The Last Survivors, Épisode 4 – Chapitres 1 & 2
1
Dans l’obscurité du fourgon blindé, un homme plutôt maigre avec des lunettes frappait violemment contre les portes métalliques.
— Libérez-nous ! s’écria-il avec autorité. Laissez-nous sortir !
Il se retourna vers les visages abattus des prisonniers assis sur les couvre-passages des roues. Il les interpella en s’exclamant :
— Il faut faire quelque chose ! On est bien plus nombreux qu’eux !
— Hé ! Calme-toi, rétorqua un gars balaise qui tenait sa fille contre sa poitrine. Je connais ces types. Ce ne sont pas des tendres.
— Et c’est qui, alors ?
Le ton de l’homme était méprisant. Ses yeux étaient grands ouverts derrière les verres de ses lunettes. Il s’impatientait. Sarah était assise sur la plancher du fourgon, les bras enlacés autour de ses genoux remontés contre sa poitrine. Elle ne disait rien. Elle écoutait seulement.
— On va bientôt arriver au Sanctuaire, expliqua le type.
— Le Sanctuaire ! s’étonna l’homme aux lunettes.
— Ouais. C’est un groupe qui vit reclus depuis le début de l’épidémie. Leur chef est un salopard. Le Révérend Salomon. Je ne sais pas exactement ce qu’il s’y passe. J’ai seulement entendu quelques rumeurs.
— De quel genre ?
— Du genre à t’empêcher de dormir !
L’homme paniqua. Il se retourna et tambourina plus fort contre la carrosserie. Il se mit à hurler.
— Arrêtez ce fourgon, bordel ! Je veux sortir !
Le véhicule s’arrêta brusquement. Surpris, l’homme se calma. Il entendit le cliquetis de la poignée suivi du grincement des portes avant quand elles s’ouvrirent. Les pas des types qui s’extirpèrent du fourgon, rapides et lourds, l’inquiétèrent davantage. Sarah se releva, soucieuse.
Les portes arrières du fourgon s’ouvrirent brutalement. Deux types apparurent. Ils s’appelaient Taggart et Marcus. Taggart était le plus âgé des deux. c’était un cul-terreux alcoolique et violent. Il avait les cheveux longs jusqu’aux épaules, une boucle dans chaque oreille et un bandana aux couleurs du drapeau américain. L’autre, Marcus, était un jeunot, vingt ans tout au plus. Il avait le visage lisse comme un nouveau-né et il portait un chapeau de cow-boy.
En les voyant, les prisonniers se levèrent aussitôt, apeurés. Ils se collèrent contre les parois du véhicule en évitant de croiser leurs regards. Taggart monta en fronçant les sourcils, son fusil tenu en bandoulière. Il agrippa sans ménagement le col de la chemise de l’homme agité et le tira à l’extérieur du véhicule. Marcus l’obligea à se mettre à genoux.
— S’il vous plaît ! implora l’homme. Ne me faites pas de mal ! Je ne ferai plus de bruit, promis !
— Ta gueule ! rétorqua le cul-terreux en lui donnant un violent coup de crosse au visage.
L’homme s’effondra, le nez en sang. Le type le redressa aussitôt en tirant sur son vêtement.
— Ferme ta gueule ! insista-t-il.
Le mexicain à la cicatrice rejoignit ses deux complices. Il fixa un instant les prisonniers avec agacement puis il porta son attention sur l’homme à genoux.
— C’est lui ? demanda-t-il avec un léger accent.
— Oui. Ce salopard nous casse les oreilles !
— Je ne recommencerai plus ! sanglota l’homme, le visage ensanglanté.
Son cœur s’emballa quand le type balafré sortit son glock du holster accroché à sa ceinture.
— Oh mon Dieu… Non !
Sans état d’âme, le gars lui mit une balle dans la tête. La détonation fit sursauter les prisonniers et certains d’entre eux poussèrent une exclamation terrifiée. La fillette se blottit dans les bras de son père en fermant les yeux.
— Que ça vous serve de leçon ! dit le balafré en s’adressant aux prisonniers. Je veux du silence. Le prochain qui ouvre la bouche subira le même sort ! C’est bien compris ?
