The Last Survivors, Épisode 1 – Chapitre 2
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Après avoir laissé le crossover au sud de la ville, Sarah, accompagnée de Kenneth et de Dimitri, s’engagea à pied dans une ruelle étroite qui débouchait sur l’avenue principale. Affublé d’un grand sac en toile vide qu’il tenait en bandoulière, Kenneth se plaqua contre le mur et jeta un oeil discret de chaque côté de la rue. Il tenait fermement son glock, prêt à s’en servir au moindre mouvement suspect.
Il fit un geste de la main à ses compagnons pour indiquer que tout était calme. Le supermarché se trouvait un peu plus loin, de l’autre côté de l’avenue.
Ils traversèrent la rue à la hâte et longèrent les devantures des magasins qui s’y alignaient. L’endroit était désert. Seuls quelques véhicules étaient abandonnés çà et là. Ils rejoignirent rapidement le supermarché. Kenneth poussa lentement les portes. Ils entrèrent.
Ils se rendirent vite compte qu’ils étaient seuls. Sarah se permit alors un sourire. Kenneth savait pourquoi elle était si enjouée. À l’exception des denrées périssables, tout semblait en parfait état. Personne n’était encore venu se servir. Ils étaient heureux.
Kenneth sortit deux autres besaces de son sac et les distribua à ses camarades. Il leur rappela :
— Faites gaffe quand même !
Ils s’occupèrent chacun d’un rayon sans perdre de temps et récupérèrent tout ce dont ils avaient besoin : boites de conserve, rouleaux de papier toilette, biscuits, bières, eau, médicaments, piles, cigarettes et préservatifs. Ils dévalisaient le magasin sans concession.
Kenneth s’attarda un instant sur les alcools. Il tenait dans chaque main une marque différente de whisky. Ne sachant pas laquelle choisir, il les prit toutes les deux.
Un peu plus loin, Sarah feuilletait les revues people. Elle n’avait pas regardé ce genre de magazine depuis le début de l’infection. Et bizarrement, cela ne lui manquait pas. Pourtant, se tenir informée des potins des stars était une de ses activités favorites. Elle achetait toutes les revues qu’elle trouvait et flânait sur les sites internet des peoples. Elle avait même une application spéciale sur son smartphone pour suivre leurs moindres faits et gestes. Mais aujourd’hui tout cela lui semblait si lointain. Elle avait sans doute changé.
Elle s’était parfois demandé si des stars avaient survécu. Elle trouvait amusant l’idée que certains pouvaient se battre aux côtés de Bruce Campbell, Tom Savini ou Milla Jovovich. Comment se comporteraient les autres réfugiés avec eux ? Seraient-ils admiratifs devant leur célébrité ou au contraire, agiraient-ils comme avec n’importe qui ? La deuxième hypothèse lui plaisait bien. L’argent n’avait plus aucune valeur aujourd’hui. Tout le monde était sur le même pied d’égalité.
Et ceux qui gagnaient leur vie avec des histoires de zombies ? Étaient-ils mieux préparés que les autres ? George A. Romero, Max Brooks ou Robert Kirkman, appliquaient-ils les règles qu’ils avaient inventées ? Étaient-ils toujours en vie ? Sarah sourit en pensant à tout cela.
De l’autre côté du magasin, Dimitri avait déjà rempli son sac. Mais il restait sur sa faim. Il avait arpenté tous les rayons mais il lui manquait quelque chose. De la viande fraîche. Il laissa son sac et entra dans l’arrière-boutique en espérant trouver son bonheur.
Des sacs de pommes de terre et des cartons de canettes de sodas périmées y étaient entreposés. Il tomba rapidement sur la chambre froide. S’il y avait un endroit où trouver de la viande, c’était à l’intérieur. Il savait pertinemment qu’il n’y aurait rien de comestible. Il n’y avait plus de courant dans le magasin, certainement depuis le début de l’infection, et la pièce n’était plus réfrigérée.
