The Last Survivors, Saison 2 – Épisode 28

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Épisode 28 – Opposition musclée

Henry referma la porte du cabanon d’un air circonspect.

— Heu… Quelqu’un peut m’expliquer ?

Salomon décolla ses lèvres de celles de Raïna, la jeune femme au béret vert, et gloussa.

— Elle m’a sauvé la vie.

— Et Salomon a changé la mienne, ajouta la jeune femme. Je t’avais dit qu’on l’avait retrouvé aux prises avec des marcheurs ?

— Ce n’était pas vrai ?

— Si. En fait, c’est moi qui l’ai trouvé. Et je l’ai ramené au camp.

— Tu l’as aidé à convaincre les tiens, je suppose ? Et peut-être même à les contaminer aussi ?

Raïna ricana.

— T’es très perspicace.

— Espèce de petite…

Henry ravala ses mots en se jetant, furieux, sur la jeune femme mais cette dernière dégaina son fusil et le stoppa net.

— Doucement !

— Ce type est fou ! T’es trop débile pour t’en rendre compte ou quoi ?

Faisant preuve d’un calme olympien, Salomon embrassa sa nouvelle complice sur le front et prit l’autre fusil qu’elle tenait en bandoulière. Il fit un pas vers Henry et le frappa violemment au visage avec la crosse.

— Dieu a un plan pour moi et pour tous ceux qui me suivront. Et tu n’en fais pas partie !

Henry se tenait le visage. Du sang coulait entre ses doigts et perlait sur le sol. Tiraillé par la douleur, il posait un genou à terre quand le révérend lui asséna un autre coup à l’arrière du crâne, l’immobilisant pour de bon. Salomon jeta un dernier regard sur l’homme, allongé et inconscient, et se tourna vers Raïna.

— Bon. On fait quoi, maintenant ?

— J’ai repéré une sortie, à l’arrière du parc. Ce n’est pas à côté mais on a des chances de nous enfuir par là.

— Tu as pensé à tout, on dirait.

La jeune femme lui lança un sourire. Salomon l’embrassa à nouveau et ils quittèrent le cabanon, laissant Henry inerte sur le sol.

Le couple se dirigeait vers la sortie que Raïna avait repérée un peu plus tôt dans la soirée. Salomon tentait de suivre le rythme imposé par la jeune femme mais il boitait. Sa jambe saignait et le faisait souffrir.

— C’est encore loin ?

— Tiens bon. On y est presque.

Ils empruntèrent un chemin qui débouchait directement sur un petit bâtiment de plain-pied aux murs peints aux couleurs de l’arc-en-ciel. Un écriteau surplombait l’entrée principale.

— Attends, dit Salomon, le visage pâle. Il y a une infirmerie, là.

— Faut pas traîner dans le coin.

— Si je ne me soigne pas, je n’arriverai jamais jusqu’à la sortie.

L’homme s’adossa au mur de la bâtisse et souffla, épuisé. Raïna dut se rendre à l’évidence : si la blessure du révérend n’était pas refermée au plus vite, ils ne parviendraient jamais à s’enfuir du parc. Elle aida alors Salomon à s’asseoir à côté de l’entrée et poussa la porte du bâtiment.

L’endroit était sombre. Le clair de lune passait à travers les fenêtres de la pièce et rendait l’atmosphère lugubre. Un bureau d’accueil faisait face à l’entrée. A côté, un petit couloir s’enfonçait dans le bâtiment. Raïna s’y engouffra prudemment, son fusil braqué devant elle. Elle avait appris à être méfiante, toujours à l’affût du moindre bruit suspect. Elle avançait d’un pas prudent.

Le corridor menait à une grande pièce. D’un côté, des cellules qui accueillaient autrefois les animaux malades se succédaient les unes à côté des autres, contre le mur. De l’autre, trois salles d’examen ne semblaient pas avoir servi depuis des lustres mais étaient parfaitement rangées comme si le temps s’était arrêté. Dans un coin. Il y avait deux armoires vitrées. Des médicaments pullulaient sur les étagères. Un large sourire se dessina sur le visage de Raïna. Elle avait de la chance pour une fois. L’endroit était resté tel qu’il avait été avant l’apocalypse.

La jeune femme se jeta sur les armoires et brisa la vitre de l’une d’elles avec la crosse de son fusil. Il y avait tout ce dont elle avait besoin : fils, aiguilles, antiseptiques et antidouleurs. Elle posait les médicaments dont elle avait besoin sur une petite table en inox laissée à l’abandon au milieu de la pièce quand un macchabée s’élança hors d’une des salles d’examen. Le bruit du verre se brisant sous la crosse de l’arme l’avait attiré. Raïna se retourna immédiatement mais le monstre était déjà sur elle.

