La semaine dernière, nous découvrions avec plaisir et intérêt le premier épisode de la nouvelle série zombie anglaise In the Flesh réalisé pour BBC Three. Aujourd’hui, nous retrouvons Kieren pour le second épisode de la série que vous pouvez retrouver en streaming sur le site de la chaîne. Si vous n’avez pas vu le premier épisode, nous vous déconseillons de lire la suite afin d’éviter tout spoiler.
Rejouissez-vous, si vous avez apprécié le premier épisode vous devriez aimer celui-ci. En effet, cet épisode voit le retour de Rick, le fils du responsable du HVF qui a abattu de sang froid la zombie à la fin de l’épisode 1. Ami très proche de Kieren (on peut avoir des doutes quant à leur relation), l’apparition de ce personnage permet d’instaurer une nouvelle dimension à la série, en forçant les habitants du village à envisager de nouveau leur jugement sur le retour des morts dans la communauté. On a donc d’un côté un père heureux de retrouver son fils prodige mais refusant d’avouer que c’est un zombie et de l’autre, toute une communauté bien consciente qu’il s’agit d’un mort-vivant mais qui, parce que c’est le fils d’un homme qu’ils respectent, acceptent de faire un peu de place au nouveau venu. Par ailleurs, il permet également au héros de se dévoiler et de se risquer visage découvert dans un lieu public, ce qui donne lieu à une scène assez sympa. A ce titre, une fois de plus, Luke Newberry incarne parfaitement le personnage dans sa complexité, entre déchirement familial et mental avec des scènes particulièrement réussies comme lorsque Kieren est enfermé par son père et se rappelle de sa sortie de son cercueil.
Cet épisode permet aussi la rencontre du personnage d’Amy. Sans être complètement convaincu par ce personnage il faut avouer qu’il tient un discours intéressant et original sur le plaisir d’être un mort-vivant, et qu’il pourrait bien être essentiel, à cause de son caractère bien trempé, dans la création de scènes tendues dans le prochain épisode. Le petit voyage de Kieren et Amy est d’ailleurs particulièrement révélateur du degré d’acceptation des morts-vivants. Avec In the Flesh tout est dans la simplicité et le doigté, pas besoin d’en faire des tonnes pour faire passer un message efficacement.
On retrouve également dans cet épisode pas mal d’éléments de background sympas comme le cimetière entouré de fils de fer barbelés et considéré comme une zone de quarantaine. Voir un mort-vivant qui doit forcer l’accès d’un cimetière est quand même amusante. De la même manière, l’existence d’un standard auquel les gens ayant un mort-vivant chez eux peuvent téléphoner et qui est saturé est une satire plaisante de la bureaucratie et une image forte de l’absurdité générale de la situation. De plus, tout cela est soutenu par une réalisation réussie et par une bande-son des plus adaptées qui confèrent à la série une vraie identité.
Seuls petits points noirs, on se demande vraiment pourquoi les zombies « sauvages » que le HVF rencontre ne sont pas plus agressifs (les souvenirs de Kieren laissent entendre une certaine brutalité) et comment Amy a fait pour ne pas se faire descendre jusque là (déjà que sa veste se recoud toute seule…). On peut également regretter que les intrigues soient légèrement moins intéressantes que dans le premier épisode et que la fin ne soit pas aussi stimulante avec une tension qui diminue au lieu d’augmenter.
Y’a pas à dire, en matière zombies, les britanniques savent y faire. Mais arrivé au troisième épisode les scénaristes vont se retrouver face à deux défis de taille : ne pas s’embourber dans une certaine routine en poussant systématiquement l’empathie du téléspectateur à alterner, et ne pas tomber dans le pathos comme on le pressent avec le cliffhanger de cet épisode. En tout cas, on sera là pour le dernier épisode la semaine prochaine et on imagine bien déjà un clash entre Rick et son père et peut-être même quelque chose d’encore plus grand, histoire de finir en beauté.