Il tira tout de même la lourde porte et entra. Il fut brusquement saisi par une envie de vomir. Il plissa les yeux en grimaçant et ravala le dégueulis nauséabond qui était remonté dans sa gorge. Une dizaine de carcasses pourrissaient, pendues à des crochets. Une flopée de mouches voletait autour en bourdonnant. Déçu et dégoûté, Dimitri allait refermer la porte quand un macchabée dissimulé derrière se jeta sauvagement sur lui. Le jeune homme ne put réagir à temps et le cadavre lui mordit le bras. Dimitri releva la tête du mort-vivant en l’agrippant par le cheveux et découvrit la morsure ensanglantée. Il mit une seconde à comprendre qu’il venait de se faire avoir. Furieux, il repoussa violemment le monstre puis pointa son arme sur lui. Il hésita un court instant et lui logea une balle en pleine tête.
La détonation résonna dans tout le magasin. Sarah et Kenneth comprirent alors que quelque chose de terrible venait de se produire.
Dimitri fixait sa blessure avec désarroi. Il n’avait pas vu ce zombie en entrant dans la chambre froide. C’était entièrement de sa faute. Il savait qu’il fallait regarder chaque recoin d’une pièce avant d’entrer, mais il se croyait plus fort que tout, plus fort que ce nouveau monde.
Sarah le rejoignit la première. Ses yeux se posèrent d’abord sur le zombie inerte, puis sur Dimitri. Le jeune homme se tenait le bras, le cœur haletant. Il pissait le sang. Elle sut aussitôt. En arrivant à son tour, Kenneth parvint à la même conclusion : Dimitri était condamné.
Tout à coup, les hurlements terrifiants des zombies se firent entendre, au loin.
— Merde ! s’exclama subitement Kenneth en regardant par la fenêtre de l’arrière-boutique. Le coup de feu les a attirés. Ils arrivent, Sarah !
— Je sais ! répondit la jeune femme qui hésitait.
Elle n’avait pas d’autre choix. Elle devait le faire. Elle plongea alors son regard dans celui de Dimitri qui comprit brusquement.
— Je t’en prie ! l’implora-t-il. Ne fais pas ça !
— Je suis désolée !
Elle pointa son arme sur son front et lui explosa la cervelle. Horrifié, Kenneth lâcha un petit gémissement incontrôlable.
Mettant de côté l’horreur de ce qui venait d’arriver, ils se précipitèrent dans le magasin, prirent les sacs qu’ils venaient de remplir et sortirent du supermarché à toute vitesse. Des zombies, peut-être une centaine, débouchèrent dans l’avenue en agitant leurs bras désarticulés dans tous les sens et en poussant des cris effroyables. Sarah et Kenneth accélérèrent. Il leur fallait absolument rejoindre leur véhicule.
Kenneth se retourna brièvement et dégomma deux zombies avec son glock. Sarah éclata la tête d’un autre avec son fusil à pompe. Mais ils étaient trop nombreux. Un autre groupe apparut tout à coup au sud. Bientôt, toute la ville serait envahie.
Sarah s’engouffra dans la ruelle par laquelle ils étaient arrivés. Kenneth la suivait, talonné de près par leurs assaillants.
— On y est presque ! s’écria la jeune femme en apercevant leur véhicule.
Elle jeta furtivement un œil par-dessus son épaule alors qu’un zombie venait d’agripper le sac de Kenneth. L’ancien policier s’en débarrassa aussitôt, se retourna et logea une balle dans l’œil du monstre. Le cadavre entraîna une poignée de ses congénères dans sa chute.
Après une course haletante, les deux survivants parvinrent enfin au véhicule. Sarah jeta son sac sur la banquette arrière et ils se réfugièrent à l’intérieur. Les macchabées heurtèrent presque aussitôt les portières, emportés par leur élan. Kenneth démarra sans perdre de temps, enclencha une vitesse et écrasa la pédale d’accélérateur. Le crossover prit alors de la vitesse.
Sarah lâcha un soupir de soulagement alors que le véhicule distançait les zombies, bien incapables de le rattraper. Elle se tourna ensuite vers Kenneth et laissa échapper un rire incontrôlable. Elle avait besoin d’évacuer tout le stress engendré pendant leur fuite.
Kenneth détourna les yeux une seconde de la route et offrit un sourire à Sarah. Mais quand il reporta son attention sur le bitume, un cadavre était apparu, titubant au milieu de la chaussée. Il le heurta de plein fouet. Le corps du zombie se disloqua sur le pare-brise et le recouvrit de sang. Kenneth perdit le contrôle.
Le véhicule fit un tête-à-queue, se souleva légèrement sur le côté et partit dans une série de tonneaux dans un fracas de tôle froissée. Il finit sa course contre un arbre, à l’envers.
