En 2010, les frères Jon et Howard Ford frappaient fort avec The Dead, un excellent film de zombies tourné en Afrique. Poussés par leurs fans et leur propre volonté de se surpasser une nouvelle fois, les deux frères avaient décidé de tourner un nouveau film à plusieurs milliers de kilomètres de l’Afrique : en Inde. Retour sur le tournage épique de ce film qui promet d’être grandiose.
Il y a des signes qui ne trompent pas. Alors que la première mondiale de The Dead 2: India aura lieu au FrightFest à Londres le 22 août ; chose exceptionnelle, une seconde session a été programmée le 24 août pour le film tant les places se sont vendues rapidement. C’est d’ailleurs, comme l’explique Howard Ford, cet engouement pour le premier film et pour une potentielle suite qui les a poussés à se remettre si rapidement au travail :
“Nous avons écrit le film effroyablement vite chez Jon dans le sud de la France et avons pioché dans tous les commentaires et conseils que l’on nous avait donnés afin de faire un film qui plaise à tous ceux qui ont soutenu The Dead. Le second opus contient des scènes bien plus importantes. Il y a des scènes d’action de plus grande envergure que l’on n’avait pas pu faire dans le premier film mais il a aussi son lot de frissons supplémentaires. Mais nous n’avons pas perdu de vue les petits détails qui rendaient le premier film si original.”
Jon ajoute d’ailleurs que :
“Bien que tourner The Dead a été un vrai cauchemar en terme de localisation et de logistique, j’avais le sentiment que nous devions encore laisser parler notre créativité et continuer à explorer le monde inconnu des morts-vivants. On ne pouvait pas ignorer toutes les discussions autour d’une potentielle suite à notre film. On a donc décidé de le faire tout en essayant de passer un moment plus agréable sur le tournage. On s’est donc réunis et avons réfléchi sur cette suite.”
C’est ainsi que Jon et Howard ont décidé d’emmener leur équipe en Inde afin de tourner The Dead 2: India. Non seulement, ils y trouveraient des décors magnifiques, à la fois majestueux et intimistes, mais pourraient également tourner avec un budget réduit. Le succès du premier film leur avait pourtant ouvert les portes de nombreuses sources de financement, mais ils ont, à juste titre, préféré financer eux-mêmes le film afin de conserver le contrôle sur leur réalisation. Ils ont ainsi conservé tous les droits de leur film. Sur place, ils ont alors profité du faible coût de la vie pour effectuer leur tournage mais ont surtout pu recruter des acteurs locaux talentueux et bon marché. A ce titre, la majorité des acteurs indiens viennent de Delhi où du Barry John Acting Studio de Mumbai où Freida Pinto, la vedette de Slumdog Millionaire, a été formé. Avec leur équipe ainsi constituée, ils se sont alors lancés dans un tournage épique (17 heures chaque jour pendant un mois) à travers les déserts du Rajasthan et les villes de Mumbai et de Delhi.
“Le Rajasthan avait tout ce qu’il nous fallait pour augmenter l’aspect visuel de notre histoire. Le paysage rendait magnifiquement ce déséquilibre entre l’exotique et le toxique qui avait si bien marché précédemment. Il y a 1,2 milliards d’habitants en Inde et cela est pris en compte dans le scénario. Si une épidémie, peu importe sa nature, devait débuter dans ce pays, elle se propagerait extrêmement rapidement étant donnée la promiscuité qui existe dans les bidonvilles et la proximité des quartiers les plus riches. De plus, nous avons trouvé des temples fabuleux et de vieux hôtels qui nous ont permis de tourner des scènes d’horreur supplémentaires. Les films de ce genre ne s’étaient jamais penchés sur ces lieux et nous avons réussi à capture l’ambiance magique qui y règne.”
Les frères Ford avaient ainsi toutes les cartes en main pour réaliser une suite prodigieuse à The Dead tout en restant dans leur budget. Pourtant l’Inde ne présentait pas que des avantages et les conditions de tournage furent une fois de plus particulièrement difficiles, entre les menaces locales, les difficultés logistiques et des autorités farouches :
“Un jour, alors que nous nous rendions à Jaisalmer, des “crétins” selon les locaux, ont bousculé nos caméras et nous ont menacé de s’en prendre à nous et à nos véhicules si on ne leur donnait pas d’argent. Ils avaient également menacé certaines femmes de l’équipe de violences sexuelles. C’était vraiment choquant pour nous. On avait jamais eu à gérer une telle situation.”
“On sautait dans notre minivan, emmenait nos cinq véhicules au milieu de nul part, distribuait du cash le long du chemin et espérait que les autorités ne nous attraperaient pas. On n’arrêtait pas de rigoler sur le fait qu’on était l’extrême opposé des personnages du film Argo [où des ressortissants américains se font passer pour une équipe de cinéma en Iran] : on essayait de se faire passer pour autre chose que des cinéastes pour entrer en Inde. On avait tous un visa touristique mais on a fini par être repéré car des gens du ministère se rendaient systématiquement dans les lieux où nous avions séjourné. Mais on a toujours eu un temps d’avance étant donné que l’on parcourait 300 miles chaque jour. Un jour, on pouvait voir les lumières des véhicules de police au loin qui venaient nous chercher mais on a réussi à nous échapper.”
The Dead 2: India est donc le résultat du travail acharné de toute une équipe emmenée par deux frères courageux, espérons donc que leurs efforts en valent la chandelle. En tout cas, rien ne saurait mieux résumer l’esprit aventureux, si nécessaire au genre qui nous est cher, dont ont fait preuve ces deux frères que ces propos d’Howard :
“On nous a dit qu’on n’arriverait jamais à entrer en Inde. On l’a fait. Qu’on ne pourrait pas filmer au milieu de l’agitation d’une ville où les bidonvilles encerclent les maisons de millionnaires. On l’a fait. Qu’on n’arriverait jamais à filmer la scène où notre héros s’envole d’un toit pour échapper aux zombies. On l’a fait. Que l’on nous laisserait jamais conduire une moto dans les bidonvilles tout en tirant sur les zombies. On l’a fait. Que l’armée ne coopérerait jamais et que l’on n’aurait pas d’armes pour les scènes de bataille. Que l’on serait bannis pour avoir filmé dans des temples anciens. On l’a fait. Que l’on arriverait pas à recruter des centaines de figurants pour nos scènes principales. On l’a fait. On a réussi à faire tout ça à notre façon. The Dead 2: India est l’illustration de comment des professionnels intrépides ont tourné un film et je ne saurais jamais assez fier de ce qu’on a accompli. Et pour The Dead 3 que pensez vous de la Thaïlande, d’Acapulco ou de l’Arctique ?”
Pour plus d’infos et nous faire patienter, le film dispose d’une page Facebook et d’un site officiel.
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Ça va être énorme!