The Last Survivors, Épisode 3 – Chapitres 1 & 2
1
Une affreuse migraine tiraillait le crâne d’Henry. La tête inclinée sur le côté, il ouvrit lentement les yeux sur la banquette arrière. Il mit un moment à réaliser que Sarah n’était plus là. La portière était ouverte. La jeune femme s’était enfuie.
Il se retourna douloureusement et sursauta. Un zombie tentait d’entrer dans le Hummer par le pare-brise. Le cadavre avait commencé à dévorer la vitre et grognait. La moitié de son visage était déjà à l’intérieur. Plus il s’obstinait à vouloir traverser, plus le verre lui déchirait les joues. Des lambeaux de chairs tombaient mollement sur le tableau de bord.
Le monstre claquait des dents. Une désagréable odeur de putréfaction se dégageait de sa gueule et sa langue, envahie de pustules, était en partie dévorée. Il n’était plus qu’à quelques centimètres du visage d’Henry. Incapable de trouver son fusil, il se saisit de sa ceinture de sécurité, tira dessus et planta sauvagement la boucle dans la tête du zombie. Le monstre s’étendit inerte sur le volant.
Après avoir dévié de sa trajectoire, le Hummer avait violemment percuté un arbre. Une épaisse fumée blanche s’élevait du moteur. L’homme s’extirpa difficilement de la carcasse et se laissa tomber sur le sol humide. Il resta assis quelques instants, le temps de retrouver ses esprits.
Il se prit la tête entre les mains et souffla. Le bout de ses doigts était recouvert de sang. Il se redressa et s’observa dans le rétroviseur. Une vilaine plaie zébrait le haut de son front et saignait abondamment. Il nettoya rapidement la meurtrissure et se retourna en balayant la zone du regard.
Il était inquiet. Dans quelle direction était partie Sarah ?
À une dizaine de mètres du véhicule, dans les bois, il remarqua un zombie allongé sur le sol. Il s’en approcha prudemment : son crâne avait été défoncé à l’aide d’une lourde pierre. Un peu plus loin, un autre gisait assis contre un arbre, un morceau de bois planté dans l’œil. Sans le vouloir, Sarah lui avait indiqué la direction à suivre.
Après de longues minutes à traquer la jeune femme, Henry n’était plus très sûr d’avoir suivi la bonne direction. Il se demandait s’il allait finir par la retrouver. Tout se ressemblait dans ces bois. Alors qu’il s’apprêtait à rebrousser chemin, il aperçut un fourgon blindé garé au milieu d’un chemin de terre. Il se tapit hâtivement derrière un épais buisson lorsque deux hommes, lourdement armés, apparurent suivis de plusieurs personnes auxquelles ils ordonnèrent de monter à bord du véhicule en les insultant et en les frappant avec les crosses de leurs armes. Adossé au fourgon, un type hispanique avec une cicatrice sur la joue, attendait en taillant une branche. Il s’impatientait.
— Grouillez-vous de faire monter ces salopards ! s’écria-t-il sans même lever les yeux du morceau de bois. J’aimerais être rentré pour le déjeuner.
Ce n’était pas les hommes de Caïn. Henry ne les connaissait pas. Il reconnut cependant Sarah parmi les prisonniers. Il voulut intervenir mais se ravisa aussitôt. Sans arme, il n’avait aucune chance.
La jeune femme monta dans le fourgon et les deux hommes refermèrent les portes derrière elle. Ils rejoignirent le type à la cicatrice, qui s’était installé à l’avant du véhicule, et quittèrent la zone sous les yeux d’Henry, impuissant.
— Eh merde ! grommela-t-il.
Il allait se redresser quand soudain, un objet se posa derrière son crâne. La froideur du métal le fit frissonner. Il se figea.
— Lève les mains en l’air et retourne-toi lentement, gamin ! ordonna une voix éraillée.
Henry s’exécuta sans opposer de résistance. Un vieil homme braquait son fusil sur lui.
— Tu observes qui, comme ça ? dit-il sévèrement.
Sans attendre de réponse, l’homme lui assainit un violent coup de crosse sur la tête.
2
Le vieil homme balança un seau d’eau glacée sur Henry qui se réveilla aussitôt. Il gémit en essayant de se redresser, en vain. Une corde usagée le maintenait attaché à une vieille chaise en bois et ses mains étaient ligotées derrière le dossier.
— T’es qui, bordel ? demanda-t-il furieusement.
