Critique du film Maggie

maggie film 2015

Plus de 5 ans auront été nécessaires pour que Maggie débarque enfin sur nos écrans. Né d’une simple idée en 2010, puis renforcé par l’arrivée d’Arnold Schwarzenegger au casting en 2013, le film Maggie nous aura donc fait patienter. Aujourd’hui, avec la sortie ce mercredi 27 mai de Maggie au cinéma en France, nous pouvons donc enfin découvrir les premiers pas du Terminator dans l’univers zombie.

Dans Maggie, Arnold Schwarzenegger incarne Wade Vogel, un fermier américain dont le quotidien, comme celui de millions d’autres de ses concitoyens, est troublé le jour où une apocalypse zombie frappe les États-Unis. Mais l’invasion zombie, repoussée par les forces militaires du pays, prend un côté bien plus personnel pour Wade, le jour où sa fille Maggie (Abigail Breslin) est mordue à son tour. Condamnée à se transformer, l’adolescente infectée doit alors compter sur son père pour rendre ses dernière semaines supportables.

maggie film 2015

Ce serait mentir que de dire que nous attendions de faire le plein d’action avec Maggie. C’est donc sans surprise que nous avons découvert un film avant tout intimiste et ne lésinant pas sur les passages contemplatifs. Tout démarre avec une voix off nous confrontant immédiatement à la situation – un pays touché par un virus zombie – pour nous plonger en l’espace de quelques minutes dans l’intimité de la famille de Maggie. C’est alors au duo Breslin/Schwarzenegger qu’il revient de porter le film à bout de bras. Et le résultat est pour le moins convaincant.
Certes, le film n’est jamais trépidant mais il n’ennuie pas pour autant. Nous suivons donc avec intérêt la transformation progressive de Maggie (un peu comme dans Contracted) alors que nous assistons, aussi impuissants qu’elle, à l’approche du moment fatidique.
Si j’aurais personnellement laissé de côté toute l’intrigue concernant la belle-mère, forcément moins concernée par le sort de Maggie que Wade, les autres personnages sont en revanche bien plus crédibles à l’image des amis de Maggie (contaminés ou non) qu’elle retrouve au cours d’une de ses dernières sorties. De la même manière, les autorités, que ce soit la police locale ou les médecins, ont une place prépondérante dans le quotidien de Maggie et de son père et sont vraiment bien dépeintes, conférant à chaque personnage un vrai côté humain et sensible. Les policiers ne sont par exemple pas réduits à un simple groupe de flics bourrus et sans sentiments et sont suffisamment nuancés pour rendre les scènes où ils interviennent toujours touchantes.

maggie film 2015

Maggie repose ainsi sur un scénario solide. Il est toutefois dommage que certaines scènes soient gâchées par une Breslin pas toujours convaincante notamment lorsque son père doit affronter des voisins transformés en zombies et qu’elle surjoue la tristesse de manière presque affligeante. À ce titre, s’il commence à être difficile d’accepter que Schwarzenegger incarne le père de jeunes enfants (les frères et sœurs de Maggie), il faut reconnaître que le Governator, s’il manque parfois un peu de nuance, ne déçoit pas dans son rôle. Il y apparaît au contraire bien plus crédible, voire touchant que dans les films de gros bras auxquels il continue à participer (The Expandables, Le Dernier Rempart). Maggie marque-t-il un tournant dans sa carrière ? C’est possible mais encore lui faudra-t-il laisser derrière lui la franchise Terminator qui continue à l’accaparer.

maggie film 2015

Côté réalisation, il faut reconnaître, qu’au-delà de certaines scènes où la caméra secoue le spectateur avec peu d’empathie, la photographie est globalement de très bonne qualité, confirmant que Henry Hobson, qui s’était déjà démarqué pour ses vidéos pour les Oscars, est un réalisateur à suivre. L’ambiance apocalyptique du film est d’ailleurs plutôt bien retranscrite à l’écran, à l’image des maquillages de Maggie et des zombies qui restent tout à fait acceptables.

Maggie n’est donc pas un film qui deviendra culte, et probablement un long métrage que vous ne verrez qu’une fois, mais reste une expérience assez unique et touchante pour peu que l’on fasse l’effort de s’investir un tant soit peu dans les personnages. Avec cette plongée dans le quotidien d’une famille déchirée par le mal zombie, Henry Hobson marque donc un très beau début en tant que réalisateur, et Schwarzenegger et Breslin nous proposent une jolie collaboration qui ne manquera probablement pas d’influencer Schwarzenegger dans ses futurs choix de carrière.

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5 commentaires

  1. Sébastien dit :

    Hâte de la voir!

  2. icare dit :

    Bonne critique. Belle conclusion. Le film a sur la fin réussi à m’émouvoir. En cela il a aussi réussi son pari. Néanmoins je ne pense pas comme vous le revoir de sitôt car l’action y est tout de même assez minimaliste. Les deux acteurs principaux sont certes plutôt à leur avantage mais pas suffisamment pour donner envie d’y revenir.

  3. Snake Plissken dit :

    “Si j’aurais personnellement” ???

    1. Squeletor dit :

      Un commentaire pas très utile, d’autant que je ne vois pas le problème. Si ce qui te choque c’est de voir un “si” avec un “rais”, ici il n’y a pas de subordonnée circonstancielle de condition. J’emploie si pour créer une opposition, tu peux le lire comme un “bien que”. Après je me trompe peut-être, mais je ne crois pas…

    2. Olvidame dit :

      Je ne vois pas le problème non plus… 🙂

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