Le macchabée portait une blouse blanche avec un badge du parc épinglé à la poitrine. Il s’appelait Bob. Le bougre tirait sur le tee-shirt de la jeune femme et tentait de la mordre mais Raïna le maintenait à distance. Ses doigts s’enfonçaient dans le cou de la créature comme dans du beurre. Une substance rougeâtre coulait sur ses mains et tâchait ses vêtements déjà crasseux.

Elle poussait de toutes ses forces. Le mort lâcha subitement sa prise et trébucha. Sa tête heurta les barreaux d’une des cellules. Bob se redressa malhabilement avec la ferme intention de se repaître. Une fois son équilibre retrouvé, il se retourna vers Raïna mais la jeune Marines le visait avec son fusil. Elle tira. La créature s’effondra pour de bon, sa cervelle tapissant le sol de la cellule.

Trainant douloureusement sa jambe, Salomon rejoignit Raïna. Il posa d’abord les yeux sur le corps de la créature puis sur la jeune femme.

— Qu’est-ce qui s’est passé ?

— Un marcheur, répondit placidement la Marines. Je l’ai eu.

— Il y en a d’autres ?

— Non. Ce salopard devait être là depuis des lustres. Il porte encore le badge du parc. Ça devait être un des soigneurs, je pense.

Salomon avait remarqué les médicaments posés sur la table en inox. Il tira un tabouret jusqu’au plateau et prit place en grimaçant.

— Ça va faire mal ?

— Extrêmement, répondit Raïna en s’agenouillant devant lui.

Elle retira le bandage de fortune qu’Henry lui avait fait avec un morceau de son aube et nettoya la plaie avec l’antiseptique. Salomon grinça des dents.

— La balle a traversé, dit la jeune femme. Elle semble ne pas avoir touché d’artère.

— Comment tu connais tout ça ?

— Trois campagnes en Irak et deux en Afghanistan t’apprennent pas mal de choses.

— Tu es surprenante.

Raïna sourit en insérant le fil dans l’aiguille. Elle approcha la pointe près de la blessure et dit :

— C’est maintenant que tu dois serrer les dents.

Le révérend s’exécuta. Raïna perça la peau et referma une partie de la plaie avec une aisance professionnelle. Salomon faisait tout son possible pour ne pas hurler. Il retenait sa respiration quand l’aiguille perforait sa chair. La jeune femme avait presque fini quand une voix rauque s’éleva depuis l’extérieur :

— Raïna !

Salomon s’immobilisa.

— C’est qui ?

— Et merde, lâcha la jeune femme en soufflant. C’est Andrew.

— Comment il nous a trouvés ?

— Le coup de feu. Quand j’ai abattu le marcheur. Quelle conne !

— Qu’est-ce qu’on va faire, putain ? Ce connard veut ma peau !

— Ne bouge pas. Je m’en occupe.

Raïna laissa une partie de la plaie ouverte et se redressa. Elle prit le fusil qu’elle avait laissé au sol et sortit du bâtiment.

Huit hommes armés faisaient front. Devant eux, il y avait Andrew. C’était un grand type au crâne rasé. Un tatouage représentant un serpent enroulé autour d’une croix en or recouvrait la moitié de son visage.

— Qu’est-ce que tu fous avec cet enfoiré ? vociféra l’homme.

— Je ne te le laisserai pas.

— Raïna. Ma petite Raïna. Tu baises avec un nègre ? Il y a encore quelques années, on vous aurait pendus tous les deux.

— Va te faire foutre ! Ta pseudo-psychologie de skinhead est démodée aujourd’hui. Regarde autour de toi. On est tous sur le même pied d’égalité, maintenant.

— Un nègre restera toujours un nègre quel que soit l’époque, fin du monde ou pas ! (Il se tourna vers ses hommes qui riaient et reporta son attention vers Raïna.) Allez. Laisse-nous passer.

Raïna ricana.

— Pourquoi tu ris ?

La jeune femme pointa tout à coup son fusil vers Andrew et tira, bien décidée à ne pas les laisser entrer. La balle écorcha la joue gauche de l’homme, effaçant presque entièrement le tatouage.

Le coup de feu avait résonné comme une alarme. Les hommes ripostèrent presque aussitôt. Raïna évita miraculeusement les balles et s’enferma dans l’infirmerie alors que les tirs lardaient le mur du bâtiment.

Le visage lacéré, Andrew ordonna à ses hommes de cesser le feu. Il se tourna vers l’entrée et hurla :

— Raïna ! Salope !


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1 commentaire

  1. tiboto dit :

    encore……….. :)

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