Critique de Zombie Ohio de Scott Kenemore

Zombie Ohio

Une nouvelle année pleine de zombies, de gobage de cerveau et de mondes post-apocalyptiques nous attend. Comme nous vous l’avions annoncé le mois dernier, Panini Books nous offre aujourd’hui notre dose de morts-vivants avec la parution du premier roman de l’américain Scott Kenemore. Depuis 2007, il a essentiellement produit des œuvres humoristiques de renforcement personnel qui utilisent le zombie comme fils conducteur, du zen à la prise de confiance en soi calqués sur l’état d’esprit mort-vivant. Mais depuis 2011, Scott Kenemore s’attaque à une série de romans comportant pour l’instant 3 tomes. Une fois de plus, Panini Books nous gâte en éditant Zombie Ohio la version française du premier roman de cette série. Alors que cache cette nouvelle oeuvre zombie ?

“Pendant une apocalypse zombie, personne n’est à l’abri. Pas même un zombie. Être un zombie n’a rien d’une partie de plaisir, comme va l’apprendre Peter Mellor, professeur, mort-vivant amnésique mais possédant une intelligence supérieure. D’abord, votre vie sociale bat de l’aile: quand vous vous découvrez un appétit soudain pour la cervelle humaine, même vos amis les plus compréhensifs ont tendance à vous éviter. Ensuite, errer en pleine apocalypse zombie, dans la campagne de l’Ohio peuplée de gangs, de morts-vivants et d’étranges animaux sauvages, est plus compliqué qu’il n’y paraît, sans parler d’entretenir une vie amoureuse… Peter s’aperçoit que l’accident de voiture après lequel il est devenu un zombie n’a peut-être rien de fortuit… Alors, après tout, pourquoi ne pas profiter de cette nouvelle « vie » pour résoudre le mystère de sa propre mort ?”

Le livre commence dans l’ambiance morne et froide de l’hiver lorsque Peter, le héros, se réveille allongé dans la neige non loin de sa voiture accidentée. Peter est rapidement obligé d’admettre qu’il Cerveau boîte de conserven’a pas survécu à l’accident. Notre héros ne sait plus qui il est (était) et a oublié tout ce qui concerne le début de l’invasion zombie sévissant dans tout le pays depuis plusieurs semaines. 
En effet, les morts se relèvent et ils veulent manger les vivants. D’ailleurs notre héros mort-vivant comprend vite qu’il a une préférence pour les abats, en particulier le cerveau.
Voilà donc un roman qui démarre plutôt mal, ces histoires de zombies bouffeurs de cerveaux m’ayant toujours énervé (même si j’adore Le Retour des Morts-vivants). Voir le mot cerveau présent un mot sur sept dans le premier paragraphe, m’a donc terriblement inquiété. Heureusement, l’auteur ne nous a pas infligé le syndrome “ouverture facile” des boîtes crâniennes que l’on retrouve dans de nombreuses œuvres zombies. En effet, Peter ne cessera de peiner pour atteindre son mets favori qui reste solidement logé dans la tête de ses victimes. Bon ne nous attardons pas plus sur cette malheureuse histoire de cerveau qui ne concerne que moi finalement.

La première partie du roman m’a tout de même semblé très mollassone. La mise en place du personnage principal découvrant sa nouvelle condition prend en effet beaucoup de temps et manque un peu d’intérêt, surtout que placer un zombie dans le rôle du personnage principal n’est plus une nouveauté. En plus, le début de l’invasion zombie est éludé par cette fameuse perte de mémoire du personnage principal, ce qui réduit l’action à de brèves péripéties sans intérêt. Et moi le début de l’invasion, c’est l’un des trucs que je préfère. Heureusement la progression de la transformation physique de Peter est assez chouette. En effet, raideurs musculaires, difficultés d’élocution ou sécheresses oculaires viennent ponctués les réflexions introspectives de notre antihéros alcoolo et tourmenté.

zombie usa tome 1 ohioLe roman prend un tournant plus agréable lorsque Peter ne souhaite plus s’identifier à un être humain et accepte complètement son identité de zombie. Il devient alors le chef d’une horde de zombies qu’il guide comme un troupeau et qu’il utilise pour pouvoir manger son lot de cerveaux. Durant cette partie, vous prendrez un peu de plaisir à suivre les massacres organisés par un zombie vicieux, mal intentionné et enivré par le pouvoir. Dommage cependant que l’auteur n’ait pas plus approfondi le processus psychologique qui l’amène à se décomplexer de sa soif de sang. En effet, à mon goût l’auteur aurait dû davantage creuser les moments décisifs tels que celui qui fait basculer le gentil Peter vers ce zombie roublard à l’appétit sans limite. À moins que le mystérieux dindon apparaissant pour guider notre héros explique cela…  dans ce cas là je suis complètement passé à côté.

Malheureusement, ce passage de zombie leader de horde ne dure pas assez longtemps à mon goût et l’histoire entre assez vite dans une troisième partie décevante dont je ne peux pas trop parler sans spoiler. Tout ce que je peux dire c’est que je l’ai trouvée ennuyeuse, un peu brouillonne et bâclée alors qu’elle se voulait plutôt dans l’action.

Même si je n’ai pas été emballé par ce Zombie Ohio, je ne peux pas dire que c’est un mauvais roman. Malgré un style d’écriture trop direct et banal qui me déplaît quelque peu, Scott Kenemore a su me divertir en plaçant le narrateur du mauvais côté avec ce chef de horde malin et manipulateur. Les deux reproches majeurs que je pourrais cependant apporter sont le côté trop manichéen du roman et les revirements de comportement peu justifiés du héros. Espérons que le prochain tome, Zombie Illinois, soit plus poignant et surprenant.

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