Sarah reprit rapidement ses esprits mais les zombies les avaient déjà rejoints. Ils s’engouffrèrent par la vitre cassée côté conducteur et empoignèrent violemment Kenneth. Ils le tirèrent à l’extérieur et le dévorèrent vivant. La jeune femme entendit ses cris quelques secondes puis plus rien.
Elle tenta de s‘extirper de la carlingue mais sa cheville était coincée sous le tableau de bord enfoncé. Elle tira sur sa jambe en vain. Elle pensait qu’elle allait y rester quand des coups de feu retentirent tout autour du véhicule. Les zombies tombèrent les uns après les autres. Elle entendit soudain une voix masculine :
— Il y a quelqu’un à l’intérieur !
Un homme se baissa et lui tendit le bras à travers la vitre brisée. C’était Henry.
— Donne-moi ta main ! Tu es sauvée !
Sarah leva faiblement son bras vers l’homme mais, épuisée, elle perdit connaissance.
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17 commentaires pour The Last Survivors, Épisode 1 – Chapitre 2
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« Critique de Pandémie L’effondrement Psychose globale : Ebola ou le début de l’apocalypse zombie »
Comme le précédent, un excellent chapitre.
Merci. Ravi que ça t’ait plu !!
Arf, c’est très visuel. Ton style épuré est très efficace, merci pour cet épisode rondement mené Séb.
Merci à toi d’avoir pris le temps de lire.
Sympathique….citer Romero and co,admettons….
Mais mettre Mila Jovovich dans la meme phrase que Bruce Campbell (Ash mon idole) et Tom Savini,je trouve ca carrément scandaleux!!!…..
Mdr !! Il en faut pour tous les gouts! Et puis, y a pas photo… Je préfèrerais survivre aux zombies avec Mila! Elle est tellement plus sexy que Campbell et Savini!!! lol
N’empêche que je préfèrerais avoir Ash comme bras droit (oh jeu de mot !).
T’as fumé du Ash pour dire ca Squeletor (oh 2ème jeu de mot!)
Fais gaffe, Squeletor va te Ash-ez menu!!! (oh 3ème jeu de mot)
Sympa cette semaine. J ai bien aimé
tres bien continue
mdr,
bon mon commentaire va peut-être faire t-Ash (oh 4ème jeu de mot!)
mais ils “récupérèrent tout ce dont ils avaient besoin : (…) préservatifs”??? o_O
J’imagine que c’est pour mettre les allumettes à l’abri de l’humidité …
Rien à voir avec le fait que c’était un groupe de 2 garçons et 1 fille.
Kaloup! Tu ne m-ash pas tes mots (oh 5ème jeu de mot!).
Je te rassure, les préservatifs, c’est pour mettre les allumettes à l’abri de l’humidité. Quoi que… dans une apocalypse z, avec 2 garçons et 1 fille, on peut faire un sacré jeu de c-ash c-ash!!! (oh 6ème jeu de mot!) mdr
c’est clair que les capotes j’avais tiqué aussi.
Surement pas l’accessoire de survie auquel je penserai en priorité si je devais nettoyer en vitesse un supermarché infesté de Z….mais bon, pourquoi pas.
ben si, c’est ultra-logique en fait :
– d’abord, parce que ça protège réellement de l’humidité (Cf. les amerlocs au vietnam les utilisaient pour protéger leurs clopes et allumettes)
– ensuite, même si ils s’att-ash l’un à l’autre (merde, je sais plus à combien on en est), il vaut mieux se protéger ; imagine l’espérance de vie d’une jeune femme tombant enceinte … moins de 9 mois à coup sûr. Et imagine qu’elle tienne plus de 9 mois, comment faire avec un bébé geignard, l’étouffer? hum hum …
mouais, moi si je veux mettre des trucs au sec, je vais pas aller m’emmerder avec des capotes qui glissent gout fraise, je vais aller au rayons des sacs plastiques pour aliments surgelés. Avec un rouleau t’as je ne sais combien de poches bien étanches et en prime t’as le zip ^^
Quand à l’argument de la partie de zizi-panpan, je ne crois pas que ce serait clairement ma priorité dans une période juste post-apo (dans le roman, on est dans les 2 ans après la cata si j’ai bon souvenir). Déjà que tu as du mal à trouver un abri où dormir en sécurité, j’aurai pas envie de me retrouver attaqué par des Z les fesses en l’air en train de tester la brouette togolaise ou le tourniquet mongol.
