En juillet dernier, les éditions Soleil nous dévoilaient la nouvelle saga zombie créée par Olivier Peru. Après ce premier tome de Zombies Néchronologies intitulé Les Misérables, c’est avec une joie non dissimulée que j’attendais de découvrir la nouvelle histoire d’un des auteurs français les plus talentueux du moment. Alors, lorsque j’ai enfin reçu un exemplaire de Mort parce que bête, j’ai pris plaisir à le lire d’une traite.
Alors que le tome 1 nous proposait de suivre des personnages en France et en Suisse, Mort parce que bête nous invite dans la ville de Stockholm avec un décor et des protagonistes totalement différents. Cette fois-ci, nous retrouvons donc Andy, directeur créatif, et son équipe de développeurs travaillant sur un jeu vidéo zombie. Contrairement au premier tome, où Peru avait choisi de faire traverser la France à ses héros, c’est au style du huis clos qu’il s’attaque dans ce tome puisque les personnages sont ici enfermés dans un bunker alors que la ville de Stockholm est ravagée par une pandémie zombie. Nous pourrions craindre que ce décor limité soit lassant et impacte le rythme du récit, mais Olivier Peru réussit, grâce à un style narratif intéressant, à capter en permanence l’attention du lecteur. En effet, l’auteur utilise régulièrement des flash-back pour raconter en parallèle les débuts de la vie dans le bunker ainsi que les derniers jours de cette communauté ce qui permet à une tension palpable de s’installer au fil des pages.
Encore une fois, en guise de personnage principal, nous avons droit à un héros plutôt charismatique. Néanmoins, nous pourrions reprocher à Peru de se focaliser un peu trop sur le personnage d’Andy qui malgré son caractère et son passé intéressants, réduit au silence tout le reste de la communauté enfermée dans le bunker. Il est vrai qu’il est très difficile de développer l’histoire personnelle de chaque personnage en moins de cinquante pages mais nous aurions apprécié en apprendre un petit peu plus sur le reste des personnages présents dans ce tome. Pour autant, cette bande-dessinée reste passionnante et s’offre même le luxe d’aborder le sujet de la sélection naturelle et des questionnements de Nietzsche sur la société et sur les “autres”.
Concernant les dessins, bien que Sophian Cholet et Julie Rouvière aient réalisé la couverture, Olivier Peru s’est entouré cette fois-ci d’Arnaud Boudoiron afin de donner à Mort parce que bête, l’atmosphère oppressante voulue. À ce titre, l’illustrateur réussit à merveille à mélanger des paysages contemplatifs, qui semblent sortir du jeu State of Decay, et des lieux inquiétants mais quelque peu vides qui ne sont pas s’en rappeler les décors du film The Divide. Mais l’atout majeur de cet illustrateur bordelais reste, sans nul doute, son talent pour retranscrire la violence et particulièrement des blessures parfois répugnantes dans un style graphique simple mais pourtant très esthétique.
Ce deuxième tome de Zombies Néchronologies nous offre donc une nouvelle histoire prenante dotée d’un style narratif soigné et d’illustrations en phase parfaite avec le récit. Malgré tout, nous ne pouvons qu’être déçus de découvrir que ces deux premiers tomes ne sont pas (encore ?) liés mais nous n’allons pas vraiment faire les fines bouches face à une des meilleures histoires zombies parues dans les contrées francophones.
3 commentaires
le travail d’Olivier Peru et de ses acolytes mérite vraiment qu’on s’y attarde.
j’adore le concept où chacun des Tomes raconte une histoire différente mais dans le même univers ! on se lasse pas !!!!!!!!!!
– SPOILERS –
Les zombies intelligents et le héros qui laisse volontairement la porte ouverte c’est un peu too much.
Ceci étant dit Olivier Peru c’est quand même le haut de gamme au niveau des scénaristes de BD zombie. Ce nouvel opus, très différent du précédent, montre clairement l’étendue des ressources narratives de l’auteur.
Encore une bombe ce tome.
SPOILERS
Alors que les précédents tomes avaient un héro, ici, c’est un anti héro, voire un salaud.