S’il y a bien un nom que tous les amateurs de zombies connaissent, c’est celui de George Romero. Étant personnellement fan des trois premiers films du maitre (n’ayons pas peur des mots), je vous laisse imaginer ma joie lorsque j’ai appris que celui-ci allait créer son propre comic zombie : Empire of the Dead, avec Alex Maleev au dessin. Edité chez Marvel aux États-Unis et chez Panini Comics chez nous dès demain (10 septembre), c’est les mains fébriles que j’ai commencé à feuilleter les premières pages. Pourtant, ce tome 1 a bien peiné à me convaincre.
L’histoire s’ouvre sur Penny Jones, une pédiatre qui étudie le comportement des zombies. Elle accompagne Paul Barnum et son équipe en quête de zombies pour les donner en spectacle dans une arène où ils sont dressés pour s’affronter. Alors qu’ils rodent dans les rues de New York, ils sont épiés par un membre du SWAT devenu zombie mais qui semble avoir gardé des facultés mentales.
Avec ce premier tome d’Empire of the Dead, Romero approfondit donc la thématique de l’intelligence et du souvenir chez les zombies, qu’il avait entamée dans Zombie – Le crépuscule des morts vivants, son deuxième film du genre. D’ailleurs, il se permet un clin d’œil sympathique à La Nuit des morts-vivants, puisque Penny n’est autre que la sœur de Barbra, l’héroïne du film culte. Romero se permet donc un retour en arrière anachronique – le film se passe dans les années 60 alors que le comic semble se dérouler dans une période proche de la notre – pour raconter la même histoire sous un angle différent, et réintégrer la thématique de l’intelligence et du souvenir.
Les zombies sont d’ailleurs devenus redoutablement intelligents. Certains sont ainsi doués de capacités de raisonnement si développées qu’ils préfèrent éviter un conflit qui tournerait à leur désavantage en fuyant ou en se rendant. D’autres encore décident d’épargner certains humains, et peuvent communiquer avec les autres zombies. Si les amateurs de l’évolution des zombies de Romero devraient apprécier, les autres n’ont pas fini de crier au scandale.
Cependant, à trop vouloir réduire la frontière entre les zombies et les humains, nous en venons à nous demander où Romero tente de nous emmener, et quelle est la différence fondamentale entre les deux si ce n’est le cannibalisme. Est-ce pour nous montrer que le plus dangereux des deux n’est pas celui que nous croyons ? Est-ce pour pointer du doigt l’arrogance humaine à se considérer comme l’espèce la plus évoluée ? Nous ne savons pas vraiment d’autant que cette confusion est amplifiée avec l’intégration des vampires au récit.
En effet, ceux-ci ne sont pas vraiment utiles dans ce tome 1, et s’avèrent être une caricature maladroite des classes dirigeantes aisées qui vampirisent (littéralement) le peuple. New York est ainsi contrôlé par un clan de vampires avec le maire Chandrake à sa tête. Alors que Romero avait revisité le mythe du vampire avec succès dans son film Martin, c’est presque une parodie à laquelle nous avons le droit ici. Bill, le neveu du maire Chandrake, avec son bandeau sur l’œil et sa cape doublée de velours rouge, est excessivement caricatural.
Vous l’aurez compris, Empire of the Dead n’est donc pas exempt de défauts. Les personnages manquent de chair (un comble pour une histoire de zombies !) et ne sont pas charismatiques ou attachants pour un sou. Malgré tout, si elle ne passionne pas, l’histoire se suit facilement, grâce à un sens de la mise en scène millimétrée, où l’expérience de Romero se fait particulièrement ressentir. De plus, et c’est bien souvent le cas avec les premiers tomes, des bases sont posées dans la narration et peuvent aboutir sur un deuxième tome qui pourrait se révéler bien plus intéressant.
Enfin, le dessin n’est pas toujours très agréable et donne parfois une impression brouillonne. Les tons, s’ils confèrent une certaine identité au comic, sont malheureusement très monotones avec une prédominance de variations de bleu, d’ocre et de rose. Cette atmosphère crépusculaire, si elle n’est pas désagréable de prime abord, devient pourtant lassante.
Finalement, ce tome 1 d’Empire of the Dead est à réserver aux fans inconditionnels de Romero. Alors qu’il abordait le thème du souvenir avec subtilité dans Zombie et Le Jour des morts-vivants, Empire of the Dead le fait de manière maladroite. Quant à l’arrivée des vampires, nous sommes tout simplement perplexes sur ce qu’ils viennent faire dans un univers avec des codes déjà bien établis, si ce n’est grossir encore plus le trait de la critique des classes dirigeantes. Sans être un échec, ce tome 1 n’est pas non plus une franche réussite. Espérons que le tome 2 relève le niveau général.
1 commentaire
Bon, bah, pareil que Miguel ….
voire même plus méchant!
Georgie, si tu m’écoutes! arrête! il est temps!
Après tes 2 derniers opus cinématographiques dignes d’étudiants cinéma de 1ère année,
cette BD ne remontera pas ton auréole. Elle est juste chiante, mal dessinée, au scenario creux …
bref, si vous avez pas de sous, vous pouvez les garde pour acheter d’autres œuvres plus intéressantes.