Il attendit une seconde mais personne ne répondit. Il regagna alors l’avant du fourgon. Taggart referma les portes et, aidé de Marcus, souleva le corps de l’homme. Ils le jetèrent négligemment sur le bord de la chaussée. Le cadavre glissa sur une petite pente, roula sur un tas de feuilles mortes et s’arrêta en contrebas dans les bois. Ils reprirent ensuite la route.
Alors que le fourgon prenait de la vitesse, Sarah, encore sous le choc de l’exécution, s’assit à côté du type balaise qui essayait de rassurer sa fille en pleurs. Elle lui chuchota :
— C’est le balafré, le Révérend Salomon ?
— Non. C’est Carlos, répondit le gars en prenant soin de ne pas parler trop fort. C’est le bras droit du révérend.
Sarah ne chercha pas à en savoir davantage. Elle reposa son dos contre la carrosserie et se laissa bercer par les soubresauts de la route.
2
Sarah interpella le type costaud.
— Hé ! C’est quoi ton nom ?
— Patric, répondit l’homme en chuchotant.
Il caressait tendrement les cheveux de sa fille qui était allongée à ses côtés. La gamine s’était endormie, bercée par les cahots de la route.
— Comment tu connais ces types ? demanda Sarah en se penchant légèrement vers lui.
— J’ai croisé un groupe de survivants près de l’endroit où ils t’ont enlevée. Ils vivent dans un bunker. Je ne me souviens plus du nom de la fille à qui j’ai parlé. C’était une ado, les cheveux courts, pas très grande…
Ça ressemblait à une question. Mais Sarah ne connaissait pas la fille. Elle fit un mouvement de la tête. Patric poursuivit.
— Elle m’avait invité à les rejoindre, elle et son groupe.
— Pourquoi t’y es pas allé ? Un bunker, c’est plutôt rassurant comme endroit.
— Je sais, souffla l’homme. Je suis stupide. Quand j’ai compris mon erreur, j’ai essayé de trouver l’endroit mais les hommes du révérend nous ont trouvés. Et nous voilà.
Sarah marqua une pause en inspirant profondément.
— Qui sont-ils, putain ? À quoi on doit s’attendre ?
— Avant de partir, expliqua Patric, la fille m’a brièvement parlé du Révérend et de ses hommes. Elle m’a aussi parlé du Sanctuaire et de Carlos, le gars à la balafre. Elle m’a raconté qu’ils sillonnaient la région à la recherche d’autres personnes.
— Pas pour les aider en tout cas.
— Malheureusement non.
— Alors pour quoi faire ?
Patric baissa légèrement la tête de peur que quelqu’un ne l’entende.
— Je n’ai pas voulu en parler devant tout le monde, tout à l’heure. Je ne voulais pas créer de panique.
— Qu’est-ce qu’il se passe dans ce sanctuaire ?
L’homme se couvrit la bouche pour masquer le son de sa voix et pivota vers Sarah.
— L’ado a aussi parlé de ce qu’ils faisaient là-bas. Elle m’a dit de me méfier et je ne l’ai pas écoutée. (Il déglutit) Ils offrent leurs prisonniers en sacrifice !
— En sacrifice ! s’étonna Sarah. Mais à qui ?
Les mots sortirent avec difficultés de la bouche de Patric.
— Aux zombies… Ces salopards donnent des êtres humains aux zombies !
Sarah n’eut pas le temps de réaliser ce que Patric venait de lui dire que le fourgon s’arrêta brusquement. Taggart et Marcus ouvrirent les portes et incitèrent les prisonniers à descendre du fourgon.
Ils étaient dans un hangar sombre et froid. Le bâtiment était tout juste éclairé par deux néons crépitant. Un léger vent frais sifflait en s’engouffrant à travers les interstices du grand portail métallique qui marquait l’entrée de l’entrepôt.
— Parfait ! s’exclama Carlos en descendant du véhicule. Conduisez-les aux cellules. Je vais prévenir Salomon que nous sommes rentrés.
Alors que Carlos sortit du hangar, les deux types guidèrent les prisonniers vers le fond du bâtiment en poussant les plus lents avec la crosse de leurs fusils.
— Allez, les branleurs ! On avance ! s’amusa Taggart.
Ils passèrent une porte et entrèrent dans un petit couloir. Une autre porte, à l’autre bout du corridor, les amena à une grande cellule aux barreaux en métal.
