Nous le savons bien, avec la série The Walking Dead, la qualité est tantôt au rendez-vous tantôt aux abonnés absents. Malheureusement, depuis son retour sur amc le 08 février dernier, la série était à nouveau tombée dans une de ses phases “développement des personnages” à coup d’artifices scénaristiques et situations navrantes. Je dois donc admettre qu’avec ce The Distance, déjà le onzième épisode de la saison 5, j’avais bien peur de jeter encore une fois 45 minutes de ma vie par la fenêtre. Quelle ne fut pas ma surprise, après deux épisodes médiocres, de retrouver ce qui me fait parfois vraiment adhérer à la série.
[Attention la suite contient de nombreux spoilers]
Si vous lisez le comic, alors vous savez indéniablement à quel point la rencontre du groupe de Rick avec Aaron marque un tournant dans l’histoire. J’espérais donc intérieurement, bien que très peu rassuré sur le résultat télévisé, que les scénaristes de la série sauraient en tirer quelque chose de fort et de réussi. Eh bien, s’ils se sont parfois vraiment ratés lors de l’adaptation de certains éléments du comic (le Gouverneur, ça vous parle ?), je dois reconnaître que ce The Distance est exactement ce qu’il fallait pour introduire ce nouveau personnage et mener nos survivants à Alexandria.
Car, là où cet épisode tranche avec les précédents, c’est dans la justesse des dialogues et dans la parfaite crédibilité de la plupart des situations. Ici, nous sommes à des années lumières de la branlette psychologique écrite sous-morphine d’un épisode comme What Happened and What’s Going On. Le début de l’épisode – la rencontre avec Aaron puis son interrogatoire – sont ainsi une parfaite mise en jambe. Je n’avais plus vu de scènes de dialogue aussi réussies depuis très longtemps. Il n’y a pas d’action, juste une tension bien retransmise à l’écran, bien suffisant pour nous montrer ce que sont devenus nos survivants sans avoir à les faire pleurer dans les bois durant tout un épisode. J’ai d’ailleurs particulièrement apprécié de voir comment on nous laisse subtilement comprendre que Sasha et Maggie ont déjà plus ou moins sympathisé avec Aaron ou comme Aaron s’essaie à l’humour pour faire baisser la tension et ne pas se ramasser trop de marrons.
À ce titre, Ross Marquand, qui incarne Aaron, l’interprète admirablement bien ce qui tranche avec des acteurs qui, personnellement, continuent à m’agacer comme Danai Gurira (Michonne) et Michael Cudlitz (Abraham), qui pourraient être en lice pour l’oscar des plus gros yeux et des grimaces les plus débiles…
Certes, quelques passages auraient encore mérité d’être coupés au montage pour rendre l’ensemble plus fluide, mais il est malgré tout intéressant de voir que dans cet épisode, même des passages, de prime abord, vraiment à l’eau de rose, passent tout à fait bien. Il en est ainsi des retrouvailles entre Eric et Aaron, qui finalement sonnent vraies et nous permettent rapidement de situer les personnages sans en faire des tonnes (notez l’hommage à Harry Potter, lorsque Rick se la joue à la Dobby).
Je dirais que la seule chose qui m’a vraiment déplu dans cet épisode est la scène du rodéo zombie. Certains aiment à soutenir que lorsque je critique la série c’est parce qu’elle manque d’action ou de gore ; eh bien, ici c’est justement le côté gratuit (en plus d’une technique et d’effets spéciaux douteux) de ce gore qui m’a affligé. Je comprends bien l’intérêt pour le scénario de voir nos personnages brièvement séparés, d’autant que la panique de Rick qui en découle apporte un vrai moment de tension, mais cela aurait vraisemblablement pu se faire sans cette scène franchement peu inspirée (du moins mal retranscrite à l’écran).
J’ai également craint que les scénaristes nous fassent vraiment le coup de la panne, histoire de faire tourner nos héros encore un peu dans la forêt pour tirer en longueur, mais j’ai été ravi de voir que Glenn avait bien retenu ses leçons de papy Dale. Ouf !
