Après six mois d’attente pour une majorité d’entre nous, ce mercredi 29 mars 2017 s’annonce sous le signe de la délivrance puisque c’est aujourd’hui que sort le tome 27 de Walking Dead, intitulé en français Les Chuchoteurs (The Whisperer War en VO).
Alors que le final du tome 26 nous avait laissé sur le fessier, renouant avec un style bien plus proche des débuts de la saga, nous avions retrouvé espoir en la capacité de renouvellement de la série. Le retour de Negan sur le devant de la scène était vraiment bienvenu face à un Rick en perte de vitesse. Tandis que tout portait à croire Negan était prêt à rejoindre les Chuchoteurs pour se venger de Rick et de ses alliés, l’assassinat d’Alpha nous avait laissés complètement perplexes face aux intentions du prisonnier. Essaye-t-il vraiment de se racheter ? A-t-il une énième idée derrière la tête ? Quoi qu’il en soit, le tome 26 valait le coup rien que pour sa dernière planche où Negan brandit la tête décapitée d’Alpha.
Dans ce nouveau tome donc :
“Les survivants menés par Rick ont mis en place divers points de contrôle. Negan a disparu depuis quelques jours, lorsqu’il réapparaît après avoir assassiné Alpha, la leader des Chuchoteurs. Dwight tient à le descendre immédiatement, mais Magna l’en empêche. Ils décident de l’amener à Rick… Pendant ce temps, Beta a retrouvé le corps sans tête d’Alpha. La tension monte encore d’un cran…”
Je t’aime, moi non plus
La couverture en dit déjà long sur cette fameuse tension puisque l’on y voit la Colline rongée par les flammes. À titre très personnel pourtant, ni la couverture (Maggie est un personnage qui m’ennuie profondément), ni le titre choisi pour ce nouveau tome ne m’ont fait vibrer. Nous avons affaire aux Chuchoteurs depuis quelques temps déjà et il était évident qu’ils finiraient par arriver sur le devant de la scène, alors pourquoi ne pas faire preuve d’un peu plus d’originalité ? À vrai dire, je parierais fort que la majorité d’entre nous voulait surtout, en lisant le tome 27, connaître la suite des péripéties de Negan. Dites-moi si j’ai tort. Quoi qu’il en soit, je ne pense pas trop m’avancer en disant que nous avons eu de bien meilleures entrées en matière par le passé.
Heureusement, du Negan, nous en avons tout de même à nous mettre sous la dent puisque le tome s’ouvre sur un homme tout en nuances réussissant justement à obtenir un salut temporaire auprès de Rick après s’être rendu à Dwight de son plein gré. Negan intègre alors les patrouilles de la communauté et c’est ainsi que le tome 27 s’avère pour Negan celui des retrouvailles avec la liberté, avec son ancien compagnon Dwight, avec son meilleur ennemi Rick et avec la dangereuse Lucille. Cette intrigue est vraiment intéressante car même si rien ne nous laisse penser que Negan envisage de trahir Rick, nous pouvons difficilement nous empêcher de douter du bonhomme. Certes les années en prison ont pu le faire réfléchir, mais il est difficile d’oublier ses antécédents et de l’imaginer sincère. Pourtant, entre son intervention chez les chuchoteurs pour sauver une jeune fille du viol, et les quelques passages introspectifs à son sujet, il y a de quoi se dire que Negan est aussi capable du meilleur. Malheureusement, il y a peu d’indices sur ses réelles intentions, ce qui nous laisse avec davantage de questions qu’au début du tome.
Tensions internes
Pendant ce temps-là, il y a de l’eau dans le gaz du côté des alliés. Alors que jusqu’à aujourd’hui, toutes les batailles menées par Rick et son groupe s’étaient déroulées dans l’unité, cette fois-ci, des tensions venues de l’intérieur viennent s’ajouter. Bien sûr, l’épisode Negan introduit une première difficulté puisqu’ils doivent à la fois gérer le conflit avec les Chuchoteurs et se méfier d’un éventuel coup bas venu de l’intérieur. Mais, par-dessus le marché, la communauté du Sanctuaire qui vient d’être abandonnée par Dwight et a été reprise par Sherry, refuse d’aider ses anciens alliés à combattre les Chuchoteurs. Il faut donc s’attendre à ce que Rick et ses amis aient bientôt à combattre sur plusieurs fronts et à ce que le rapprochement du trio Sherry/Dwight/Negan fasse des étincelles. Espérons néanmoins que ce qui en découlera ne sera pas trop prévisible. La reprise du Sanctuaire par Negan serait, par exemple, un peu téléphonée.
Nous pouvons aussi relever l’attitude étrange d’Eugène qui communique par radio avec une personne à l’extérieur sans rien dire au groupe. Reste à savoir si cela aura un intérêt concret ou anecdotique.
Quoi qu’il advienne, je dois admettre que je n’ai pas trouvé ces péripéties fondamentalement intéressantes. Nous en savons trop ou pas assez pour que cela soit vecteur d’une vraie tension, et en l’état, tout porte à croire que les dénouements associés ne se feront pas avant les tomes 29 ou 30. Tout ce que nous pouvons faire à ce stade c’est de rester dans l’expectative – une fois de plus.
La guerre
En attendant, il y a le cœur de la guerre. Les Chuchoteurs sont doués et donnent beaucoup de fil à retordre à nos survivants. De ce point de vue, nous pouvons féliciter l’originalité du combat. Contrairement aux précédents massacres, celui-ci ne se fait pas à armes égales. Les Chuchoteurs, seulement équipés d’armes blanches, doivent alors faire des zombies leur atout principal, ce qui est plutôt bien joué car cela oblige les alliés à mettre en place des stratégies de combat inédites que le lecteur prend ainsi plaisir à découvrir.