Taggart déverrouilla le cachot avec le trousseau de clés qu’il portait à sa ceinture. Les barreaux étaient rouillés et la peinture commençait à s’effriter. Une porte en fer verrouillée au fond de la cellule et un néon qui grésillait étaient ses seuls occupants. L’homme fit entrer les premiers prisonniers.
— Vous vous sentirez comme chez vous, là-dedans ! lança-t-il.
— Ouais. Comme des rats en cage ! ajouta Marcus en ricanant.
Mais une femme, terrorisée, refusa d’entrer.
— Avance, la vieille ! lui ordonna Marcus.
— Vous allez faire quoi de nous ? demanda-t-elle d’une voix tremblante.
— Ferme-là et entre là-dedans.
— Non !
Le ton de sa voix était ferme. Elle n’avait pas l’intention de se laisser faire. Taggard lui mit alors un violent de crosse dans le ventre. La femme se tordit de douleur et s’agenouilla. Le cul-terreux posa le canon de son fusil sur son front et lui dit :
— On ne discute pas, la vieille !
— Ne fais pas ça ! s’interposa Sarah en sortant du rang.
Elle leva les mains pour montrer au type qu’elle n’allait rien tenter.
— Dis-lui de bouger son gros cul ou je la bute ! menaça le type en commençant à s’énerver.
— Il n’y a aucune raison d’en arriver là.
— Alors dis-lui d’avancer, bordel de merde !
Sarah fit un pas vers lui. Taggart n’eut pas le temps de diriger son fusil vers elle. La jeune femme le frappa au poignet, l’obligeant à lâcher son arme. Elle lui balança ensuite un direct du droit au visage et ramassa le mousquet à la hâte. L’homme se renfrogna. Surpris par cette rébellion, Marcus releva le canon de son arme pour tirer quand Patric enroula ses bras autour de son cou. Le jeunot essaya de lutter quelques instants mais il finit par perdre connaissance.
Tenu en joue par Sarah, Taggart leva les mains.
— Qu’est-ce que tu vas faire ? lança-t-il à la jeune femme.
— Rentre là-dedans et ferme-là ! répliqua Sarah en désignant la cellule d’un geste de la tête.
L’homme s’exécuta.
— Vous ne pourrez jamais sortir du Sanctuaire ! Quand Salomon vous trouvera, il vous fera souffrir !
Patric, aidé de deux personnes, traîna Marcus dans la cellule. Le jeunot était toujours inconscient. Sarah referma la porte et la verrouilla. Elle se retourna ensuite vers Patric en soufflant.
— Bon… On fait quoi, maintenant ?
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7 commentaires pour The Last Survivors, Épisode 4 – Chapitres 1 & 2
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Ooooh, mais je vois qu’elle n’a pas chômé l’immunisée, elle a même très bien occupé son temps: une petite rébellion, un sauvetage de prisonniers, récupération de quelques alliées et armes, … C’est bon elle n’a besoin de personne, elle se débrouille comme une chef la petite.
Comme un chef? Face à deux pauvres abrutis peut-être…
Oui c’est vrai, mais c’était un peu ironique, parce-que bon, on voit tous que oui, elle a “mis à terre” deux guignols, mais maintenant il va se passer quoi? Parce-que bon, coincés dans le sanctuaire avec de pauvres petites brebis apeurées et un fusil au nombre limité de munitions, et ……… pas de plan, pardon de l’expression (je me lâche mais ça reste entre nous hein!) : ça pue du cul c’t’histoire là!
J’ai hâte de voir ce que tu vas nous mitonner pour vendredi prochain…
Alors au menu de ce vendredi : un tartare de zombie façon Sanctuaire… Hummm. Ca donne envie, non?! lol
Miam miam, je prends donc le plat du jour, sur place, merci!
Comme pour la mayonnaise, la sauce tartare a son secret : la température des ingrédients. Pour réussir sa sauce tartare maison, il faut absolument veiller à ce que tous les ingrédients soient à la même température, la température ambiante est idéale. Curieuse de pouvoir gouter a celle du Sanctuaire.
On voit le petit plus des grands chefs… Tiens, je te donne l’adresse d’un bon resto : https://www.facebook.com/thelastsurvivorszombie?fref=ts
Leur slogan : Tout est bon dans le cochon, rien n’est pourri dans le zombie… quoi que…