Les faits divers regorgent d’exemples de comportements psychotiques plus ou moins inspirés du cinéma d’horreur. Or, c’est justement cette frontière parfois étroite entre la fiction et la réalité que Douglas Schulze explore dans son quatrième long métrage intitulé Mimesis La nuit des morts-vivants. La question est simple : que se passerait-il si des fanas de zombies décidaient de se plonger dans la peau de leur créature favorite pour se repaître des vivants ?
Deux amis reçoivent lors d’une convention sur le cinéma d’horreur un carton d’invitation à une soirée ultra select. Arrivés au point de rendez-vous et après une nuit de débauche, ils se réveillent en plein cauchemar : un groupe de déments déguisés en zombies a décidé de reproduire La nuit des morts-vivants en vrai. Et comme les personnages du film original, ils pourraient ne pas s’en sortir.
L’idée de proposer un film de zombies qui n’en soit pas réellement un était excellente. Toutefois, dès le départ, Mimesis La nuit des morts-vivants n’arrive pas à placer la barre au bon endroit. Certes, si nous pouvons croire avoir affaire à un film de zombies lors de la scène où deux des héros, déguisés en Barbra et son frère, se font attaquer par un zombie qui déchire « littéralement » la gorge de Russell (le frère), le côté fictionnel de ces attaques est bien trop vite révélé, le scénario ne laissant aucune occasion de brouiller les pistes.
Le spectateur découvre alors très rapidement qu’il ne s’agit que d’une manigance tandis que les héros en sont, pour la plupart, aussi convaincus. Et c’est là le principal problème. S’il aurait pu être habile de ne laisser que le spectateur dans la confidence, à défaut de le laisser dans le doute, et donc de proposer réellement un film d’horreur psychologique, nous nous retrouvons en fait à suivre différents personnages qui ont tout aussi conscience de ce qui se trame. Pourtant, cela ne les empêche pas de fuir devant le moindre zombie désarmé ou de réagir, comme dans le film original, comme si c’était tout bonnement la fin du monde. Certes, être la cible de psychopathes peut être une fin du monde en soit, mais leur manque de combativité, de courage et de réflexion ne s’explique pas.
En fait, là où nous comprenions les réactions les personnages du film original qui avaient conscience d’avoir affaire à de vrais morts-vivants, en nombre important, nous avons ici bien du mal à accepter que les héros se prêtent au jeu imposé par une petite bande de fous qui auraient bien du mal à les empêcher de s’échapper, ne serait-ce que s’ils tapaient un sprint. Non, au contraire, nous les découvrons enchaîner les mêmes réactions que dans La nuit des morts-vivants nous laissant l’impression qu’au final, Douglas Schulze a gâché sa bonne idée et ne s’en est servie que comme du fil conducteur d’un simple remake.
Tout cela est bien dommage, car sans être brillant, le casting convenait plutôt bien à un film de cet acabit, avec une actualisation des héros du film original pas inintéressante, tandis que la technique suivait assez bien. Mais, étant donné le résultat final, je suis assez déçu d’y avoir découvert Sid Haig, l’exceptionnel Captain Spaulding de La maison des 1000 morts, dans un rôle plus qu’expéditif. C’est triste de le voir enchaîner les petits rôles dans des mauvais films de zombies comme dans le pathétique Zombex dernièrement.
En fin de compte, Mimesis La nuit des morts-vivants partait d’une vraie bonne idée mais ne propose jamais au spectateur une exploitation convaincante de ce positionnement original par rapport au chef d’oeuvre de Romero. Bref, avec 1h30 sous le coude, autant revoir l’original ou à la rigueur le remake de Savini.
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4 commentaires
Tout a fait d accord avec la critique.
La reaction de survivants me semble assez affligeante. Dès lors qu ils se savent en sur nombre face aux pseudos zombies je trouve stupide qu ils n aient pas ete plus efficaces.
Cela dit vu le cretinisme de certains individus dans des situations de la vraie vie qui paraissent simples je me dis que dans le film ce n est pas si aberrant. 😉
Arreté au bout de 20mn…, passez votre chemin ce film est une daube intersidérale, je vous trouve bien indulgent sur la critique…
Perso j’ai tenu 35 minutes, une daube intersidérale, on se demandais ( avec la copine ) si on ne pouvait pas mieux faire avec un bon Smartphone avec HD, coté intrigue et suspense, pas besoin d’en rajouter.
La critique est bien trop , à mon goût indulgente avec ce navet !
Passé vôtre chemin
Je vois que je ne suis pas la seule a mettre arréter en cours de route!
Les acteurs sont comment dire nuls, entre un “black” ce prenant pour un héros a deux balles et une cruche blonde exaspérante nous avons notre magnifique duo cliché ^^’
On a des “zombies” pas plus effrayant que ceux de “Shaun of the dead” qui frôlent le ridicule, par ailleurs j’ai apprécier le côté pathétique de la scène après l’explosion de la camionnette, une digne scène de parodie.
Bref je pourrais déblatérer des heures sur ce navet mais une seule conclusion est nécessaire, direction corbeille !