Le vieil homme nettoyait le fusil-sniper avec un chiffon crasseux, le seau vide à ses pieds.
— Ton pire cauchemar ! (Il porta son attention sur le fusil.) J’ai trouvé ça dans ta bagnole. C’est une très belle arme. Elle me sera bien utile pour chasser !
— Tu veux quoi, putain ! s’exclama Henry en parcourant la pièce du regard.
Il se trouvait dans un garage. La porte électronique était abaissée et verrouillée. Tout un tas de bric-à-brac fourmillait sur des étagères suspendues aux murs et une moto trônait dans un coin. Ça sentait la vieille huile de moteur et l’essence. Des tâches noires d’huile de vidange parsemaient le sol, ça et là.
— Dis-moi, gamin, dit le vieil homme en s’appuyant contre une étagère. T’as dû avoir mal ?
— Quoi ?
— Ton front ! Il saigne.
— Pourquoi je suis attaché ? grommela Henry.
— On n’aime pas trop les étrangers, ici. Ils ont une fâcheuse habitude à piller les maisons !
— C’était pas mon intention !
— Tu avais l’intention de faire quoi, alors ?
— Des types ont enlevé une personne que je connais ! J’essayais juste…
Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase.
— J’ai vu ça, oui. Et si tu veux mon avis, elle doit être morte, à l’heure qu’il est.
Le vieil homme posa le fusil et s’accroupit face à Henry.
— Alors, gamin. T’es qui ?
À force de remuer les poignets, la vieille corde qui maintenait les mains d’Henry attachées commençait à se délier. Alors, il insista.
— Ne m’oblige pas à te faire du mal ! ajouta l’inconnu.
— Va te faire foutre !
La corde céda. Henry se leva précipitamment et se jeta sur son kidnappeur. Surpris, le vieil homme se retrouva plaqué contre les étagères en un éclair. Il grimaça. Un violent coup de poing dans la mâchoire le fit basculer. Il chuta, emportant avec lui tout un tas d’objets dans un vacarme assourdissant. Il tenta de se relever mais Henry avait pris le fusil-sniper et le tenait en joue. Il resta au sol et leva les mains.
— Pitié ! lâcha-t-il, terrorisé.
Henry fronçait furieusement les sourcils. Il pressa lentement la détente du fusil quand il aperçut un petit garçon sur le pas de la porte qui menait à l’intérieur de la maison. L’enfant les observait immobile. Il ne paraissait pas effrayé.
— Je t’en supplie ! ajouta le vieil homme. C’est mon petit-fils. Il n’a que trois ans !
Henry fixait le garçon sans un mot. Le visage innocent de l’enfant le replongea violemment dans ses souvenirs, précisément le jour où il avait commis l’irréparable. Le meurtre d’un enfant était un acte innommable. Henry le savait…
Les premiers jours de l’apocalypse avait engendré le chaos dans tout le pays. Personne ne savait réellement ce qu’il se passait. Henry et Caïn avaient trouvé refuge dans une maison, en lisière de forêt, alors qu’ils venaient de s’échapper de la ville. L’endroit leur avait semblé désert. La nuit avait commencé à tomber. Henry était en train de fouiller la cuisine quand une porte derrière lui avait grincé. Il s’était retourné, surpris et terrifié par la vision d’un macchabée surgissant du noir. Il avait pointé son arme d’une main tremblante et avait pressé la détente, sous le coup de l’émotion.
L’obscurité avait envahi la pièce. Il s’était avancé prudemment vers la silhouette allongée sur le sol en maintenant le canon de son arme braqué devant lui. Il s’était immobilisé tout à coup. Ce n’était pas un zombie. C’était un enfant. Il gisait dans son propre sang.
— Va-t’en ! hurla le vieil homme à son petit-fils. Sauve-toi !
Le gamin ne bougea pas. Il fixait Henry, les bras ballants le long de son corps fluet. Il fit un pas en avant puis accourut vers son grand-père. Il l’enlaça en le serrant aussi fort qu’il le pouvait, sans un mot.
L’image de l’enfant baignant dans une marre de sang vint violemment frapper l’esprit d’Henry. C’était un tableau obscur et froid. Une mauvaise description de la mort. Henry sortit brusquement de sa torpeur alors qu’il pressait encore la détente du fusil. Horrifié, il retira son doigt de la gâchette et lâcha l’arme qui tomba au sol.
