L’institut Lumière (dans le 8ème arrondissement de Lyon) proposera demain une programmation à la fois culte et partisane pour entamer 2017 : dès 20h et jusqu’au petit matin, vous pourrez ainsi enchaîner :
– L’armée des morts ;
– Dernier Train pour Busan ;
– [REC] ;
– World War Z.
Quatre longs métrages bien connus, entrecoupés d’anecdotes rapportées par Jérémy Cottin, le tout couronné par un sympathique café-croissant offert à la fin ! Retrouvez toutes les infos : horaires et réservations.
Quoiqu’il en soit, cette programmation très intéressante invite au commentaire puisque les plus connaisseurs d’entre vous auront remarqué qu’il ne s’agit que de films aux zombies rapides. Une coïncidence ? Certainement pas.
En effet, alors que Romero, le (grand-)père des zombies, a conçu sa créature sur le modèle du “mort-vivant”, pourrissant (au corps ainsi trop affaibli pour être rapide), le XXIème siècle a vu l’apparition – du moins l’émergence popularisée par des films comme 28 jours plus tard (2002) – du zombie bien vivant et enragé.
Cette programmation invite donc à questionner les changements récents dans notre société car, comme de nombreuses figures populaires, le zombie est le reflet de son temps et ce changement de “modèle zombie”, illustré par ces 4 films des années 2000 et 2010, fait très certainement écho au changement dans le type de crises auxquelles a été confronté l’Occident : essentiellement lointaines et sourdes dans les années 80/90 (épidémies), puis beaucoup plus proches et violentes à partir de 2001 (terrorisme), avec des accentuations en 2008 (menace d’effondrement du système financier), suite au Printemps Arabe en 2011 (guerres civiles, flux migratoires) et de nouveau avec les attentats perpétrés par l’État islamique depuis quelques années en Europe.
Cette Nuit Zombies sera donc l’occasion de voir de bons films tout en gardant en tête ce que cette figure est capable de dire sur les angoisses de nos sociétés. Notons toutefois que Dernier train pour Busan cumule les casquettes puisqu’il se veut également (ou du moins apparaît comme) l’héritier de la critique sociale initiée par Romero dans ses films. Un cocktail qui ne vous laissera pas indifférent (après tout, il est dans notre Top 3 des films zombies de 2016).
Alors, amis Lyonnais, prêts pour cette Nuit Zombies ?
Source : Institut Lumière