The Last Survivors, Épisode 4 – Chapitre 3
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Sarah entrouvrit discrètement la porte et jeta un œil dans le hangar. Le bâtiment était désert. Elle entra. Les prisonniers lui emboîtèrent le pas. Patric fermait la marche.
Le fourgon blindé était encore là. La jeune femme regarda par la vitre ouverte et se renfrogna.
— Merde ! La clé n’est plus sur le contact !
— Carlos a certainement dû la prendre avec lui avant de partir ! indiqua Patric.
— Sûrement. Oui. Mais il faut qu’on trouve un véhicule, ajouta Sarah. A pied, on n’a aucune chance.
La femme qui s’était rebellée face à Taggart fit un pas en avant et dit :
— Et comment on fait ?
— On n’a pas le choix, répondit Patric. Il faut sortir. Ils ne mettront pas longtemps pour retrouver les deux idiots enfermés dans la cellule. Et quand ça arrivera, ils vont nous traquer comme des bêtes !
— Ouais. Faut qu’on se grouille, dit Sarah.
Patric opina de la tête.
— Ton arme est chargée ? s’enquit Sarah en vérifiant son chargeur.
— Ouais ! répondit Patric.
— Pareil pour moi.
La jeune femme se positionna face à la porte de sortie du hangar et posa la main sur la poignée.
— On reste bien groupés ! On ne panique pas et tout se passera bien.
Elle poussa la porte et sortit en pointant le fusil devant elle. La lumière du jour l’éblouit. Elle se couvrit les yeux avec la main mais elle la laissa retomber quand elle découvrit le Sanctuaire.
C’était une bourgade, construite vers la fin du 19ème siècle. Elle ressemblait à un décor de vieux film de western avec un hôtel-restaurant, un bureau de poste et un cabinet médical. À côté d’un petit pont en bois enjambant une marre d’eau croupie, une scierie moyenâgeuse était érigée. Les planches passant sur la scie électrique étaient découpées dans un brouhaha désagréable. L’endroit était poussiéreux. Il n’y avait qu’une route, en terre, traversant la petite ville. Elle se terminait face à une église.
C’était une belle bâtisse entourée d’une barrière en bois gauchie par le temps. L’édifice en bois blanc était coiffé d’un toit rouge à deux versants droits. La façade était percée d’une haute porte cintrée et surmontée d’un clocheton. Et il y avait du monde.
En voyant le groupe sortir du hangar à la hâte, les habitants se figèrent. Certains se réfugièrent dans les maisons qui bordaient l’allée centrale. Ils étaient tous vêtus de la même manière. Ils portaient une aube blanche et une croix en bois autour du cou. Ils semblaient effrayés.
Le groupe coupa par une grande place. Un immense chêne dominait le lieu. Ses longues branches s’élevaient au-dessus des toitures des bâtiments comme une main ouverte vers le ciel. Sarah se retourna et aperçut deux 4×4 noirs, provenant du hangar, qui fonçaient vers eux en soulevant la poussière.
— Ils ont trouvé les deux types ! hurla la jeune femme en braquant son arme vers les véhicules.
Elle tira. Les balles lardèrent la carrosserie du premier 4×4 et l’obligea à s’arrêter. Le deuxième freina à son tour brusquement. Patric protégea sa fille derrière lui et mitrailla les assaillants.
Les balles virevoltaient dans toutes les directions. Les hommes s’extirpèrent des 4×4 et se positionnèrent derrière leurs machines en ripostant. Les badauds fuirent les lieux et se barricadèrent chez eux tandis que les prisonniers se planquaient derrière le chêne. Deux d’entre eux s’effondrèrent, attrapés dans leur fuite par une rafale de balles.
Un homme se positionna précipitamment sur le toit de l’hôtel-restaurant avec un fusil sniper. Il cibla Patric dans sa lunette et tira. La balle perfora sa tête et alla ricocher sur le sol. Un jet sanguinolent jaillit aussitôt et le corps de l’homme s’écroula comme un pantin désarticulé sous les yeux de sa fille. Elle hurla.
La fusillade cessa brusquement.
— Lâche ton arme ! cria Carlos, caché derrière un des 4×4.
Encerclée, Sarah n’avait pas d’autre choix. Elle posa le fusil sur le sol et mit les mains derrière la tête. Les autres prisonniers firent de même. Le balafré se découvrit alors et s’avança vers la jeune femme, escorté par ses hommes. Curieux, les badauds commençaient à affluer vers la grande place.
