Critique de Feed : Red Flag (Tome 3)

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Il y a tout juste un an, les éditions Bragelonne publiaient Feed : Deadline, le second tome de la trilogie Feed. Malgré notre accueil chaleureux du premier livre de la saga de Mira Grant, ce deuxième ouvrage nous avait quelque peu déçu en délaissant certains des éléments qui nous avaient fait apprécier le premier tome. Nous attendions donc la sortie de l’ultime volet de la trilogie afin de savoir à quoi nous en tenir vraiment. Et c’est en janvier 2013, que le troisième volume – Feed : Red Flag (Blackout en version originale) – est sorti, nous ramenant une toute dernière fois dans le monde post-apocalyptique futuriste de Feed.

Alors que nous apprenions que Georgia était vivante à la toute fin de Feed : Deadline, nous suivons dans ce troisième livre nos deux héros de manière séparée. D’un côté, Georgia est prise au piège au coeur d’un laboratoire du CDC où elle subit de nombreux tests avant de découvrir qu’elle n’est qu’un clone de la véritable Georgia Mason. De l’autre, Shaun continue à se cacher du CDC avec le reste de son équipe bien décidé à mettre à jour tout l’étendu de leur complot.

feed 3 red flagTout comme les précédents ouvrages, Feed : Red Flag est extrêmement bien écrit. Mira Grant manie agréablement les possibilités offertes par la langue anglaise et permet au lecteur de prendre vraiment part à l’action qu’elle lui décrit. Mais là où le bât blesse est que l’histoire de ce troisième tome est beaucoup moins captivante que celle du premier volume notamment.
D’une part, le récit s’essouffle et nous avons le sentiment que l’auteur cherche à tirer en longueur. Ainsi, tout comme dans le second tome, il ne se passe pas grand chose du côté de Shaun qui se contente de voyager d’un bout à l’autre des États-Unis afin d’échapper au CDC. Ce n’est d’ailleurs pas le passage ridicule avec un ours zombie qui vient contrebalancer cette impression. De la même manière, l’intrigue autour de Georgia et toutes les considérations sur le clonage ne sont pas vraiment passionnantes. La plume agréable de Mira Grant nous laisse ainsi continuer tranquillement notre lecture mais nous sommes loin de trépider d’impatience.
D’autre part, j’ai le sentiment que ce tome souffre d’un phénomène de lassitude de la part du lecteur. En effet, après avoir lu déjà deux longs ouvrages se déroulant dans le monde de Feed, le nombre encore incroyables de tests sanguins que nos héros doivent passer, les longues descriptions des laboratoires du CDC ou encore les réflexions répétées des personnages, ont personnellement commencé à m’agacer. Autant dans le premier tome, l’accent mis sur les particularités de ce nouveau monde, ultra contrôlé et impersonnel, étaient l’un des points forts du livre, autant dans ce troisième roman cela semble plus un frein à l’avancée de l’histoire.

feed deadlineMais ma plus grosse déception vient des révélations faîtes dans cet ouvrage. Même si l’une d’entre elles est très surprenante, elle s’avère en réalité aussi inattendue qu’inutile puisque l’auteur ne s’en sert aucunement pour son récit alors qu’elle aurait pu être un point de départ très intéressant dans l’évolution des personnages. En ce qui concerne les autres révélations, elles sont bien souvent assez attendues : les méchants sont les méchants et les gentils sont les gentils. Tout cela nous amène forcément à une fin assez décevante. J’ai personnellement fermé le livre en me demandant vraiment ce qui avait pu se passer depuis le premier ouvrage et pourquoi nous avions tant traîner pour en arriver là.

Enfin, il faut mentionner que les zombies sont les grands absents de ce tome. Certes nous avons le droit à deux-trois attaques dans le livre mais il s’agit toujours de “zombies frais” – au sens où ce sont des personnes récemment décédées qui se transforment. Les millions de zombies historiques censés parcourir les États-Unis sont ainsi invisibles. A ce titre, parmi les rares scènes d’attaques des zombies, certaines parviennent même à décevoir le lecteur tant elles sont prévisibles et artificielles, à croire que le CDC est capable de construire une armée de zombies en cinq secondes : c’est trop facile.

En fin de compte, je n’ai pas passé un moment désagréable à lire ce dernier volume de la saga Feed mais je regrette terriblement la différence d’immersion entre ce dernier tome et le premier. Tout s’éternise et presque rien ne nous surprend plus.

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