Dernièrement, nous avons découvert le manga de morts-vivants tueurs Bloody Delinquent Girl Chainsaw et avons apprécié sa manière d’injecter une grosse dose de folie dans l’utilisation des morts-vivants et autres mutants cadavériques. Aujourd’hui, alors que sort le premier tome d’Igai (The Play Dead/Alive) de Tsukasa Saimura (qui signe également le scénario de Crueler than Dead, aussi chez Glénat), c’est donc sur une nouvelle incursion du Japon en territoire zombie que nous avons pu mettre la main.
Dans ce premier volume d’Igai, nous suivons un lycéen du nom d’Akira alors qu’une épidémie zombie se propage mystérieusement dans son école et touche ses camarades de classe. Jusque-là, rien de bien original, la grande majorité des mangas ayant comme héros des ados et voyant leurs débuts se dérouler dans un milieu scolaire.
Heureusement, après un début assez poussif et caricatural nous présentant certains des protagonistes dont, évidemment, l’ami génie de la box du héros ou encore l’adolescente banale dont le héros est amoureux, Tsukasa Saimura introduit ce qui est la vraie bonne idée de son histoire. En effet, l’originalité d’Igai tient à la manière dont le virus zombie touche ses victimes. Oubliez toute transformation totale et définitive puisque, dans ce tome, les personnes infectées oscillent entre des phases zombies, où elles pourchassent les vivants, et des phases où elles redeviennent tout à fait normales sans vraiment de souvenirs de ce qu’elles ont pu faire en tant que zombie.
Cette idée est, pour moi, une grande réussite puisqu’elle permet de réellement légitimer le questionnement classique de beaucoup d’œuvres zombies à savoir : tuer ou non des êtres qui nous sont chers après leur transformation ? Comment affronter les zombies lorsque l’on sait qu’ils pourraient redevenir eux-mêmes à tout moment ? Cela apporte selon moi une véritable tension à Igai d’autant que nous avons affaire ici à des zombies particulièrement rapides.
Malheureusement, cette idée lumineuse est globalement tout ce que ce premier tome a à nous offrir. Les personnages sont d’un classicisme assez navrant, n’ont rien de bien intéressant et l’action se résumant à survivre n’a rien de passionnant. En fait, vous n’irez au bout du manga qu’avec l’envie d’en savoir plus sur le fonctionnement de cette épidémie zombie. Mais, pour cela, il faudra attendre les futurs tomes, en espérant que Tsukasa Saimura ait prévu de faire vivre des aventures plus intéressantes à ses personnages et à les développer sans se contenter de surfer sur des stéréotypes de base. Reste donc à voir ce que donnera la suite, sachant que la série est en cours au Japon avec déjà 5 tomes publiés (le 2 prévu en octobre en France).
En fin de compte, avec une très bonne idée centrale, ce premier tome d’Igai pose les bases d’un manga qui pourrait rapidement sortir du lot des mangas de zombies à condition que Tsukasa Saimura sache s’affranchir des trop nombreuses facilités déjà présentes dans ce tome.