The Last Survivors

The Last Survivors, Épisode 8 – Chapitre 2

Publié le 3 avril 2015 par dans Divers, NewsCommentaire (0)

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Un jeune homme au teint pâle, la vingtaine, entra dans le hall du funérarium en pointant son arme d’un air terrifié. Il était vêtu d’un vieux blouson usé de l’université de New-York. Le buste était de couleur noir et les manches grises, un y et un n se croisaient au niveau de la poitrine. Il portait une casquette azure qui recouvrait entièrement ses cheveux.

Voyant la pièce déserte, il rengaina son arme et se posta face au comptoir d’accueil. Il prit un prospectus.

—    Cet endroit me fiche la chair de poule !

Un type, plus âgé, entra à son tour. Sa bedaine étirait son sweat aux manches retroussées jusqu’aux coudes. Il portait un gilet de pêche. Équipé d’un bâton dans lequel était planté un crochet d’une trentaine de centimètres attaché grossièrement avec un scotch épais, il parcourut la pièce d’un œil averti puis s’exclama d’une voix grave :

—    J’ai bossé dans ce genre de maison.

—    Ah ouais. Et c’était comment ?

—    Tranquille. On n’était pas emmerdés par les clients, tu vois !

Il se mit alors à rire ouvertement puis toussa douloureusement. Il se racla la gorge en grimaçant et cracha sur le sol une glaire verdâtre. Le jeune homme souffla, penaud. Il reposa le prospectus sur le comptoir.

—    Tu penses qu’elle est ici ? demanda-t-il.

—   J’en sais quoi, moi. Carlos nous dit de fouiller l’endroit, alors on fouille l’endroit.

—   Mais c’est un funérarium ! Des dizaines de morts ont reposé ici. Ça ne te dérange pas, toi ?

—   Oh non !

Il poussa un léger soupire en roulant des yeux. Il ressentait le malaise de son acolyte.

—    Putain de gamin ! lâcha-t-il avec amertume.

—    Quoi ?

—    Non. Rien. Reste ici si tu veux. Je vais inspecter les lieux.

—    T’en es sûr ?

—    Ouais.

Le jeune homme s’assit dans un fauteuil, soulagé. Il mit la main sur son holster avant que son compagnon entre dans un couloir.

—    Tu veux mon arme ?

—   Oh que non ! s’exclama l’homme en brandissant son bâton. Je déteste les armes à feu. Elles font beaucoup trop de bruit et un accident est vite arrivé.

—   Comme tu voudras.

L’homme se tourna et pénétra dans le couloir assombri par le mauvais temps. Il avançait prudemment. Il y avait une porte, au fond, face aux chambres funéraires qui se succédaient le long du corridor. Il ouvrit la première chambre et jeta un œil rapide. Elle était vide. Il passa la seconde. Même constat. Le funérarium semblait désert. Il posa alors son bâton sur l’épaule et adopta une démarche décontractée. Il entra dans la suivante en sifflotant.

Des morceaux de verre jonchaient le sol, sous une fenêtre brisée. Il fit quelques pas à l’intérieur quand on le frappa violemment au visage. Il lâcha son arme, chancela et s’effondra contre le mur. Étourdi, il releva la tête. Henry était penché au-dessus de lui et agitait un bout de verre. Sa main saignait.

—    Donne-moi ton flingue !

—    Quoi ? lâcha l’homme au gilet encore sous le choc.

—    Ton flingue, putain !

—    Je n’en ai pas. J’ai juste ça.

Il désigna son bâton du doigt, à l’autre bout de la pièce. Henry se retourna et s’étonna. Il reporta son attention sur l’homme.

—    Tu te fous de moi, là !

Il le releva brutalement et colla le morceau de verre sous sa gorge.

—    Vous êtes combien ?

L’homme bredouilla :

—    Euh… Trois.

—    Le type à la cicatrice est là ?

—    Quoi ?

—    Il est là ?

—    Carlos ? Euh… Oui.

Il se positionna derrière lui et lui ordonna de sortir de la chambre.

