Critique de The Walking Dead Tome 3 : La Chute du Gouverneur

la chute du gouverneur

Il y a déjà plus de deux ans, en octobre 2011, le premier tome de la saga du Gouverneur sortait aux États-Unis et ravissait les fans de The Walking Dead. Très rapidement traduit en France par les éditions Le Livre de Poche, il avait été suivi un an après par un second volume tout aussi réussi. Aujourd’hui, nous découvrons The Walking Dead : La chute du Gouverneur, le troisième livre de la trilogie devenue quadrilogie après la décision de Robert Kirkman et Jay Bonansinga d’étendre l’histoire à un volume supplémentaire.

Après les morts tragiques de ses amis Josh et Megan et l’échec de sa tentative d’évincement du Gouverneur, Lilly s’est résolue à vivre à Woodbury. Elle fait la connaissance de nouveaux membres de la communauté et prend son rôle de survivante de l’apocalypse de plus en plus au sérieux. Le cœur déchiré et incapable de trouver un sens à sa vie, elle commence à se rapprocher d’un jeune homme du nom d’Austin au cours d’une mission de ravitaillement. Toutefois, lorsque, de retour au campement, ils assistent au crash d’un hélicoptère, ils laissent de côté le début de leur romance et décident d’aller porter secours aux passagers. Mais ils ne sont pas les seuls témoins de l’accident. Un autre groupe de survivants l’a vu et cela n’est pas du goût du Gouverneur.

the walking dead la chute du gouverneurFaisant le lien avec des événements du comic et en retraçant également une partie, ce nouveau tome de la saga a très probablement été le plus compliqué à agencer pour Robert Kirkman et Jay Bonansinga. En effet, alors que les précédents volumes nous présentaient une histoire inédite pour tous – lecteurs et non-lecteurs du comic original – les fans du comic se retrouvent bien vite en terre connue dans ce nouvel opus. Cela était certes inévitable mais même le choix de faire de Lilly l’héroïne du livre (elle est très peu présente dans le comic) ne réduit pas notre impression de déjà-vu, seule son histoire d’amour avec Austin semblant une nouveauté. Ainsi, alors que nous aurions aimé retrouver le côté inédit des précédents ouvrages et découvrir un point de vue différent sur l’affrontement entre la communauté de Woodbury et les autres survivants (le groupe de Rick), nous nous retrouvons (les lecteurs du comic) avec une version assez fade de ce que nous savions déjà ou avions pu deviner aisément.

Toutefois, cette absence de surprises pour les amateurs du comic n’est pas le seul défaut de ce tome puisque même ceux ne l’ayant pas lu seront frustrés par un certain nombre de facilités et redondance du livre. D’une part, alors que nous reprochons parfois à certains auteurs de ne pas pousser assez loin le développement de leurs personnages, nous avons le sentiment que Jay Bonansinga en fait parfois trop avec Lilly en multipliant de manières répétées les introspections peu intéressantes et déjà vues dans le volume précédent. D’autre part, les twists de la partie inédite de l’intrigue manquent cruellement d’intérêt : sans spoiler, j’avais compris l’un des revirements vendu comme la grosse révélation du livre cinq chapitres avant qu’il n’apparaisse noir sur blanc. L’histoire d’amour entre Lilly et Austin laissera ainsi une partie des lecteurs indifférents alors que, avides d’en savoir plus sur le Gouverneur, ceux-ci iront de déconvenue en déconvenue (si vous lisez le comic). Enfin, chose assez explicite dans ce volume, les auteurs se sont laissés aller à de nombreuses facilités dans les scènes d’action contre les zombies. Ainsi, par exemple, que ce soit lors de leur expédition pour secourir les passagers de l’hélicoptère ou lorsque les zombies attaquent Woodbury, les héros laissent systématiquement leurs armes tomber avant d’être sauvés au dernier moment… C’est assez ridicule et pesant à la longue.

The walking dead la chute du gouverneurPour terminer, si le style de Jay Bonansinga est généralement agréable malgré sa tendance à insister sur des détails inutiles comme les fringues de tous les personnages, il faut reconnaître qu’il a également raté le coche de certaines scènes phares du comic. Attention spoiler : Ainsi, la scène culte où Michonne torture le Gouverneur est franchement décevante, l’auteur ayant fait le choix d’en faire des pages et des pages préférant décrire avec une précision chirurgicale les sévices infligés par Michonne. Or, tout cela perd de sa force, ce genre de scènes ayant, selon moi, plus d’impacts lorsque, comme dans un bon torture porn au cinéma, certaines choses sont suggérées à notre imagination. Ici, nous avons l’impression de lire froidement un guide sur l’anatomie humaine.

En fin de compte, les lecteurs du comic, comme moi, ressortiront frustrés de cette lecture avec le sentiment de s’être bien fait avoir tandis que les autres pourraient y trouver leur compte malgré un travail de qualité bien inférieure aux précédents ouvrages. Heureusement pour la saga, le dernier volume, encore inédit en français, a su apporter une vraie plus-value vis-à-vis du comic. Mais nous reparlerons de cela à sa sortie française.

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6 commentaires

  1. JIM dit :

    ATTENTION SPOILER : en parlant de twist prévisible j’avais deviné dès le début du tome 1 que brian prendrait la place de philip, parce que je le trouvais beaucoup plus proche de penny, toujours à s’occuper d’elle (même si je commencais à douter sur la fin en voyant la folie de philip egal à celle de la BD, et ben c’est arrivé). J’ai pas lu le tome 3 (seulement 1et 2) mais si je lis encore une fois “yeux laiteux” je hurle.

  2. Cheesecake dit :

    Je trouve intéressant de voir comment a été vécu les événements vus dans le comic par “l’autre côté”… un peu comme si on lisait un livre sur la vision des allemands du débarquement…
    Je demande à voir… même avec des yeux laiteux ! 🙂

  3. icare dit :

    Le dernier tome passe à côté de son sujet. On ne sait toujours pas en effet ce qu’il advient de la communauté de Woodbury privée de ses forces vives. Par ailleurs, dans la mesure on nous inflige une deuxième opus centré autour du personnage de Lilly, on ne comprend pas pourquoi l’auteur se refuse à mettre en scène la fin du personnage esquissée dans le comics. Au lieu de ça on a ce que décrit Squeletor dans son papier, c’est a dire pas grand chose.

    1. icare dit :

      Pardon d’avoir parcouru certains passages de votre article en diagonale. Il y aura donc un quatrième tome. Mea culpa.

  4. Fatal Fabs dit :

    en 1 mot : chiant !
    aucune notion de survivalisme si ce n’est qu’on apprend que le PQ est un produit de luxe a woodbury ..
    des passages completement recopié du comic montrent un manque flagrant d’inspiration alors que j’attendais de savoir ce qu’il advient de Lily et des autres figurants qui se refugient dans la prison ( cf tome 8 ) eh bah ce sera pour … surement pas le prochain tome vu la vitesse a laquelle ca va !
    et dire qu’il a fallu attendre super longtemps pour le voir en francais ..le traducteur devait pas etre motivé et je le comprend !

    1. Squeletor dit :

      Je suis d’accord pour les lecteurs du comic, ce tome est chiant en plus d’être souvent maladroit. Par contre, comme je le disais en conclusion, le niveau remonte dans le quatrième et on y découvre (vers la fin) ce qui arrive à Lily et les autres ce qui leur arrive après avoir trouvé refuge dans la prison.

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