Bref, The Distance souffle un certain vent frais sur cette deuxième partie de saison 5 de The Walking Dead en gommant les défauts des épisodes précédents et en nous livrant quelques scènes parmi les meilleures de la série. Voilà enfin nos survivants sortis des bois, espérons donc que la suite, de retour à la civilisation, ne s’endormira pas trop et que les événements tirés du comic ne seront pas gâchés.
PS : Si quelqu’un peut m’expliquer comment ils ont dégagé la route (en un temps record et sans outils) pour rejoindre la grange je suis preneur 🙂
5 commentaires
en réponse au ps: c’est tout simplement le godzilla de l’épisode précédent qui est venu finir le ménage 🙂
Le Aaron du comics avait un côté séduisant, intelligent et sûr de lui qui nous le rendait inquiétant. Ici, on se demande de quoi Rick peut bien avoir peur. Le dialogue manque de simplicité et d’efficacité. Trop de digressions stupides comme nous le fait remarquer Daryl. Donc contrairement à vous je ne suis pas complètement convaincu par la pertinence du choix de l’acteur pour l’interpréter.
Je crains d’ailleurs le pire pour le choix du chef de la nouvelle communauté qui était particulièrement réussi dans le comics. Après Mychonne, Tyrese et Abraham un nouveau flop en perspective ?
Je n’attendais plus grand chose de ce nouvel épisode et j’ai failli ne pas le regarder… La tentation était encore trop forte et comparé aux bouses précédentes, il y a eu un peu d’amélioration (enfin pas de quoi fouetter un chat non plus). De plus comme l’a mentionné Squeletor, une certaine densité psychologique:
En gros, un énergumène tout frais rasé débarqué de derrière les fagots, assez intriguant il faut le reconnaître puisqu’il connait tout le monde (alors qu’on ne sait fichtre rien sur lui) nous dépeint une prison redoutable de laquelle personne ne pourrait s’échapper. A cela s’ajoute son intérêt certain pour la personne de Rick qui laisse peut-être planer l’idée d’une future idylle, voir d’un triangle amoureux.
Les survivants ayant déjà eu à faire à des zigues particuliers, qu’il s’agisse de la cité radieuse du gouverneur ou des croques-mitaine, on s’attend à ce qu’unis, les survivants tournent les talons et se mettent en quête d’une autre grange, qui ne sentirait pas le crottin ce coup-ci. Alors c’est vous dire combien j’ai apprécié le pain bien balancé, qui n’était en fait que les prémices de la relation “Rickon”. Ah ce qu’il fait mauvais être le messager!
Oui mais non! Il fallait forcément qu’il y en ait dans le lot pour trouver ce mystérieux inconnu tout à fait charmant et inoffensif. C’est à dire que dans l’apocalypse zombie, la liste des prétendants étant assez réduites, à ce stade de la décadence, Michonne, Maggie et Sacha (voire Glenn) se satisferaient bien d’un psychopathe ou de n’importe quel type tant qu’il utilise du savon et du dentifrice. Quelle grande déception pour ces dames quand elles découvrent qu’Aaron est déjà pris. Ceci étant dit, ce n’est peut-être pas une condition, l’épisode prochain nous le dira.
Dans tout ça, on n’en oublie hélas les soucis de Dédé qui en l’arrivée de ce nouvel individu s’estime grandement lésé. Tandis que chacun fonde de grands espoirs sur la personne d’Aaron (peine perdu, il est déjà épris de Rick et couvre Judith de trop d’attention!) Dédé ne voit toujours pas débarquer celle qui saura faire battre son petit cœur, l’idée de finir avec Carol le poussant toujours plus à l’automutilation.
Je suis d’accord avec Squelettor cet épisode est pas mal par rapport aux 2 précédents
Quelques problèmes de rythme dues à certains passage OSEF (abraham et Rosita…) même si c’est vite expédié. Tant mieux.
Sinon heureusement qu’ils ont coupé le passage ou la bande à Michonne ramène les voitures à la grange en dégageant les arbres. Ca aurait ralenti le rythme.
Tout comme la journée supplémentaire dans la grange et la nuit à coté du chateau d’eau. Ils nous ont épargnés ces passage. Heureusement.
Episode enlevé et relativement amusant, j’ai beaucoup aimé l’accueil réservé à Aaron dans la grange à la “on aime pas beaucoup les étrangers par ici, étranger…” et la voiture repeinte par une horde qui n’en finissait pas.