***

Le jeune homme patientait, confortablement assis dans le fauteuil du hall. Il tapotait des mains sur ses cuisses au rythme d’une chanson qu’il fredonnait dans son esprit. Il commençait à faire des petits mouvements de la tête et à hocher les épaules sur le bon tempo. Il s’apprêtait à chantonner quand son comparse sortit du couloir, pris en otage par Henry. Il se leva alors brusquement du divan et brandit son arme en manquant de la faire tomber en la sortant du holster.

—    T’es qui, bordel ? lança-t-il d’une voix tremblante.

—    Où est-elle ? demanda Henry sur un ton menaçant.

—    Quoi !

—    La femme ! Elle est où ?

L’homme au gilet hurlait.

—    Descends-le, putain !

—    Je peux pas ! T’es devant !

—    Tue ce salopard !

Carlos entra soudain en braquant calmement son glock sur Henry. Il ne tremblait pas.

—    Je suis sûr que tu ne veux pas avoir la mort de cet homme sur la conscience.

—   Je me contrefous totalement de lui, répondit Henry en se protégeant derrière son otage.

—   Alors qu’est-ce que tu veux ? Tu arrives ici et tu menaces mes hommes sans raison. Pourquoi ?

—   Je veux savoir où tu l’as conduite ?

—   Qui ?

—   Une jeune femme blonde, plutôt mignonne et grande gueule. Tes potes et toi l’ont embarquée ce matin !

Carlos comprit qu’il parlait de Sarah.

—    Ah. Elle !

—    Elle est où ?

—    Au Sanctuaire.

—    Elle est encore en vie ?

—    Ouais.

Carlos baissa son arme et la coinça dans sa ceinture. Il leva les mains en l’air lentement.

—   Allons. On est deux et tu n’as pas d’arme. Ne sois pas stupide. (Il observa Henry de la tête aux pieds.) Et puis, regarde-toi. T’as vraiment l’air mal en point.

—   Dure journée.

—   Je vois.

Henry s’impatienta.

—   Voilà comment ça va se passer. Je garde ton pote avec moi pendant que vous allez la chercher. Vous rappliquez ici avec elle et on procède à un échange.

—   Et tu veux pas un big mac pendant qu’on y est ! lança l’otage.

Le jeune homme ricana mais cessa subitement lorsque le mort-vivant au visage brûlé qu’Henry avait croisé près de la rivière s’élança dans le hall et se jeta sur lui en grognant. Surpris, il pressa involontairement la détente de son arme et tira sur l’homme au gilet. La balle l’atteignit à la tête et il s’effondra sur Henry. Le monstre plaqua sa proie au sol et planta ses dents dans son cou. Du sang gicla aussitôt et recouvrit le plancher.

Alors que Carlos abattait le jeune homme et le zombie, Henry parvint à se dégager en repoussant le corps mort du type au gilet. Il se releva difficilement et fut pris d’horreur : le reste du groupe d’infectés rencontré dans les bois arrivait. Ils avaient rameuté d’autres de leurs congénères en hurlant. Carlos dirigea son arme vers l’extérieur et tira.

Henry se précipita dans le couloir. Il le traversa en boitant et ouvrit la porte du fond. Il tomba nez-à-nez sur Taylor. La jeune femme, poursuivie par quelques macchabées, entra et referma la porte derrière elle.

—    T’es pas morte ! bafouilla Henry, surpris.

Elle lui offrit un sourire sans un mot mais son visage se décomposa quand ses yeux se posèrent instinctivement sur Carlos. Elle croisa son regard. Stupéfait, l’homme détourna son attention des zombies qui couraient vers lui et pointa son arme sur la jeune femme. Il tira deux fois. Taylor agrippa alors Henry et le tira dans un autre couloir, évitant de justesse les balles qui ébranlèrent le mur juste derrière eux.

Ils s’enfuirent vers un grand escalier. En contrebas, se trouvait une lourde porte avec un hublot. Sans savoir où elle conduisait, Taylor la tira. Ils entrèrent.


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