le chargeur était vide. Il se jeta alors sur lui. Ils tombèrent au sol.
Le monstre s’agenouilla au-dessus d’Henry et tenta de le dévorer. L’homme le frappa plusieurs fois au visage, les poings serrés. Puis il lui agrippa les cheveux, prit un élan mesuré et lui frappa violemment la tête contre le sol. Le zombie se releva difficilement et se jeta à nouveau sur Henry. Ce dernier le repoussa avec son pied en le faisant reculer jusqu’au mur puis il se releva. Il prit ensuite le visage du monstre entre ses mains et écrasa sa tête contre le mur. Le cadavre eut un dernier soubresaut et se raidit. Il glissa inerte jusqu’au sol.
Stacy entra. Elle accourut affolée vers le berceau et prit sa fille dans ses bras. Le nourrisson allait bien. Henry était soulagé.
Taylor les rejoignit alors, son arme braquée devant elle. Elle releva le canon quand elle vit que la situation était sous contrôle.
— Henry lui a sauvé la vie ! dit Stacy avec émotion.
Taylor prit l’adolescente dans ses bras en fixant Henry. Elle hocha la tête en guise de remerciement.
— Qu’est-ce qu’il s’est passé ? demanda Stacy en s’écartant légèrement de Taylor.
— Une brèche dans les galeries ! répondit la jeune femme.
— Il y a des pertes ? s’inquiéta Henry qui retrouvait son souffle.
— Deux personnes plus le groupe que j’ai envoyé dans le sous-sol. Nous n’avons plus de nouvelles d’eux. Mais heureusement, la situation dans le bunker est maîtrisée pour le moment. Tous les zombies ont été tués.
Un homme entra, le souffle court.
— Excuse-moi, Taylor, mais tu devrais venir en salle de repos tout de suite, balbutia-t-il.
— Pourquoi ?
L’homme reprit son souffle et dit :
— On a des nouvelles de Phil !
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7 commentaires pour The Last Survivors, Épisode 5 – Chapitres 3 & 4
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dommage que les chapitres soit aussi court parce que l’histoire est vraiment captivante pour l’instant
Merci pour ton commentaire encourageant. On m’a souvent fait le reproche sur la longueur des chapitres et comme je l’ai dit sur la page facebook de la série, mis bout à bout, la saison 1 fait un peu plus de 200 pages. C’est raisonnable, non?
200 pages???!!! pas possible je les ai tous lu en deux heures
sais tu dejà où va t’emmener l’histoire ou la crées tu au fil du temps?
Quand je dis 200 pages, c’est toute la saison 1 qui se terminera mai/juin 2015. Pour être honnête, faire plus n’aurait pas été réalisable compte tenu du rythme de publication.
Non, l’histoire et le plan de la saison 1 ont été fait déjà depuis mai de cette année. Donc je sais où je vais. Mais bonne question.
Tu voudrais pas nous faire un petit spoiler sur les nouvelles de Phil par hasard? *fait un grand sourire et bat des cils*
Non? Bon, d’accord, j’attendrai comme les autres la fin de la pause hivernale.
Pas mal en tout cas cette petite bataille, en plus le fait d’avoir sauvé Stacy et le bébé va le faire monter dans l’estime de Taylor, et qui sait, peut-être révisera-t-elle sa décision de ne pas l’aider.
La dernière publication de 2014 aura lieu ce vendredi… ça c’est du spoil!!! mdr. Donc des news de Phil tu en auras.
Bonjour bonjour
J’ai l’impression que ça fait des lustres que je n’ai pas posté de commentaires, et j’en suis vraiment désolée ! Partiels obligent, je prends juste le temps de lire tes chapitres le vendredi entre 2 cours, mais pas de les commenter : /
Ce n’est d’ailleurs pas encore aujourd’hui que je vais laisser un commentaire détaillé, mais juste un commentaire d’encouragement. J’adore toujours autant ! Tous les vendredis, j’attends impatiemment la suite, et j’en arrive même à la lire alors que je suis en cours (pas bien, je sais, mais on ne juge pas !!)
Vendredi, je serai en vacances, alors je serai heureuse de te laisser un pavé monstrueux pour la dernière publication de 2014 ^^
Dernière chose… MAIS OU EST CAÏN ??? Il commence sérieusement à me manquer… J’espère qu’on le reverra bientôt, encore plus machiavélique que jamais mouahahah !!
Bonne journée, et à vendredi