Alors qu’il y a quelques jours c’est le manga de zombies Fortress of Apocalypse qui prenait fin chez Pika, c’est la suite d’une autre série qui est sortie hier chez Glénat. Après deux tomes qui n’avaient pas encore réussi à tirer profit de l’idée de départ du mangaka – une transformation en zombie/humain cyclique – c’est donc le tome 3 d’Igai The Play Dead/Alive que nous avons découvert.
Dans ce nouveau volume, nous retrouvons nos héros après que certains humains ont tenté de brûler les contaminés dans le gymnase du lycée :
“Hojo, le chef des délégués de classe doit prendre de logiques, mais cruelles décisions pour préserver la vie de ses camarades humains. De son côté, Akira court en tous sens pour prévenir les combats fratricides, pendant que le cœur des élèves transformés en zombie s’emplit d’une haine froide et implacable après l’incendie du gymnase…”
Je ne l’avais pas caché dans mes critiques des précédents tomes : Igai est une vraie déception. Et malheureusement, malgré une bonne dynamique et pas mal d’action, ce nouveau tome ne parvient toujours pas à tirer son épingle du jeu. Ainsi, alors que ce troisième tome ne s’intéresse plus vraiment à l’épidémie et à ses caractéristiques, il se concentre davantage sur les conséquences des actes du groupe d’Hojo qui a tenté de détruire tous les élèves contaminés. Un choix qui se serait avéré particulièrement judicieux si Tsukasa Saimura ne continuait pas à foncer tête baissée dans la caricature.
À force de trop vouloir en faire, il tombe en effet dans une morale et de grands mots assez ridicules dans la bouche de ses personnages. Ainsi, même si les contaminés sont bien déterminés à mener leur vengeance de façon particulièrement cruelle, les personnages principaux viennent un peu saborder l’intrigue et la crédibilité du récit avec leurs interventions rhétoriques. Heureusement, l’histoire contient quelques revirements assez inattendus et plutôt sympas, mais l’impression générale reste celle d’une histoire aux thématiques particulièrement poignantes et violentes (comment des jeunes – entre contaminés et humains – peuvent-ils s’en tirer dans une telle situation ?) gâchée par trop de blabla moralisateur tiré des pires shonens.
Pire, une fois encore, Tsukasa Saimura multiplie les flashbacks ridicules entre le héros principal qui continue à nous expliquer que sa seule motivation pour devenir plus fort est sa volonté d’impressionner l’élue de son cœur car, vous comprenez, il est puceau ; ou ceux particulièrement inutiles de la petite amie d’Hojo, censés nous apitoyer sur leur sort.
Tout cela me déçoit d’autant plus que, dans ce tome, l’action est bien présente et assez bien dosée, que les événements s’enchaînent assez vite dans la dernière partie du manga et que tout cela est porté par des dessins plutôt réussis et moins figés que dans les précédents volumes. Dommage.
En fin de compte, après trois tomes d’Igai, le constat reste le même : si l’idée de départ et les thématiques/situations abordées auraient de quoi nous offrir un seinen particulièrement intense, sorte de Sa Majesté des Mouches zombie, l’ensemble s’avère toujours porté par des héros caricaturaux et insipides qui rougiraient face à nombre de seconds couteaux de shonens connus. Tsukasa, il va falloir se lâcher dans la suite.