The Last Survivors, Saison 2 – Épisode 2

tlsep202

Épisode 2 – Âme solitaire

Henry rêvait de pouvoir aller prendre une bière bien fraîche dans un bar sans tomber sur une horde de zombies enragés. Il rêvait de pouvoir se promener dans un parc pour admirer les rayons du soleil se refléter sur la végétation verdoyante sans avoir à se soucier des grognements qui résonnaient au loin. Il rêvait de pouvoir s’allonger sur les marches du perron d’une église, fermer les yeux et sentir la chaleur lui chatouiller les joues sans avoir peur de se faire attaquer. Tous ces rêves, ces espoirs, s’éloignaient chaque jour un peu plus. Sa quête d’une vie normale était en suspens : il devait retrouver Taylor.

La jeune femme s’était faite enlever par Salomon, son père, aux abords du Sanctuaire, une semaine plus tôt. Depuis cette nuit-là, Henry la recherchait inlassablement. Il aurait pu continuer son chemin et l’abandonner à son triste sort mais il lui était loyal et fidèle. Elle l’avait sorti de situations dangereuses et grâce à elle, malgré tout, il avait sauvé Sarah des griffes de Salomon.

Au début de ses recherches, Henry était retourné au pont métallique reliant l’île fluviale qui abritait le Sanctuaire au reste du continent. Il avait suivi la piste de la Volvo rouge que le révérend avait volée sur plusieurs kilomètres, jusqu’à un croisement mais les traces s’arrêtaient là. Il lui était impossible de savoir dans quelle direction ils étaient partis. Ils pouvaient être n’importe où. Il était retourné au bunker avec le sentiment qu’il ne la retrouverait jamais, qu’elle était à jamais perdue dans le monde terrifiant du révérend.

Mais alors que la situation semblait désespérée, Stacy, qui connaissait bien Taylor et Salomon, lui avait parlé de trois endroits où ils auraient pu se réfugier. Henry avait pris une carte, repéré les lieux qui se trouvaient dans un rayon de cinquante kilomètres autour du bunker, et était reparti sans un mot, sans se retourner. Sarah n’était plus sa priorité, Taylor était devenue une nécessité.

***

Le premier endroit que l’adolescente lui avait indiqué était la maison d’enfance de Salomon. Il avait grandi non loin du bunker, à une vingtaine de kilomètres, dans une ferme isolée. Ses parents étaient agriculteurs et cultivaient le blé. C’était le meilleur de la région à en croire les dires de Stacy, tout le monde venait se fournir chez eux, leurs terres étant réputées jusqu’au sud du pays.

Mais en arrivant sur les lieux, Henry, qui s’attendait à trouver un grand domaine à la hauteur de la réputation de leur travail, n’avait découvert qu’un champ de ruines. La ferme avait complètement brûlé. La bâtisse s’était écroulée en un amas de cendre dont les poutres noircies par les flammes retenaient encore les murs branlants. Une forte odeur de brûlé empestait l’air à un centaine de mètres autour de la ferme. La grange avait complètement été détruite et le champ de blé autrefois florissant était devenu une terre aride et stérile.

Le second endroit était une chapelle où Salomon venait se recueillir lorsqu’il était adolescent. Elle se trouvait à la sortie d’une petite ville désertée lors des premiers jours de l’épidémie, aux abords d’une petite route qui slalomait entre les immenses champs de blé. La vieille masure était encore là. Entourée d’une clôture en bois gauchie par la pluie, elle trônait fièrement au fond d’un jardinet dont l’herbe non entretenue depuis fort longtemps arrivait à la hauteur de la palissade.

Henry laissa la moto sur le bord de la route avec le sentiment qu’il ne les trouverait pas dans la chapelle et que cette recherche n’était que peine perdue. Il poussa tout de même le portillon en bois et foula le jardinet. Il n’y avait aucun bruit, juste le sifflement plat et monotone du silence qui avait projeté les lieux dans un autre temps. Henry parvint à la porte de l’édifice et la poussa lentement. Elle inonda aussitôt le bâtiment d’un craquement lourd et pesant. Il plongea les yeux à l’intérieur et découvrit avec horreur une douzaine de morts-vivants enfermés dans la chapelle, leurs regards vitreux dirigés vers lui. L’homme n’hésita pas. Il referma la porte alors que les créatures fonçaient vers lui en grognant. Taylor et Salomon ne se trouvaient pas là, il en était certain.

Il ne lui restait plus qu’un seul endroit où chercher : la maison familiale, à Auburn.

***

Auburn était l’endroit le plus éloigné du bunker mais aussi le plus plausible. Si Salomon devait se réfugier quelque part, c’était dans la maison familiale, là où il avait gardé de bons souvenirs et où il se sentait en sécurité. C’est en tout cas ce que pensait Henry. Il aurait certainement fait la même chose s’il avait été en fuite. Par mesure de sécurité, il avait préféré vérifier les deux premiers endroits, la ferme et la chapelle, avant de s’aventurer aussi loin.

