Critique d’Alsaciens vs Zombies d’Amparo Seith

alsaciens vs zombies

Cette année encore, avec plus de 5000 zombies dans les rues de Strasbourg à l’occasion de la zombie walk 2015, les Alsaciens nous ont encore prouvé qu’ils aimaient les zombies presque autant que la choucroute. Pas étonnant donc que l’auteure Amparo Seith, une jeune femme d’origine espagnole dont l’Alsace est la région d’adoption, ait décidé de faire de cette région qui lui est si chère le cœur d’affrontements entre zombies et Alsaciens dans son dernier roman auto-publié : Alsaciens vs Zombies.

“Alsace, 1809. Moi, Kristina, mère maquerelle, je n’ai jamais eu peur des hommes et ce ne sont pas leurs cadavres ambulants aux relents de munster qui vont m’effrayer. Pas même lorsqu’ils essaient de me manger toute crue. Pour protéger les miens, je vais devoir changer de vie et prendre les armes. Quand les morts décident de se réveiller, réduire leur cerveau en choucroute me semble être le meilleur moyen de les éliminer.”

alsaciens vs zombiesL’originalité d’Alsaciens vs Zombies est donc de nous emmener du côté de l’Alsace alors que les guerres Napoléoniennes font couler le sang en Europe. Ce choix temporel s’avère rapidement judicieux quand nous comprenons que nos héros n’auront pour se défendre que de bêtes couteaux et épées (même s’ils se montrent régulièrement inventifs) et que pour fuir leur choix se portera surtout sur de bonnes guibolles, à défaut de ne pas toujours voir surgir une calèche salvatrice. Amparo Seith nous dépeint donc une Alsace humide où de village en village le fléau zombie se répand.

Après une mise en bouche très réussie (c’est je pense le passage que j’ai préféré du roman), nous faisons la rencontre avec la protagoniste principale – Kristina : une catin, mère maquerelle, qui rêve d’un jour pouvoir quitter cette vie de luxure pour pouvoir enfin devenir infirmière. Nous suivons donc un personnage qui, au travers de l’apocalypse zombie qui frappe sa vie quotidienne, faisant passer l’appétit de ses clients pour les jolies donzelles à une grosse envie de chair fraîche de toute origine, veut avant tout prouver que les femmes ont leur place dans cette société. Même si cela n’est pas toujours amené de façon très subtile, cette question est réellement centrale et nous penchons évidemment en faveur de Kristina qui s’avère être une guerrière redoutable et une meneuse d’hommes.

amparo Seith auteureAinsi, alors qu’elle et ses compagnons, dont notamment un soldat et son patron, essaient de fuir pour Strasbourg où ils espèrent compter sur l’appui de l’armée, nos héros enchaînent les aventures. Ici, Alsaciens vs Zombies est tout ce qu’il y a de plus classique. Ils cherchent des armes, fuient des zombies, rencontrent de nouveaux survivants, perdent certains des leurs, doivent se reposer et se soigner et finissent inlassablement par tomber sur le pire ennemi de l’Homme durant une apocalypse zombie : l’Homme lui-même. Cependant, malgré ce classicisme un peu lassant pour qui aurait pas mal de lectures zombies derrière lui, Alsaciens vs Zombies se lit avec facilité et un certain intérêt. Je dois reconnaître que le style d’Amparo Seith n’est pas ce que je préfère, tant il est direct, peu descriptif et soutient surtout les introspections de Kristina mais il remplit malgré tout totalement son rôle de nous embarquer dans l’histoire de l’auteure. Je regretterai juste que les nombreux personnages secondaires qui se succèdent soient un peu transparents, probablement la faute à un récit à la première personne.

Alsaciens vs Zombies ne sera certainement pas le meilleur roman de zombies que vous lirez cette année mais, pour un livre auto-édité, il s’agit d’un récit qui remplit entièrement son rôle premier : nous divertir avec des Alsaciens cassant du zomblard. Et puis, quand la version kindle ne coûte que 2€99, ce serait dommage de se priver.

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1 commentaire

  1. Alexia dit :

    J’ai bien aimé le livre. Elle n’épargne rien, car même les animaux sont touchés par ce virus et les chevaux servent souvent de casse-croute (désolée, mais qu’un homme se fasse manger, ça me gêne mille fois moins que si c’est un animal, j’aime trop les bêtes).
    Sinon bien contente d’avoir une femme comme héroïne et qui est une vraie bad ass. Elle a peur, mais elle fonce dans le tas comme même.
    Par contre, je suis assez déçue sur le fait qu’on passe vite de personnage en personnage et qu’on n’a pas le temps de connaitre ces personnes. Pour Kristina c’est un crève cœur quand ils meurent mais moi, ça me faisait pas grand chose. Je trouve que le passage avec le taré de service est beaucoup, beaucoup trop court pour moi. Je ne demandais pas non plus des dizaines de chapitre mais ça méritait qu’on lise un peu plus de choses horribles venant de lui.
    Mais malgré ça, je ne regrette pas de l’avoir acheté.

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