Gangsters, Guns & Zombies
Mélanger flingues, gangster et zombies, n’est pas chose neuve. Déjà en 2006, les américains nous offraient le pathétique La cité des zombies tandis qu’en 2009 les français s’y mettaient avec La Horde. Deux huis clos peu inspirés avec des flics, des gangsters, des flingues et des zombies. Mais avec Gangsters, Guns & Zombies, Matt Mitchell, dont c’est le premier long métrage, ne se contente pas d’enfermer ses gangsters dans un lieu clos, au contraire, il les jette sur les routes de campagne anglaises. Une piste intéressante pour tenter de rendre ce mélange savoureux.
Après leur casse, un groupe de malfrats s’enfuie avec leur butin. Au volant, Q, tente de conduire ses associés, dont l’un est grièvement blessé, vers leur planque la plus proche. Seulement ils se rendent compte en chemin que la situation a tourné au drame pour les autorités : la police ne les pourchasse pas mais essaie plutôt de gérer les dizaines de zombies qui ont envahi les rues. Ils se dirigent alors vers l’hôpital le plus proche pour y conduire leur ami blessé mais doivent abandonner cette idée face à la densité de zombies dans la zone et fuir vers une autre planque sur la côte, à des heures de route.
Dès les premières minutes l’influence de Quentin Tarantino se fait ressentir et on se demande quand est-ce que Mister Pink et tout la clique vont débarquer pour mater ces petites frappes anglaises. Il faut dire que lorsque l’on veut traiter de gangsters la tentation est grande de s’inspirer du maître. On se retrouve alors avec une voix off, celle de Q, qui nous présente un à un ses associés ainsi qu’avec un chapitrage du film. Sans être ridicule, l’ensemble sent néanmoins l’amateurisme à plein nez et on se retrouve avec du Tarantino du pauvre. Logique me direz vous, puisque Gangsters, Guns & Zombies a été financé par son réalisateur pour 1.500 € seulement. On peut alors, quelque peu revoir nos attentes à la baisse, et nous passerons donc sur les effets ratés comme les incrustations numériques de sang.
Mais en ce qui concerne le jeu des acteurs et le développement des personnages on ne peut se montrer aveugle. Car, si à leur grande majorité, les acteurs nous offrent une prestation tout juste convaincante, certains comme Huggy Leaver qui incarne Tony le chef de la bande, semblent plus participer à un tournoi de grimaces. Le résultat est que ces gangsters ne sont pas du tout crédibles et sont souvent surjoués. D’ailleurs, les personnages tiennent plus des petites frappes sorties tout droit de leur banlieue pour aller brûler des voitures que des caïds qu’ils prétendent être. Or, si on veut se la jouer Tarantino, faut pas avoir le cul entre deux chaises.
Cela est bien dommage, car même si l’histoire en elle-même n’a rien de bien originale – elle prévoit même son histoire d’amour – l’idée de grouper des gangsters en fuite dans une camionnette aurait pu être vraiment intéressante si le film avait tablé d’avantage sur des disputes crédibles entre les personnages pour instaurer une véritable tension.
En fin de compte, pour un film à faible budget, Gangsters, Guns & Zombies tient à peu près la route (ça aurait été un comble pour un road trip) avec ses nombreux et réussis zombies et évite le carambolage malgré ses embardées. Mais, le film reste malgré tout très en deçà de ce que l’on pourrait attendre d’un film édité en DVD, la faute à un amateurisme flagrant.
Gangsters, Guns & Zombies
Réalisé par Matt Mitchell
Avec Vincent Jerome et Huggy Leaver
Origine : Angleterre
Durée : 88 minutes
Produit en 2012
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