The Last Survivors

The Last Survivors, Épisode 5 – Chapitres 1 & 2

Publié le 5 décembre 2014 par dans Divers, NewsCommentaires (4)

episode45

1

Après quelques minutes, Henry et Stacy quittèrent la nationale et s’engagèrent sur un chemin en terre. C’était un sentier étroit et cahoteux qui les conduisit à une rivière agitée. Ils la longèrent ensuite pendant un bon moment.

Henry suivait la Volvo de Stacy à une dizaine de mètres derrière. La fraîcheur du vent lui caressait les joues et le bourdonnement incessant causé par les remous de la rivière l’apaisait. Le bruit était tellement puissant qu’il effaçait en lui toute pensée négative. Exit les zombies ! Dehors les durs moments passés à survivre ! La nature était la seule chose qui n’avait pas changé depuis l’infection. Ici, tout était resté intacte. La vie suivait son cours.

Il releva le nez et aperçut au loin un immense barrage qui se dessinait à mesure qu’ils avançaient. Robert ne lui avait pas menti. L’imposant ouvrage coupait la rivière en deux. En aval, l’eau était calme, formant un lac sans remous qui stagnait jusqu’au bord de l’édifice ; en amont, la rivière était déchaînée à cause de l’eau jaillissant par les déversoirs. Elle grondait comme le tonnerre quand elle s’écrasait en contrebas dans un épais nuage d’embruns.

Le bunker se trouvait après le barrage. Stacy gara sa Volvo devant l’entrée. Henry s’arrêta juste derrière elle.

—   Un bunker, y a pas plus sûr comme endroit, non ! lança-t-il en posant la moto sur sa béquille.

—   Ouais, répondit Stacy qui sortit du véhicule. (Elle prit le lait et les couches sur la banquette arrière) Si on veut. Pendant la guerre froide, le gouvernement a eu la bonne idée de construire des galeries sous le bunker pour permettre la construction du barrage. Salopards de démocrates ! S’ils savaient aujourd’hui dans quelle merde on est !

— Pourquoi ? s’enquit Henry en esquissant un sourire, amusé par le franc parlé de l’adolescente.

— Ces enflures de zomblards s’y engouffrent régulièrement.

—   Euh… Finalement, c’est pas très rassurant tout ça.

—  T’inquiète. Les galeries sont séparées de notre espace de vie par une immense porte coupe-feu. Mais Taylor tient à les garder sûres. Une sorte de sortie de secours. Alors quand ces enfoirés y sont détectés, une patrouille est envoyée.

— Ah ouais !

— Ça fait un an qu’on vit terrés comme des lapins. On en a détectés peut-être deux ou trois fois et nos gars sont toujours remontés sains et saufs. Je touche du bois. Pourvu que ça dure.

Sur ces mots, Stacy s’avança vers le bunker dont l’entrée ressemblait à une sorte de guérite sans fenêtre entièrement recouverte de métal. Tandis qu’Henry portait le lait et les couches, l’adolescente sonna à la lourde porte. Une caméra fixée juste au-dessus s’inclina légèrement vers eux. Une seconde s’écoula et la porte se déverrouilla automatiquement en une série de cliquetis d’engrenages métalliques. Elle s’entrouvrit. L’adolescente la tira difficilement puis ils entrèrent.

La porte se referma derrière eux. Henry se sentait un peu à l’étroit dans cette pièce simplement éclairée par une ampoule. Stacy ouvrit une seconde porte et emprunta un grand escalier menant à l’étage inférieur. Henry la suivit.

—   Taylor n’est pas quelqu’un de très joyeux, annonça Stacy. Ne te vexe pas si l’accueil laisse un peu à désirer !

Il devait y avoir une cinquantaine de marches. Henry trouva la descente interminable.

—   Nous sommes une petite vingtaine, ici. Nous essayons tant bien que mal de garder espoir. Ce n’est pas facile tous les jours.

