Critique d’Open Grave
Inédit jusqu’ici en France, Open Grave, film indépendant réalisé par Gonzalo Lopez-Gallego, est désormais disponible en DVD/Blu-Ray. Habituellement dévoué aux chroniques littéraires, notre bien aimé rédac’chef ne daignant me confier des films que lorsqu’ils sont des nanars, je pensais donc pouvoir laisser libre cours à ma méchanceté.
Alors vais-je pouvoir me défouler aujourd’hui ? Rien n’est moins sûr même si le pitch du film, aussi mystérieux que le prénom du personnage principal, ne laisse rien paraître de l’éventuelle qualité de ce long métrage :
“Un homme se réveille dans un puits rempli de cadavres. Il se demande si ses sauveteurs sont responsables de ce massacre ou s’il est lui-même le meurtrier.”
Car, tout commence fort avec la scène du réveil (ou de résurrection ?) du héros, incarné par Sharlto Copley, que nous avons déjà pu voir à l’oeuvre dans District 9. Amnésique, coincé au fond d’une fosse commune, il ne doit son salut qu’à une corde lancée par une jeune femme muette, incarnée par Josie Ho, habituée des films d’infectés depuis Contagion de Steven Soderbergh. Il va alors rejoindre un petit groupe de survivants, tous amnésiques comme lui, qui a élu résidence dans une maison perdue au milieu de nulle part.
La quête de réponses, et d’identité, des personnages devient alors rapidement le fil conducteur du film et donne naissance à une intrigue plutôt bien menée. Certes, il revient bien vite à un schéma habituel des films d’horreur, pourtant, difficile de bouder son plaisir devant Open Grave. De plus, servie par un casting de qualité, la réalisation habile est complétée par une photographie parfaite. Open Grave est beau comme un cimetière au lever du soleil, angoissant comme une nuit sans lune et stressant comme les cris d’un bébé qui se réveille toutes les deux heures (les vrais savent !).
Il est également appréciable de voir que pour une fois, en l’absence de l’aide d’un gros studios, les économies sur le budget sont faites de manière intelligente et raisonnée. Ainsi, les coups de feu ne montrent pas toujours leurs résultats, mais les changements de plans millimétrés permettent de faire le boulot sans entrer dans la surenchère d’effets spéciaux coûteux. Il n’y a pas non plus de poursuites filmées depuis un drone ou d’explosions d’hélicoptères : pas besoin. Open Grave est filmé auprès, et la qualité de jeu des acteurs fait le reste.
Les décors, situés en Hongrie, participent également à la tension présente tout au long du film. Les forêts denses, les bâtiments abandonnés, sont ici le terrain de jeu d’infectés parmi les plus réalistes que j’ai vus. Non pas au travers des maquillages, qui sont classiques et plutôt sobres pour des morts-vivants, mais par leurs cris. Pas de croisement entre un lion et votre belle-mère avec une laryngite. Les infectés crient ici comme s’ils souffraient. De vrais cris humains, déchirants, inquiétants. Et s’ils sont agressifs, ils expriment aussi une colère d’avoir été eux aussi des victimes. D’ailleurs, le moyen de défense trouvé par les survivants illustre bien cette humanité subsistant chez les infectés, et pose de manière subtile la question de savoir qui est réellement le monstre ici.
Enfin, Open Grave doit beaucoup à la qualité de jeu des acteurs. Ainsi le personnage de “Brown Eyes”, jeune asiatique incarnée avec brio par Josie Ho, semble tout au long du film être la clé de l’histoire. Mais muette et n’écrivant que le chinois, elle est impuissante et ne peut expliquer ce qui est arrivé aux autres, et le spectateur, lui aussi dans le secret, se prend à ressentir la même angoisse que les personnages amnésiques. Lukas, joué par Thomas Kretschman, déjà vu dans Resident Evil : Apocalypse, illustre quant à lui la folie qui s’empare peu à peu de ceux qui, ne sachant plus rien, croient tout comprendre du point de vue de leur petite lucarne. Chaque personnage joue ainsi un rôle essentiel, comme s’ils n’étaient pas là par hasard, comme si tout avait été préparé, et ce n’est qu’à la fin du film, lorsque les bribes de mémoire de chacun se mettent bout à bout, que la vérité va éclater…
Vous l’aurez compris, Open Grave est un film enthousiasmant. Bien réalisé, bien joué, bien filmé, il renouvelle le genre à la manière d’un The Dead à sa sortie. À l’heure où vous lirez ces lignes, Open Grave est disponible en DVD/Blu-Ray et VOD.
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5 commentaires pour Critique d’Open Grave
Répondre à mulk Annuler la réponse.
« Dead Rising Watchtower, les morts se lèvent dans un premier extrait Les sorties de comics zombies de la semaine : Revival #28, Return of the living Deadpool #2, Crossed Badlands #73 etc »
Vu hier soir. Bon film. Je le conseille vivement.
Open Grave: Tres bon film!!!
aîe aîe aîe, je vais encore passer pour le difficile de service…..
mais qu’est ce que je me suis .
Certes, le film est pas mal interprété et le réalisateur s’en tire pas trop mal avec le petit budget dont il devait disposer.
Mis honnêtement, essayer de nous tenir en haleine pendant plus d’une heure sur le seul concept de l’amnésie des personnages….c’est pour le moins léger.
Les dialogues tournent en boucle pendant la 1ere moitié du film pour illustrer la suspicion de nos joyeux drilles et la 2eme partie qui se veut plus dynamique vire au grand n’importe quoi.
Comme dans le pire movie slasher, les héros décident tous que le meilleur moyen de survivre c’est de tous se disperser….agaçant.
bref, sur le papier, on tenait une idée pas trop mauvaise, mais le résultat ne m’a pas emballé. dommage.
“le meilleur moyen de survivre c’est de tous se disperser”:
ah ouais, quand-même…
Un grand classique du comportement débile des héros de film d’horreur….
En même temps si tous les héros restaient groupés et se fabriquaient des armes de fortune un peu plus efficace que le traditionnel pied de chaise, la plupart des slasher movies finiraient par la mort du grand méchant au bout de 10 minutes de film ^^
Faut bien qu’ils soient un peu crétins pour qu’on puisse savourer le plaisir de les voir se faire zigouiller 1 à 1…..(m^me si on les traite de crétin tout au long du film