Après, chacun voit midi à sa pendule comme on dit ;).
mode troll on : sinon le bébé, c’est comme le copain obèse, c’est pratique dans l’équipe, ça occupe les zombie pendant que tu fuis…..^^
mode troll off
Un supermarché qui n’a pas été dévalisé ? Ils ont une chance de cocu ! Voilà ce que j’ai pensé au début. Et puis, Dimitri est mort. Et ensuite Kenneth… La roue tourne ! Ca n’a jamais été aussi vrai ^^
« Ils […] récupérèrent tout ce dont ils avaient besoin : boites de conserve, rouleaux de papier toilette, biscuits, bières, eau, médicaments, piles, cigarettes et préservatifs. Ils dévalisaient le magasin sans concession. » Le papier toilette, LE truc indispensable durant n’importe quel voyage en voiture ! C’est bien, ils agissent intelligemment. La bière… Pour laver les dreads de Kenneth je suppose ? ^^ Et puis les préservatifs, c’est pas avec ça qu’ils vont repeupler la planète hein !
Sarah qui se pose EXACTEMENT les mêmes questions que moi concernant les people. Ca fait plaisir de voir que je ne suis pas la seule à y avoir songé !
« il lui manquait quelque chose. De la viande fraîche » Je ne l’aimais déjà pas tellement dans le chapitre précédent, mais là… De la viande fraîche ? Il espère vraiment en trouver ? (tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir à ce qui paraît, mais bon, il y a aussi des limites à la connerie!) Mais bon, il est mort, alors, par respect pour sa mémoire, je ne vais pas trop le blâmer.
Par contre, il y a un truc que j’ai pas compris (soit je ne suis pas encore trop réveillée, soit je suis un peu coconne, « le jury délibère » comme dirait Tony Stark), mais, le macchabé qui tue Dimitri (longue mort à toi zombie !) était derrière Dimitri ou il était dans la chambre froide-plus-si-froide-que-ça ?
« C’était entièrement de sa faute. Il savait qu’il fallait regarder chaque recoin d’une pièce avant d’entrer, mais il se croyait plus fort que tout, plus fort que ce nouveau monde. » c’est vraiment lui qui pense ça ? Ou c’est toi qui donne ton avis de façon détournée ? Personnellement, je pense pareil, mais si je venais de me faire mordre, je maudirais tout le monde (les zombies, les survivants, le bon dieu, les chambres froides) et je rejèterais la faute sur eux, pas sur moi. Et, j’aurais pensé qu’il se lamenterait d’avantage. Il me donnait l’impression d’être un jeune qui a pas trop eu le temps de mûrir, dont je le voyais bien geindre comme un gosse pourri gâté à qui on refuse une friandise (un peu comme le gosse de riche ultra cinglé dans la saison 4 d’American Horror Story. D’ailleurs, dans mon esprit, Dimitri aura sa tête)
Donc ce sont des infectés rapides alors ? (puisqu’ils arrivent aussi vite au supermarché que des femmes en furie au moment des soldes)
Je suis fière de Sarah, qu’elle ait abattu Dimitri de sang froid comme ça. Il faut du cran pour faire ça. Mais j’aimerais pas me retrouver dans son camp de survivants !
La course poursuite était assez prenante. Le zombie qui choppe le sac de Kenneth et tout et tout. Et le détail qui fait tout : le rire nerveux de Sarah. C’est un détail insignifiant, et pourtant ça donne tout son charme à l’histoire. On passera sur la mort de Kenneth, parce que, le pauvre, il pourra pas boire son whisky du coup et…
HENRY !! Youhou ! Le fils prodigue est de retour !!
Mais, je trouve ça dommage que tu le dises maintenant que c’était lui. Ca « gâche » un peu le suspense. Les lecteurs se seraient peut-être douté que c’était lui, mais… Je sais pas. Le « C’était Henry » tombe un peu comme un cheveu sur la soupe (et Dieu sait que j’ai horreur des cheveux, eurk !! ^^)
En tout cas, ce chapitre est agréable à lire, et je vais de ce pas lire les suivants:p