—   Vous vous êtes tous échappés du Sanctuaire, n’est-ce pas ? Avec Robert et Martha ?

—   Exact.

—   Pourquoi ils ne sont pas restés avec vous ?

—   Robert ne pouvait pas rester enfermé. Il préférait l’air de la surface. Comme je le comprends ! Je me demande encore comme nous faisons pour vivre comme ça.

Ils parvinrent au pied des marches. L’adolescente appuya sur un interrupteur et la lumière jaillit tout à coup, faisant apparaître un long corridor aux murs ternes et froids. Au fond, se trouvait une autre porte en fer.

—  Comment tu connais le Révérend Salomon ? s’enquit Stacy en traversant le couloir.

—   Robert et Martha m’en ont parlé.

—   Alors tu dois savoir que c’est un homme sanguinaire qui détourne la parole de Dieu à ses fins !

Henry opina de la tête mais Stacy ne le remarqua pas. Elle se trouvait devant lui.

—   Nous sommes partis parce ce que nous ne partagions pas ses croyances. Le sale enfoiré a poignardé un bébé au nom de Dieu ! Qui peut faire ça ?

Henry ne croyait pas en Dieu. Il avait tellement vu d’horreur qu’il savait qu’il n’existait pas. Comment un être supérieur empli de bonté et de miséricorde pouvait-il laisser faire de telles choses ? Où était Dieu quand une fillette de six ans se faisait dévorer par une horde de cadavres affamés ? Où était-il quand une mère et son nouveau-né se faisaient déchiqueter par ces monstres ? Que faisait-il pour éviter ça ? Rien. Il n’y avait pas de Dieu. Henry en était convaincu. L’Homme était livré à lui-même.

Le bunker était immense. Le corridor débouchait sur une grande pièce à vivre où se côtoyaient les personnes du groupe, chacun essayant de s’occuper comme il le pouvait. Tout le monde fixa Henry quand il traversa la pièce avec Stacy. Il ne passait pas inaperçu.

Un vieil homme trapu qui se déplaçait avec une canne vint tout à coup à leur rencontre. Il marchait rapidement en traînant la jambe.

—   Tu étais où ? dit-il en essayant de masquer son mécontentement. Taylor t’a cherchée toute la matinée !

—   Je devais aller chercher du lait pour ma fille, répondit Stacy en débarrassant Henry de son fardeau. Elle n’a rien mangé depuis hier soir.

—   Je comprends. Mais tu connais Taylor et son obsession pour la sécurité !

Ils empruntèrent un couloir et entrèrent dans une des pièces contiguës.

—   Il y a une faille dans les galeries, ajouta le vieil homme en se déplaçant difficilement. Des zombies y ont été aperçus.

—   Taylor a envoyé quelqu’un ?

—   Willy et George.

—   Ce sont de bons combattants. Ils sauront faire face. (Elle s’adressa à Henry). Tu peux attendre là ? Je vais prévenir Taylor.

Henry s’exécuta. L’adolescente sortit et referma la porte en discutant avec le vieil homme contrarié.

La pièce ressemblait à une salle d’interrogatoire. Il n’y avait qu’une seule table et deux chaises. Henry prit place sur l’une d’elle et patienta.

The last survivors

2

Une jolie jeune femme afro-américaine, mince, entra dans la pièce. Elle referma la porte derrière elle d’un geste ferme et assuré. Elle avait les cheveux bouclés en une masse compacte qui descendait jusqu’aux épaules et sa peau noire luisait sous la lumière des néons, faisant ressortir ses yeux verts. Elle dégageait une grande sensualité.

Henry la trouvait très belle. Ses yeux se posèrent instinctivement sur sa poitrine. Mais quand il s’aperçut qu’elle l’avait remarqué, il détourna son regard. La jeune femme prit appui sur la table et le fixa.

—    Qu’est-ce que tu veux ? demanda-t-elle sur un ton péremptoire.

Henry souffla, gêné.

—    Je suis venu voir Taylor, répondit-il.

