Avec l’arrivée de son troisième tome (N°US #19-28) le 3 décembre dernier aux éditions Panini Comics, la série Crossed Terres Maudites (Crossed Badlands en VO) poursuit son bout de chemin en France. En toute honnêteté, je n’ai pas vraiment sauté de joie quand j’ai appris que je devais chroniquer ce troisième tome, tant le niveau général des deux premiers était catastrophique. Cependant, comme vous allez le voir, j’ai été agréablement surpris.

Ce nouveau tome de Crossed Terres Maudites compile trois histoires écrites et dessinées par des noms bien connus de la série avec Simon Spurrier et Raulo Caceres aux commandes de la première, David Lapham et Michel Guarrido avec Miguel A Ruiz pour la seconde, et enfin Garth Ennis (créateur de la série) avec de nouveau Caceres. Si c’est ce même Garth Ennis qui avait sauvé les deux premiers tomes du naufrage, il faut bien l’avouer, le scénariste est bien moins seul dans ce troisième tome. En fait, cette fois-ci, c’est même son histoire qui est la moins intéressante. En effet, dans ce tome Ennis nous propose de suivre un petit groupe de militaires escortant un prêtre et des enfants ; pour nous offrir finalement une histoire qui se perd parfois en bavardages un peu clichés sur la foi et l’humanité.

En revanche, le coté beaucoup plus décalé de la deuxième histoire où des survivants isolés dans les égouts s’inventent de nouvelles personnalités pour faire face aux horreurs quotidiennes de la surface ou encore la première histoire, émaillée de flashbacks, amènent un certain vent de fraîcheur, presque salutaire, dans la série Terres Maudites. Certes nous sommes loin des canons du genre, et de nombreuses scènes s’apparente à du voyeurisme pur et simple, mais je dois bien l’avouer, alors que je m’attendais à ne pas apprécier (voire détester) ce troisième tome, j’ai tout de même passé un agréable moment.
Tout cela laisse à penser que lorsque la série Crossed arrêtera de s’autoparodier avec ses scènes de sexe et de torture inutiles, nous tiendrons alors une série vraiment intéressante qui prévaudra plus par une imagerie au service de l’histoire que l’inverse. Ce tome 3 est en tout cas un pas dans la bonne direction.

Coté dessin, rien de bien nouveau même si l’ensemble est mieux rendu que dans les deux premiers tomes de la série. Personnellement, j’ai préféré le style de Guarrido et Ruiz à celui de Caceres, mais globalement les dessins restent bien dans le ton de la série avec des représentations très graphiques des scènes de violence. Les amateurs auront donc leur compte !

Finalement, ce tome de Crossed Terres Maudites, sans être une réussite, se laisse lire facilement car il trouve un bon équilibre entre la barbarie des marqués et les histoires des survivants. Avec un coté décalé qui fait parfois mouche, mais qui n’échappe pas au voyeurisme facile, ce tome 3 est sans aucun doute bien supérieur aux deux premiers. Espérons que la suite poursuive dans cette direction.