La moto filait à toute allure vers la ville. Les traits des premiers immeubles apparurent au loin, plongés dans un mirage qui ondulait sous un soleil brûlant. En deux ans de contamination, la nature commençait à peine à reprendre ses droits sur les ravages causés par l’Homme. L’autoroute sur laquelle roulait Henry était recouverte de verdure, émergeant des fissures du bitume que le temps avait provoquées. Les hautes herbes s’élevaient au niveau des glissières de sécurité, de chaque côté de la chaussée, et les véhicules abandonnés formaient un cimetière, souvenirs de violents affrontements. Le spectacle d’une ville désertée était une vision terrifiante, presque affligeante. Autrefois occupée par ses habitants, sa circulation et ses klaxons, Auburn n’était plus qu’un vaste champ de ruines.

Henry entra dans la ville. Les premiers feux de signalisation pointèrent leurs nez au-dessus de l’avenue principale. Stacy connaissait l’adresse de la maison familiale. Lors de leurs longues nuits passées à discuter, Taylor le lui avait dit. Elle lui avait expliqué qu’elle vivait dans un quartier résidentiel au nord de la ville. Il fallait suivre l’avenue principale qui traversait Auburn et, une fois arrivé à l’église où officiait autrefois son père, prendre à gauche jusqu’à son quartier. Sur la droite, se trouvait une immense maison où trônait fièrement le drapeau américain et cinq portes plus loin, la maison familiale.

Henry traversa les premiers carrefours sans ralentir et se gara sur le parking d’un fast-food désert de peur que le bruit assourdissant du moteur n’attirent des hordes de morts-vivants. Son Colt rangé dans l’étui accroché à sa ceinture et une hache dans son sac à dos, dont le manche dépassait de la fermeture à glissière, il poursuivit à pied. Il longea les immeuble de l’avenue principale en suivant les maigres indications que l’adolescente lui avait données, elles-mêmes issues de vagues souvenirs de ses discutions. Par le plus grand des hasards, il parvint à l’église que Stacy lui avait indiquée, à l’angle d’une rue, et tourna à gauche. Au bout de quelques kilomètres à marcher sous un soleil de plomb, il trouva la grande demeure au drapeau et s’engagea dans la rue. La maison familiale de Salomon n’était plus très loin.

Mais, alors qu’il pensait arriver au bout de sa quête, un groupe de macchabées apparut au bout de la rue, débouchant de l’artère principale. Henry s’immobilisa, un long frisson parcourant son corps. Il pensa se réfugier dans une des maisons pour se mettre à l’abri mais il était trop tard. Les zombies l’avaient repéré. Ils furent soudainement pris d’une rage folle et grognèrent, leurs yeux sans lueur fixés sur lui. Tels des cavaliers, ils chargèrent.

Les idées se bousculaient dans l’esprit d’Henry à une vitesse vertigineuse. La maison de Salomon se trouvait entre lui et les morts. Il ne pouvait plus reculer alors il prit la décision en une fraction de seconde. Regagner la maison était sa priorité.

Il se mit à courir vers les morts qui fonçaient vers lui en hurlant, leurs gueules ouvertes laissant échapper des râles terrifiants. On assistait à l’affrontement de deux camps sur un champ de bataille, l’un voulant se repaître de son ennemi, l’autre espérant pouvoir se mettre à l’abri avant de se faire dévorer.

Arrivé à la hauteur de la maison familiale, Henry dévia brusquement de sa trajectoire au nez du premier zombie qui s’était présenté face à lui. Il évita de justesse ses mains décharnées, poussa le portillon et traversa le jardinet jusqu’à la véranda. Il tenta d’ouvrir la porte d’entrée mais elle était verrouillée. Les fenêtres étaient, elles, barricadées avec des planches. Il se retourna alors, pensant faire le tour de la maison pour trouver une ouverture mais le macchabée qu’il venait d’éviter se présenta à nouveau devant lui. Henry mit la main sur le manche de sa hache, la sortit du sac tel un sabre de son étui et, dans un mouvement circulaire, frappa le monstre au visage. Ce dernier s’étala de tout son long sur les marches de la véranda alors que ses congénères arrivaient.

Henry se retourna. Une échelle était posée sur le sol. Sans hésiter, il accourut vers elle et la redressa. Il la posa contre le mur et se propulsa jusqu’à la dernière marche. Emportés par leur élan, les zombie firent basculer l’échelle, l’homme se raccrocha in extrémis au pourtour au toit. Les morts tentèrent d’attraper ses pieds mais il parvint à se hisser sur le toit. Il jeta un regard terrifié sur les créatures qui maugréaient en contrebas et entra dans la maison par une petite fenêtre restée ouverte.


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