Pour suivre l’actualité de The Last Survivors, n’oubliez pas de liker sa page Facebook.
Vous pourriez aussi aimer :
7 commentaires pour The Last Survivors, Épisode 3 – Chapitres 1 & 2
Laisser un commentaire
« Vous l’avez voulu ! Le choix des lecteurs N°21 : Doghouse Z Nation 107 “Welcome to FU-Bar”, ce que nous en avons pensé »
Nooooon!!!! Tu ne peux pas t’arrêter comme ça! C’est … c’est … c’est trop injuste! *minute caliméro finie*
Bon, encore une fois un, enfin deux, très bons chapitres. J’ai beaucoup aimé la description du zombie au début et ce petit flashback dans la vie de Henry, très intéressant.
Bonne continuation, à la semaine prochaine!
Le début avec le zombie carglass m’a rappelé une variante de TWD avec Laurie mais c’est tjrs aussi sympa et bien écrit, Merci Séb, trop pressée d’être next week!
Maintenant que tu me le dis, effectivement. J’avais complètement oublié ce passage de TWD.
- Bonjour, je m’appelle Sarah, je porte la poisse et je me fais tout le temps capturer.
– Bonjour, je suis Henry, et je suis un pigeon, donc je vais encore te sauver !
Il tombe dans les vappes à cause d’elle, et en plus elle le plante là, la portière ouverte ? Rah, elle est pas croyable ! Je me disais bien que la scène du carglass-Zombie me rappelait quelque chose. Et comme l’a indiqué Trixxie, c’est TWD ^^
Haha, le petit Poucet version Zombie ^^, pas mal
Au début, je pensais que le vieux était avec les mecs qui détiennent Sarah mais… Bah en fait non. Instinct 0/20 sur ce coup ^^
« Ton pire cauchemar ! » le vieillard qui cite Mushu dans Mulan, c’est juste épique !!!
Mais où est Caïn ??? J’espère qu’on saura bientôt ce qu’il lui est arrivé ! Et qu’il a botté le c*l de tous ces zombies.
Rien de tel qu’un gamin pour amadouer un être humain. J’aurais pas lâché le fusil moi ! Enfin, j’aurais été à la place d’Henry, j’aurais même pas réussi à défaire les liens, mais bon.
J’ai tout lu d’un coup, et je suis juste dégoûtée de devoir attendre vendredi pour lire la suite. VENDREDI !! Mais comment je vais tenir ?
Heureusement, ya the Walking Dead ce soir, mais tout de même.
Je tiens juste à préciser que tu m’as rendue accro à ta série littéraire, et que ça va être un calvaire d’attendre 4 jours pour avoir la suite. J’espère que tu es fier de toi >.< (^^)
Wahouuuuuuuuuuu!!! Quand j’ai vu tous tes commentaires (et leur longueur), je me suis dis… “Il y a une nouvelle série littéraire sur MZC et Squeletor ne m’a pas prévenu…” mdr.
Tu as dis tellement de choses que je ne sais vraiment pas ce qu’il faut que je te réponde. En tout cas bravo à toi pour avoir fait l’allusion entre Kenneth et L’armée des morts (sans les dread stp, ça ne lui va vraiment pas)… C’est exactement à lui que je pensais que j’ai écrit. (je tiens à préciser qu’il y aura pas mal d’allusion au film durant toute la saison).
En tout cas, il faut avouer que tout ce que tu dis est vraiment fait de manière sensé, constructif et avec beaucoup d’humour. Je te remercie d’avoir tout lu et que dans l’ensemble ça t’ait vraiment plut. J’oeuvre en tout cas dans ce sens tout en restant cohérent envers mes convictions dans le genre.
Merci à toi et surtout, reste comme tu es et critique la série comme tu le fais.
PS: je suis vraiment ravi de t’avoir rendu accros!!! mdr
Ah je te l’ai dit dans mon premier commentaire, quand je commente quelque chose, je ne plaisante pas, je suis au taquet, je m’emporte facilement ^^
Bon d’accord, on enlève les dreads, c’est vrai que ça ne lui va pas du tout en plus ! J’essayerai de trouver toutes les allusions au film alors
Je suis contente que mes commentaires te semblent constructifs et pas trop bordéliques (c’était pourtant l’impression que j’avais ^^)
En tout cas, toi, continue comme ça, t’es sur la bonne voie pour nous concocter une histoire de malade :p !