— Ces personnes ont violemment agressé deux de nos frères ! s’écria Carlos à la foule qui s’était massée autour d’eux. (Il leva son glock et le pointa vers Sarah.) La mort sera leur châtiment !
Il allait presser la détente mais se ravisa lorsqu’une voix puissante et profonde résonna.
— Stop !
Carlos baissa aussitôt son arme et la rangea dans son holster. Un afro-américain d’une soixantaine d’années, la carrure imposante et le crâne rasé, se tenait sous la véranda de l’hôtel-restaurant. Il avait de grands yeux hypnotisant. Il portait un costume bleu marine parfaitement ajusté à sa carrure, une croix en or autour du cou et une bague à chacun des doigts. Il descendit les quelques marches de la véranda et rejoignit Carlos au centre de la grande place, d’une démarche décontractée.
— Salomon ! s’inclina Carlos en reculant de quelques pas.
— Qu’est-ce que tu t’apprêtais à faire, Carlos ? demanda le révérend en regardant autour de lui.
— Ces gens ont attaqué deux des nôtres et les ont enfermés dans la cellule. Ne méritent-ils pas de mourir pour ça ?
— Mon ami, allais-tu exécuter ces gens devant tous nos frères ?
Carlos déglutit et baissa les yeux comme un enfant ayant fait une bêtise. Il répondit d’une timide voix :
— Non, Salomon. Bien sûr que non.
Le révérend croisa les doigts et s’adressa au groupe en souriant.
— Veuillez excusez l’attitude quelque peu inhospitalière de Carlos. C’est un gentil garçon mais il n’a aucune éducation. (Il marqua une pause et reprit.) Je me présente. Je suis le Révérend Salomon. Vous êtes dans notre Sanctuaire. C’est un havre de paix loin de l’agitation du monde extérieur. Personne ne vous fera de mal, ici.
— Alors pourquoi nous avoir kidnappés ? lança sévèrement la vieille femme qui s’était opposée dans la cellule.
— Kidnappés ! Quel vilain mot. Je préfère penser que c’est Dieu qui vous a mis sur notre route.
— Dieu ! pesta Sarah. Est-ce Dieu qui vous a dit de tuer ce pauvre homme. (Elle désigna le corps de Patric.) Il avait une fille !
La gamine se blottit contre la jeune femme.
— Vous avez tiré les premiers, très chère ! répondit le révérend.
— Est-ce lui aussi qui vous a ordonné de nous enfermer dans votre cellule ?
— Dieu nous dicte ses volontés. Il le fait parfois avec autorité. Mais je vous assure que vous n’avez rien à craindre !
— Dans ce cas, laissez-nous partir ! ajouta Sarah.
Salomon gloussa.
— Je ne peux pas faire ça.
— Pourquoi ?
— Parce que vous faites partie du plan de notre Seigneur ! Il nous a confié une mission et vous en êtes tous les acteurs principaux.
— Et il consiste en quoi, ce plan ? À nous donner en sacrifice aux zombies ?
Le révérend marqua une pause. Le ton de la jeune femme l’agaçait.
— Je vois que notre réputation nous a précédés ! Je ne vous demande pas de comprendre. Vous en serez témoins bien assez tôt.
Un mécontentement général s’empara du groupe. Ils paniquèrent.
— Vous allez nous donner aux zombies ! lança la femme, inquiète et terrifiée.
— Bande de salopards ! cria un homme.
— Vous ne pouvez pas faire ça ! lança un autre.
Salomon se pencha vers Carlos et lui dit à voix basse :
— Conduis cette jeune femme à l’église. Je veux qu’elle assiste au culte.
— Oui, Salomon. Et pour les autres ?
— Enferme-les dans la cellule et vieille à ce qu’ils ne s’enfuient pas à nouveau. (Il rajouta) Prends deux hommes avec toi et prépare les zombies. Nous allons donner à notre Seigneur ce qu’il nous réclame.
— À vos ordres.
Alors que les hommes armés escortaient le groupe vers le hangar, Salomon leva les mains et s’adressa aux badauds.
— Allons mes amis ! Vous pouvez retourner à vos occupations ! Il n’y a plus rien à craindre !
La foule se dispersa. Salomon les regarda un instant en inspirant une bouffée d’air frais. Il retourna ensuite dans le restaurant, les mains dans les poches.
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Un commentaire pour The Last Survivors, Épisode 4 – Chapitre 3
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Hé ben, ça ne sent pas très bon pour nos malheureux prisonniers ça. On ne peut pas dire qu’ils soient allés bien loin en tout cas. Très étrange cette communauté, les gens semblent vraiment très … amorphes hormis Solomon et ses sbires armés.