Malheureusement, comme nous avons eu le temps d’en apprendre déjà pas mal sur les Chuchoteurs depuis deux tomes, rien de tout cela n’est vraiment nouveau ou surprenant. Les chuchoteurs sont nombreux, nous le savions. Ils ont à leur disposition des armées de zombies, nous le savions. L’individu n’a aucune valeur en dehors du groupe et rend l’ennemi tenace, nous le savions aussi. Bref, rien de nouveau sous le soleil.
Je soulève aussi un point qui m’a laissée pensive : la mort d’Alpha. Alors qu’à la fin du précédent tome, nous pouvions voir cela comme un événement majeur de l’arc qui aurait d’importantes conséquences, face à ce nouveau tome, je ne vois pas bien où cela nous a mené. Certes, de cette façon, Negan a pu montrer sa bonne foi à Rick, mais dans le camp des Chuchoteurs, cela ne change quasiment pas la donne. Beta prend effectivement le relai pour venger son ancienne chef, mais puisque la guerre était déjà plus ou moins déclarée, les conséquences sont limitées.
En revanche, pour la première fois depuis bien longtemps, nos protagonistes se trouvent en réel danger et cela fait un bien fou à l’intrigue. Trop sûrs d’eux sans doute, ils ont sous-estimé leurs ennemis, notamment leur nombre et leur folie. À ce titre, un détail m’a tout particulièrement étonnée. En effet, Lydia, la fille d’alpha, dit avoir combattu de nombreuses fois aux côtés des chuchoteurs. Or, elle n’a donné aucun détail à Carl ou Maggie et personne ne semble lui avoir demandé quoi que ce soit. En situation de guerre, le bon sens voudrait pourtant que chaque partie récolte le maximum d’informations au sujet de son ennemi. Est-ce un choix de Kirkman pour accentuer le caractère naïf de ces communautés qui vivent dans la paix depuis bien trop longtemps ? Idem pour la scène de fin où Rick annonce à Dwight qu’il a vu des milliers de zombies lorsqu’il a été chez les Chuchoteurs. Comment se fait-il que l’information n’ait pas circulé avant ? Mystère et boule de gomme. A noter : malgré les combats menés, aucune perte notable ne vient marquer ce tome côté alliés, le bouclier protecteur de Super Rick semble encore bien fonctionner.
En définitive, la guerre des Chuchoteurs était une bonne occasion de nous offrir des planches agréables à regarder, d’envoyer nos héros rouillés au combat. Pourtant concrètement, bien que la paisible Colline ait été la proie des flammes (mais ça, nous le savions puisque la couverture le montrait), ce tome est, à l’image de sa fin, sans grosse surprise. Heureusement, le rôle clé de Negan permet de remonter le niveau et de nous épargner l’ennui qui, sans cela, aurait pu pointer le bout de son nez. Avouons-le, c’est le seul personnage qui reste encore imprévisible et mystérieux à ce jour. De fait, je peux difficilement cacher ma déception face à ce tome 27 agréable à lire mais sans surprise.
Reste donc à savoir si le prochain tome sera celui de l’extermination de masse ou non. Avec la menace qui pèse désormais sur le groupe, on peut s’attendre (enfin) à une remise en cause de l’ordre établi. Allez, on y croit.
6 commentaires
[SPOILERS]
…
..
.
Et bien moi je trouve que la mort de Gabriel n’est pas anecdotique quand même!
En quoi, selon toi, cet événement pourrait vraiment impacter la suite ?
J’avais oublié ce passage que j’avais trouvé excellent. Une mort con et stupide, sans gloire aucune. Le genre de truc qui manque dans la série et dont j’apprécie toujours la présence dans les comics.
J’ai quand même trouvé le rythme vraiment pas mal et j’ai recommencé à avoir peur pour les protagonistes. C’est le côté communauté installée qui vous ennuie ? Je trouve ça bien qu’ils soient passés de la survie à la reconstruction .
Rien à redire sur le rythme, il y a quand même de quoi ne pas s’ennuyer du point de vue des combats. Et comme toi d’ailleurs, depuis le dernier tome, j’avais de nouveau une petite crainte de voir un personnage important disparaître. Mais en définitive, en dehors de la mort bête de Gabriel, il ne s’est rien passé d’extraordinaire.
Ce qui m’ennuie ce n’est pas la communauté installée en soi, mais plutôt le fait que tout ça commence à sérieusement tourner en rond. La reconstruction est une option envisageable, mais encore faut-il la rendre intéressante et originale.
Ce qui faisait le sel de ce comic, initialement, c’était son côté imprévisible, impitoyable et dynamique. Que reste-t-il de tout ça ?
Contrairement à la saison 7, j’ai bien aimé le tome 27. Car là, je l’ai lu d’une traite sans m’endormir.
La mort de Gabriel est bien sympa. On voit que ceux sont des humains, qu’ils ne retombent pas sur leurs jambes sans douleur. ils n’ont pas de supers pouvoirs. Sauf que comme la série, les protagonistes “célèbres” sans sortent sans trop de bobos durant la bataille.
J’apprécie aussi le fait qu’on ne sait sur quel pied danser avec Negan. Il faut dire que le bonhomme est imprévisible, on ne sait ce qui se passe dans sa caboche. J’ai adoré la crise qu’il fait quand il casse sa lucille. Faut dire que Beta est sacrément costaud. Il fait de pierre ce type.
Même si certaines choses auraient pu être évité, le tome est correcte et je ne m’en plains pas.