—    Et tu lui veux quoi ?

—   J’ai besoin de lui parler, ma belle !

Le ton de l’homme, presque misogyne, ne plut pas à la jeune femme. Elle fulmina.

—    Ma belle !

Elle fit le tour de la table en fronçant les sourcils, furieuse, et poussa violemment Henry. L’homme tomba au sol. Il tenta de se relever mais la jeune femme le maintint à terre en bloquant brutalement son cou entre le sol et la chaise. Elle posa un genou sur le siège et s’accouda au dossier.

—    Je répète la question. Tu veux quoi ?

Henry comprit aussitôt qu’il s’était trompé. Taylor était une femme et elle était au-dessus de lui.

—   J’ai besoin de ton aide… bredouilla l’homme à cause du barreau de la chaise qui lui comprimait le cou.

Taylor se redressa et retira la chaise. Elle la reposa à côté de la table avec nonchalance. Henry se releva alors en toussaillant. Il se rassit en époussetant sa veste.

—   Je n’ai pas pour habitude d’offrir mon aide à des étrangers ! lança Taylor qui faisait le tour de pièce en examinant Henry d’un regard méfiant. Stacy a certainement dû te le dire.

—   Elle m’a prévenu. Oui.

Taylor s’arrêta quand elle se retrouva face à lui et croisa les bras.

—    Alors ? Tu veux quoi ?

—   Je recherche une personne qui s’est faite embarquer par les hommes du Révérend Salomon, ce matin. Je pense que tu connais ce salopard !

—   Lui et moi avons un passé en commun.

—   Alors tu dois savoir ce qu’il lui fera si je ne la sors pas de là ?

—   J’en ai une petite idée, oui.

—   Alors aide-moi ! Aide-moi à entrer dans le Sanctuaire. Seul, je n’ai aucune chance.

—   Et j’y gagne quoi, moi, dans cette histoire ? À part conduire mes hommes au suicide, dit Taylor sur un ton accusateur.

Le vieil homme à la canne entra subitement, ne laissant pas le temps à Henry de répondre. Il le fixa un instant d’un air circonspect en s’avançant vers Taylor  :

—    Willy et George ne répondent plus au talkie-walkie.

—    Depuis combien de temps ? s’enquit la jeune femme.

—    Presque vingt minutes.

Taylor réfléchit en raccompagnant le vieil homme vers la sortie.

—   Envoie un petit groupe les récupérer. Trois personnes maxi. J’arrive tout de suite.

Sur ces ordres, le vieil homme sortit. Taylor se tourna vers Henry et dit :

—   Mes hommes te ravitailleront en munitions et en nourriture. Ils t’indiqueront ensuite la direction du Sanctuaire. C’est tout ce que je peux faire.

Elle quitta la pièce. Henry souffla par dépit. Il se prit la tête entre les mains en se demandant ce qu’il allait bien pouvoir faire.


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4 commentaires pour The Last Survivors, Épisode 5 – Chapitres 1 & 2

  1. Sébastien dit :

    Quoi… Pas de commentaire cette semaine?

  2. Comtesse Tateyre dit :

    Ohoh, j’aime bien cette Taylor moi. Le malheureux Henry n’est par contre pas très doué pour se faire des alliés et demander de l’aide, tss tss tss… *secouage de tête désapprobateur*
    Enfin, il a réussi à au moins obtenir des munitions et de la nourriture, c’est mieux que rien. Après il ne lui reste plus qu’à utiliser son cerveau. Je pense que la technique de l’appât pourrait être pas mal, mais bon. J’ai hâte de voir ce que tu vas lui faire faire.

    • Sébastien dit :

      Henry n’est pas du genre à abandonner comme ça, sur un seul “non”. Alors va-t-il pouvoir convaincre Taylor? Suspens… Suspens… mdr

  3. a.etienne dit :

    je viens de lire c est tres bien mais la semaine derniere je n ai pas pu lire je n arrivais pas a prendre la page continu comme ça

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